Référendum constitutionnel : L’ARP dit oui, l’UDD se casse le cou

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L’Union pour la démocratie et le développement (UDD)  confesse à demi-mot avoir abandonné avec désinvolture et brusquerie au milieu du gué en s’opposant à la décision commune de ses alliées d’appeler à voter oui au référendum du 18 juin.

L’UDD a lâché ses amis, ses alliés de l’Action républicaine pour le progrès(Arp) et s’est retrouvée sur le banc d’infamie de la formation politique accusée de lâcher la proie pour l’ombre, abandonner un avantage réel pour un profit illusoire. Dans un communiqué qualifié de déculotté et irrespectueux rendu public le 10 juin, elle a confessé  à demi-mot avoir abandonné avec désinvolture et brusquerie au milieu du gué les siens. En s’opposant délibérément et frontalement à la décision collective d’appeler à voter oui au référendum du 18 juin.

Doit-on pour autant en déduire que cette saute d’humeur pourrait faire partir de lui-même le parti de la colombe blanche  afin de créer un nouveau pôle. Pour l’instant,  il fait tout pour éviter que ce cauchemar ne se produise. Une conjoncture de plus entre alliés et  qui ne gâte rien de surcroit à l’amitié profonde entre les hommes. Comme quoi la conjoncture qui semble se conjuguer parfaitement avec le regroupement politique sait aussi s’enrichir de sentiments très humains ! Jugez – en ! « Ayant pris acte d’une majorité des organisations sœurs  membres de l’ARP…approuvant le texte, forte de la conviction que les divergences ne valent pas rupture, au nom du principe démocratique, l’UDD invite ses militants à s’exprimer, conformément à l’option majoritaire du parti et à voter non lors du scrutin référendaire du 18 juin prochain ».

Une volte-face suicidaire

En réalité, les choses sont un peu plus compliquées. Car nul n’a écarté la possibilité de la suspendre, et au finish de l’exclure du regroupement. La réunion prochaine de l’ARP nous édifiera davantage, car il serait difficile de maintenir le dialogue et continuer à préserver l’unité. A moins que les autres composantes acceptent ce cavalier seul, on en restera là. En attendant, ses alliés se sont répandus en critiques sévères contre leur ancien leader ou contre son parti qui a disposé du capital de sympathie, manœuvrant au besoin en sous-marin pour le retour d’exil de Tiéman Coulibaly. Voilà qu’il les a payés en monnaie de singe. Une attitude qui a trouvé son prolongement dans sa volte-face. Comme Pénélope, Tiéman Coulibaly a défait seul la nuit la toile qu’il a construite le jour avec les autres. Après avoir décerné son quitus pour le oui au référendum, il s’est rétracté par la suite, sans au préalable en informer ses alliés qui ont appris la teneur de son communiqué sur les réseaux sociaux comme beaucoup de citoyens.

Un acte, à la limite suicidaire. A vrai dire, aucun parti politique malien n’aurait réellement la capacité de gagner seul les élections et de disposer d’une majorité absolue pour diriger le pays. Aussi, le regroupement en cartel ou en plateforme s’impose, plus qu’avant. On peut rappeler que la Conférence nationale aura été la période la plus fertile en alliances et coalitions du fait du phénomène des partis dits alimentaires. Le jeu d’alliances et de coalitions politiques ne serait pas assez déterminant de l’évolution institutionnelle à cause des faiblesses structurelles évidentes. L’une de ces plus grandes faiblesses de la stratégie d’alliances et des coalitions serait leur caractère opportuniste du fait de l’absence criante d’idéologies politiques et de discipline collective.

Fanfan

 

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