Décidément, le projet de révision de la Constitution malienne du Président ATT fait couler beaucoup d’encre et de salive. Si à l’intérieur du Mali, des citoyens maliens membres de diverses organisations se mobilisent pour dire non à l’initiative, depuis le 26 Août 2011, des maliens et d’autres africains résidents à Paris viennent de mettre sur les fonts baptismaux une structure dénommée « Front du non à la nouvelle Constitution ». Dès sa mise en place, le front vient de ventiler par internet sa première déclaration.
« Nous appelons à opposer un Non magistral au référendum inopportun et mal préparé, liberticide, fratricide et antidémocratique dans le Mali de haute lutte militante, d’hospitalité, de brassage, de paix et d’ouverture séculaires ! ». Tel est le message fort qu’on retient de l’appel en date du 26 août 2011, largement diffusé par le Front du non à la nouvelle Constitution (FNC), constitué par des Maliens et d’autres Africains vivant en France. Pour convaincre d’avantage les Maliens à se lever comme un seul homme pour faire échec à cette révision constitutionnelle annoncée par le Président sortant de la République du Mali, le FNC ne manque pas d’arguments. Il a dénoncé l’état désastreux du fichier électoral national à quelques mois des élections présidentielles d’avril/mai 2012 et met en exergue le danger que pourrait constituer pour le Mali un référendum constitutionnel mal préparé et aux objectifs inavoués.
L’appel attire l’attention des Maliens sur « les menaces qu’un tel projet fait planer sur la sérénité de nos populations, à l’instar de pays frères ou voisins durablement éprouvés par la même pratique ». Mieux, le FNC dira que « pour des raisons politiques, financières, matérielles, techniques et calendaires, il n’existe au Mali aucun blocage des institutions, ni aucune autre nécessité impérieuse commandant d’effectuer une consultation populaire autre que les élections générales qui se profilent ».
Et, c’est partant du principe que l’État du Mali devant survivre aux présidents que le FNC a estimé que « le projet de référendum pourra être mené à terme, s’il en était besoin, par le successeur du sortant à partir du mois de mai 2012 ». C’est pour tout cela que des « Africains de la diaspora, Maliennes et Maliens de l’extérieur, en particulier de la France, patriotes, membres du Front du Non à la nouvelle Constitution (FNC) en appellent au sursaut national face aux apprentis sorciers en Afrique ».
Précisément, le FNC appelle à sensibiliser, préparer l’opinion du peuple travailleur du Mali, de l’intérieur comme de l’extérieur, pour empêcher le maintien du référendum. En cas de tenue du référendum constitutionnel qu’il qualifie d’arbitraire, le FNC demande aux Maliens de s’inscrire massivement sur les listes électorales et voter "Non" le projet de Constitution adopté par l’Assemblée nationale du Mali le 2 août 2011. Sous le slogan « Le Mali ou rien : Nous avons choisi ! », le FNC invite les Maliens à « opposer un Non magistral au référendum inopportun et mal préparé, liberticide, fratricide et antidémocratique dans le Mali de haute lutte militante, d’hospitalité, de brassage, de paix et d’ouverture séculaires ».
Assane Koné