Referendum constitutionnel du 9 juillet 2017 : Le Gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maiga face à sa première véritable épreuve

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Abdoulaye Idrissa Maïga
Abdoulaye Idrissa Maïga

Nommé dans un contexte marqué par la grève des agents de la santé et de celle des professeurs d’enseignement secondaire et supérieur, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga a fait pour l’instant un parcours sans faute à la primature. Il est parvenu à apaisé le climat social en signant avec les syndicats des différentes corporations des accords de sortie de crise. En sera-t-il de même avec le projet de nouvelle constitution  qui sera soumis au peuple le 9 juillet 2017 ? Rien n’est moins sûr. Le gouvernement Maiga  aura fort à faire pour convaincre les opposants, de plus en plus nombreux, à ce projet de  constitution, qu’ils qualifient  de « démocraticide », voire  de monarchique.

L’on saura d’ici le 9 juillet 2017 si le message du gouvernement a eu un écho favorable auprès du peuple ou si le niet de l’opposition l’emportera. D’ores et déjà,  l’heure est à l’élaboration des stratégies pouvant permettre à chaque camp d’avoir des arguments pour convaincre les Maliens. Il est fort à parier que la partie ne sera pas de tout repos pour le gouvernement qui semble déjà annoncer la fermeté et manifester l’énervement  face à toute contestation. Il a empêché les associations des jeunes de manifester leur opposition à ce projet de révision constitutionnelle  et aurait, selon certains avis coupé Facebook durant une journée. Abdoulaye Idrissa Maiga qui a, jusque-là, bénéficié de préjugés favorables, va-t-il laisser voler en éclat ces bons points en tombant dans la répression et au coup  de force antidémocratique ? Que reproche-t-on réellement à la nouvelle mouture de la constitution ? On pointe du doigt, entre autres, la violation de l’article 118 qui interdit toute réforme constitutionnelle lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.  A cela s’ajoutent toutes les dérives qu’elle renferme, à savoir le pouvoir pour le Président de la République de nommer le tiers des membres du Sénat, celle de pouvoir modifier la constitution par le congrès regroupant  les  deux chambres, Assemblée Nationale et Sénat,  sans passer par referendum. Ce qui fait craindre que la constitution soit à la merci du président de la République, dès lors que la majorité du congrès et le président de la Cour Constitutionnelle lui sont acquis. Nombreux sont les observateurs qui ont vu  en cet   acte un coup de massue donné pour tuer définitivement les idéaux de la Révolution du 26 Mars 1991. Les détracteurs du président de la République n’ont-ils pas  raison  de coller à IBK, le démocrate de la 25ième  heure qui a pris le train du Mouvement Démocratique en marche ? Pour certains, cette constitution, si elle venait à être adoptée par le peuple, n’arrangerait rien pour l’idéal d’un Mali Un et Indivisible.  Et cela dans la mesure où le referendum ne pourra pas se tenir partout et de ce fait, des Maliens ne prendront pas part à cette consultation, impossible à organiser matériellement dans leur localité, à cause de l’absence de l’Etat.

En somme, Abdoulaye Idrissa Maiga et tous  les membres de son équipe jouent leur avenir politique. La victoire du non serait synonyme d’une motion de censure contre le gouvernement, ce qui devrait l’obliger à rendre le tablier, pour permettre au Président de la République de nommer un nouveau Premier ministre  qui serait chargé de former un nouveau gouvernement

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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