Refondation et consolidation des valeurs fondamentales de l’Adema : Dioncounda Traoré appelle le peuple Adema à l’unité et à la cohésion

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Dioncounda Traore
Dioncounda Traoré

Ce n’est plus un secret polichinelle que l’Alliance pour la démocratie malienne- parti africain pour la solidarité et la justice-(Adema-Pasj) a perdu sa gloire. Les Abeilles qui ont fait plus d’une décennie au pouvoir, continuent de s’interroger sur les voies et moyens de reconquérir leur gloire perdue. Le défi passe par le 5ème congrès ordinaire tenu le week-end dernier(24-25 mai 2015) au Cicb où un état des lieux sans réserve du parti ainsi qu’un examen approfondi des erreurs commises tout au long de vingt-quatre années d’existence jalonné de hauts et de bas ont été passés au scanner.

Pour le président de l’Adema-Pasj, ce congrès devait être celui de l’introspection et de la correction. Les militants  de l’intérieur comme de l’extérieur du pays de l’Adema sont sortis massivement pour participer à ce 5ème congrès placé sous le signe de l’unité et de la cohésion du parti. Les délégués des 55 sections du parti à travers l’ensemble du territoire national ont répondu présents à ce congrès d’une importance capitale pour la vie du parti.

« Ce congrès se tient à un moment décisif de l’évolution de notre parti et de notre pays à un grand moment d’histoire. Ce congrès se tient à ne pas douter à un moment décisif de l’histoire de l’humanité où un nouvel ordre est en train de se façonner, où la mondialisation cherche son chemin, où nous sommes engagés dans une lutte sans merci entre le progrès et l’obscurantisme, dans laquelle, certains voulaient de façon déloyale se parer des armes de la religion pour mieux duper et mieux tromper le peuple. Pour notre part, membre de l’international socialiste, nous devons militer pour un ordre planétaire sécuritaire, économique et financier entre les dignes fils de solidarité, de tolérance et de fraternité. Ses valeurs n’ont été aussi menacées et aussi malmenées que nous devons participer pleinement à leur défense en tant que militant du parti africain pour la solidarité et la justice, en tant que Malien, en tant qu’Africain et en tant qu’un Homme tout simplement », a dit le président sortant de l’Adema-Pasj, Dioncouda Traoré, plantant le décor.

Avant de rappeler : « L’ordre constitutionnel s’est trouvé perturbé à travers le coup d’Etat de mars 2012. Dans le cadre de son établissement après la démission du président de la République en exercice, j’étais appelé à occuper le poste de président de la République. Je ne reviendrai pas sur les péripéties que chacun sait. Il suffit de dire que le Mali a su trouver les ressources pour traverser cette période de manière exemplaire. Le peuple du Mali doit être salué pour sa volonté de se remettre debout après les trébuchements inhérents à l’histoire des peuples et des nations. C’est sur cette volonté que j’ai parié et j’ai gagné mon pari. Nous avons traversé des temps de doute, d’épreuves, de douleurs, de profondes remises en cause, y compris de ce que nous avons de plus cher ; c’est-à-dire les fondements même de la nation, son équilibre, son projet démocratique, sa volonté de paix et stabilité son aspiration à une société de progrès, de justice et de solidarité… »

« L’Adema n’a jamais été un ennemi du Mali… »

Force est de reconnaitre que, le parti Adema qui a été la fierté du Mali et a suscité le respect et admiration en Afrique et dans le monde, fait aujourd’hui l’objet des préoccupations, voire des inquiétudes et des angoisses de l’ensemble de ses militants et sympathisants et de la grande majorité du peuple malien. Raison pour la quelle, le président  Dioncounda Traoré dira que : «  c’est vrai que nous avons réalisés des grandes choses  dans ce pays. C’est vrai aussi que quelques fois, nous n’avons pas été à hauteur de mission faute de cohésion, d’unité et de discipline. Oui ! Nous avons fait de grandes choses au prix de beaucoup de sacrifices et d’un engagement sans faille, nous avons donné un cadre de vie meilleure à nos populations à travers les jalons d’une démocratie réussie que notre parti doit être fier d’avoir poséss… »

Avant de préciser  que l’Adema n’a jamais été l’ennemi de ce pays. A l’en croire, il a été son ciment, sa truelle, accompagné par d’autres forces, d’autres volontés, d’autres démocrates et patriotes.

Le retour au respect des valeurs fondamentales du Parti

Le président du parti, Dioncounda Traoré, dans un diagnostic sans complaisance, a appelé le peuple Adema à l’unité et la cohésion et surtout aux respects des valeurs fondamentales du Parti. « Nous devons nous surpasser, encore nous surpasser, maîtriser nos égos,  ne pas mettre nos agendas personnels avant celui du pays et du parti. C’est cela qui nous à manqué depuis la fin des années 1990 et qui nous a valu tous les ennuis que nous avons connus : Des saignées successives, l’indiscipline, des querelles intestines interminables n’ayant rien à voir avec notre projet commun. La désunion et la non- confiance se sont installées dans le parti, conduisant directement aux échecs que nous avons essuyés lors des dernières consultations électorales ». Nous devons nous ressaisir, poursuit-il, renouer avec nos valeurs de camaraderies, de travail et de discipline, de respect de l’autre, mais surtout de solidarité et de justice. Nous devons tirer les leçons de ces dérives et y trouver une parade non seulement sur le plan individuel, mais aussi au niveau de nos textes qui ont été malmenés et souvent adaptés au besoin du moment. C’est pourquoi, poursuit le président Traoré, ce 5ème congrès devra s’inscrire notamment sous les signes du retour au respect de nos valeurs fondamentales, du retour à notre projet revu et corrigé à la lumière des expériences accumulées. « Il devrait se placer également sous le signe du débat militant et courtois néant d’autre but que de trouver les meilleures solutions aux problèmes de ce pays et de définir les positions de notre parti conforme aux principes qui ont précédé à sa création. Il devra s’inscrire sous le signe de la transformation de la quantité en qualité. Oui, il est temps que nous fassions ce bon qualitatif. Il est indispensable que nous fassions ce bon qualitatif indispensable qui transformera la grande masse de nos adhérents en véritable militants… », a-t-il indiqué..

Une vaste relecture des textes du parti

En prélude à ce congrès, le Comité Exécutif (CE) a mis en place 2 commissions de travail : la commission de relecture des textes du parti et la commission d’organisation du congrès. Selon le président de la Ruche, les textes du parti constituent un enjeu majeur pendant ces assises, car leur relecture est une véritable opportunité qu’ils doivent saisir. Certaines dispositions ad hoc ont engendré, selon lui, des problèmes qui se sont avérés préjudiciables à l’efficacité du travail et à la cohésion du parti. Il faudra les corriger ou les retirer purement et simplement. Et pour cela, voilà ce qu’il propose : « Parmi les dispositions figurent par exemple, nos différents organes qui sont arméthiques très variables et qui ont une forte tendance à grossir démesurément. Je crois qu’il s’agit là une question qu’il faut aborder avec courage. En ce qui me concerne, j’estime que la taille du Comité exécutif(CE) notamment est démesurée et influe négativement sur son efficacité. Sur plus de 80 membres, il est rare pour une réunion de ce Comité exécutif vous ayez la présence de 35 à 40 membres, a tel point qu’à partir d’un certain moment il a été décidé de ne plus tenir compte de la question de quorum. De plus sur les 35 présents, il y a une vingtaine qui n’est jamais la même. Les décisions prises ne sont appropriées que par une minorité de membres du CE d’où les remises permanentes en cause des décisions qui sont prises, avec tout ce que cela comporte de suspicions. Je pense qu’il faut s’en tenir à un Comité exécutif restreint de 23 à 33 membres maximum et de créer un nouvel organe,’’ le comité central’,’ qui se réunirait une seule fois par an pour valider, corriger ou purifier les actions du Comité exécutif. Il serait composé d’un représentant de chacune de nos 55 sections, d’un représentant des structures régionales, des chefs éventuels des institutions, du président Comité exécutif, des vice-présidents, du secrétaire général, du secrétaire politique, du secrétaire à l’administration et du secrétaire à l’organisation. Il est présidé par le président du CE et son effectif peut aller jusqu’à 90 ou même 100. Il remplacera la conférence nationale et pourrait créer en son sein des sous-structures remplaçant les commissions spécialisées. Avec beaucoup de volonté et de confiance mutuelle et de réflexion objective, nous pouvons élaborer des textes conformes à notre volonté d’aller à plus d’efficacité, plus de cohésion et cela permettra de nous appeler sans délai à la formation politique au sein de notre parti. L’application de ces nouveaux textes ne doit faire l’objet d’aucune complaisance. Cela permettra à nos militants d’être plus disciplinés et d’avoir foi à nos textes, qui devront être appliqués sans discrimination à tous et à chacun. Nous devons absolument faire revenir des camarades engagés autour des mêmes valeurs et travaillant pour les mêmes projets de société…

En définitive, le Prof.Dioncounda Traoré, qui n’a pu finir son discours à cause des larmes (puisque c’est la dernière fois qu’il s’adressera aux militants), dira qu’il est convaincu que ce congrès sera celui de l’introspection et de la correction et qu’ilo sera le commencement du renouveau et de la refondation. « Ce congrès, j’en suis sûr, sera celui du sursaut qui permettra à ce parti historique qui a vocation à transcendé ses divergences, à capitaliser l’extraordinaire succès intellectuel et moral de ses bases, à se rassembler, à rassembler son peuple pour redevenir la locomotive qu’il fut », a-t-il conclu.

Badra Aliou

 

 

 

5eme congrès ordinaire de l’Adema-pasj :

Tiemoko Sangaré à la tête d’un bureau de 67 membres

C’est le Professeur Tiemoko Sangaré qui a été désigné président du Comité exécutif de l’Alliance pour la démocratie du Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice-(Adema-Pasj). Il est à la tête d’un bureau de 67 membres. C’est ce qui ressort des travaux du 5ème congrès ordinaire de l’Adema-Pasj.

Tiémoko Sangaré, président PI Adema-Paj
Tiémoko Sangaré, président PI Adema-Paj

Deux jours (24 et 25 mai 2015) n’ont pas suffi pour les travaux du 5ème congrès de l’Adema-Pasj. C’est finalement le mardi 26 mai que les lapions se sont éteints sur ces travaux au CICB. La clôture, initialement prévue pour deux jours, a été prorogée en trois jours avec la mise en place d’un nouveau bureau de 67 membres devant diriger la destinée du parti pour les 5 années à venir. Ce nouveau bureau est présidé par le Pr. Tiémoko Sangaré. Il a comme 1er Vice-président Abdoul Karim Konaté dit Ampé , 2ème Vice-président Dramane Dembélé ; 3ème Vice-président Marimandia Diarra ; 4ème Vice-président Moustaph Dicko. Le poste de secrétaire général a été attribué à Assarid Ag Anbarcawane et les postes de secrétaire politique et secrétaire administratif ont été respectivement donnés à Adama T. Diarra et Makan Moussa Sissoko. Au sortir des travaux du congrès, les participants ont formulé plusieurs résolutions pour amener le parti vers plus d’efficacité dans ses actions et de cohésion interne. Il s’agit entre autres :D’inviter le nouveau Comité Exécutif(CE) du parti à la reconstitution de la famille ADEMA par la fusion d’autres structures ; à faire la situation du parti tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur ; à dégager des stratégies d’intervention pour les élections communales 2015 – 2016 ; à privilégier les femmes et les jeunes dans les prises de décision lors des élections ; au retour des valeurs fondatrices du parti à travers la restauration de la discipline ;  à la construction d’un nouveau siège du parti.

Le 5ème Congrès ordinaire du parti des abeilles a aussi formulé des motions de soutien, notamment par rapport à la situation sécuritaire dans le pays. Il a demandé la finalisation du processus du retour à la paix et la réconciliation nationale après la signature des accords d’Alger du 15 Mai 2015 à Bamako. Le  congrès a, aussi, invité toutes les parties  prenantes à signer dans les meilleurs délais ces accords pour enclencher le processus de paix et de stabilité dans notre pays. Pour sa part, le nouveau président élu, Tiémoko Sangaré a reconnu les multiples défis qui attendent son bureau. Selon lui, le nouveau CE a mission à refonder le parti, à installer la cohésion et l’entente au sein du parti, à renouer le contrat de confiance avec ses militants.

Le nouveau président de l’Adema-Pasj a également exprimé sa détermination à les relever avec succès. Pour ce faire, il a invité tous ses aînés  qui ont posé les jalons du parti à le suivre à la tâche et à le corriger au besoin.

Badra Aliou

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