Référendum constitutionnel du 09 Juillet 2017 : Voter NON, c’est empêcher le bateau Mali de chavirer !

9
Le projet de loi portant révision de la constitution a été adopté par l’Assemblée Nationale ce samedi 3 juin 2017 avec 111 voix pour, 35 voix contre, 0 abstention.

« Musulman du Mali, merci. Avec 77% de voix lors de la présidentielle, la majorité des musulmans a souhaité que je sois-là. Je resterais qui je suis. Dès que la date de la visite d’Etat au Sénégal est annoncée, je ne pouvais pas changer d’agenda c’est pour cela que j’ai souhaité si cela n’était pas un crime d’assister à ce congrès car je sais l’intérêt du Haut conseil Islamique du Mali. Notre pays a de la chance. Ce n’est pas un pays de néophytes, c’est un pays d’homme de savoir. Notre pays peut tanguer mais ne chavirera jamais. Inchalla avec les croyants du Mali nous sauront relever les défis », a déclaré le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta en Avril 2014.

Face au défi de la révision constitutionnelle le silence des imams est-il synonyme d’ignorance ou de méconnaissance du contenu des documents ?

Que font-ils pour éclairer le choix des fidèles pour le vote du 09 Juillet 2017?

En votant OUI pour ce référendum, nos imams ne doivent plus être surpris de voir certaines pratiques comme l’IVG (Interruption Volontaire de la Grossesse), le mariage homosexuel, l’euthanasie etc., adoptées par voie parlementaire dans notre pays. À titre d’exemple, en avril 2013, le Parlement français a adopté par un ultime vote de l’Assemblée nationale le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. À tous les imams, chefs traditionnels et coutumiers le meilleur choix pour vous c’est de voter NON pour sauver l’honneur et la dignité du peuple malien et pour empêcher le bateau Mali de chavirer.

Les quatre (04) raisons qui doivent pousser les Maliens à aller voter « Non » au référendum du 9 Juillet 2017:

Une révision anticonstitutionnelle, antidémocratique, budgétivore et source de crise électorale à venir.

Première raison : Anticonstitutionnelle, parce que vu la situation actuelle de notre pays, une révision constitutionnelle ne devrait pas avoir lieu. Le Mali n’est pas actuellement en situation de force, notre intégrité territoriale n’est pas garantie, donc toute révision de la constitution ne part pas à notre avantage.

TITRE XVI : DE LA REVISION:

Article 118 : L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux députés. Le projet ou la proposition de révision doit être voté par l’Assemblée Nationale à la majorité des deux tiers de ses membres. La révision n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum. Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. La forme républicaine et la laïcité de l’Etat ainsi que le multipartisme ne peuvent faire l’objet de révision.

Deuxième raison : antidémocratique, car elle servira juste à renforcer le pouvoir du président en place.

Comme on le sait, cette révision prévoit la création d’un sénat, ce sénat sera constitué à 1/3 par les nominations du président de la république en place, donc suffit juste que le parti du président de la république gagne aux élections les autres 1/3 pour avoir la majorité au sénat. Avoir la majorité au sénat et avoir la majorité à l’Assemblée Nationale c’est avoir tout le pouvoir de faire ce qu’on veut quand on veut, sans rendre compte à qui que ce soit. Il n’est jamais bon dans un pays quand les pouvoirs ne sont pas équilibrés. Le président ayant plein pouvoir, cela ne pourrait arranger la population. Ensuite en cas de vacances de pouvoir du président de notre pays, c’est le président du sénat qui sera notre nouveau président de la nation. Sachant qu’actuellement à l’Assemblée National c’est le beau père qui est président, et par respect on ne pourrait récupérer son poste pour remettre au beau fils, on créé un sénat et on met Karim Keita comme président du sénat.

Ainsi il pourra officiellement remplacer son père en cas de maladie, ou d’incapacité à diriger le pays, moi j’appelle cela une honte pour nous Maliens, aucune dignité de notre part si on accepte que cela se produit dans notre pays.

Troisième raison : Budgétivore

La mise en place d’un sénat et son fonctionnement ont un coût, est ce que vous vous êtes posés un peu la question à savoir qui financera ce budget? À titre d’exemple, en Côte d’Ivoire, il y a eu aussi une révision de la constitution, la population s’est abstenue d’aller voter, la minorité qui est allée voter était des partisans du président ADO, donc ils ont tous voté Oui et c’est cette même population qui subit actuellement. Le coût de la mise en place du sénat sera supporté par la population à travers l’augmentation des factures d’eau et d’électricité, des impôts, du coût du carburant, c’est ce qu’on constate dans ce pays.

Quatrième raison : Source de crise électorale à venir, le plus grave.

Au Mali on ne retient pas la leçon des crises qui se sont passées chez nos voisins. Il est indiqué dans la nouvelle constitution que pour être candidat il faut être Malien de source, sans précisée ce qu’un Malien de source. Le terme source a créé beaucoup de problèmes en Côte d’ivoire, mais on voit qu’on n’a pas retenu la leçon de la crise que traverse ce pays. On veut expérimenter pour nous, évitons de créer des crises inutiles à notre pays qui souffre déjà d’une crise qu’elle n’arrive pas à résoudre, ayons pitié de notre pays. La constitution de Février 1992 a déjà eu à modifier cette partie. Sous le régime du général Moussa Traoré, il était dit que pour être candidat il fallait être Malien de source, la constitution de 1992 a levé toute ambiguïté sur cette affaire de Malien de source, et dit pour être candidat à l’élection présidentielle il faut seulement être Malien. Ne créons pas d’autres crises dans notre pays.

Maliens, Maliennes, il est temps vraiment qu’on se réveille, et faire bloc contre la mise en place de cette nouvelle constitution qui ne servira à rien à part augmenter nos charges, renforcer les pouvoirs du président, donner une opportunité à IBK de réaliser ce qu’il nous a dit quand il était 1er ministre (« Si vous voulez étudier, si vous voulez n’étudiez pas, nos enfants iront à l’extérieur pour étudier et reviendrons vous diriger comme nous avions dirigé vos parents »), ayons de la dignité, et n’acceptons pas que cela se réalise en aucun cas. Cette nouvelle constitution ne servira qu’à nous diviser encore plus, à marginaliser une partie des Maliens, car il y aura deux types de Maliens, les Maliens de source, et les autres Maliens, alors que notre devise dit : Un Peuple – Un but – Une foi, donc il ne devrait pas avoir de Maliens de source. Maliens, Maliennes ne soyons pas complice du déclin de notre démocratie qu’on a obtenue au prix de notre sang versé, Cabral n’est pas mort pour rien, ne lui faisons pas regretté son acte patriotique.

Maliens, Maliennes le 9 Juillet, même s’il doit pleuvoir du feu, levons nous et allons voter Non pour l’intérêt général, pour la sauvegarde de notre Pays qu’on aime tant, le Mali.

Sambou Sissoko

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Parler, informer ou influencer les votes sont des comportements admis; seulement n’afficher pas votre “djihadisme”. Ce n’est pas seulement les seuls musulmans qui peuvent penser comme toi. Et il ne sert à rien de tout résumer à la foi. Souvent, laisser le peuple malien exprimer ses choix sans parler d’un Dieu que vous ne connaissez pas. A Salhamalekhoum.

  2. A quel bateau fait allusion l’auteur de cet article? Si c’est du Mali qu’il s’agit, le bateau a chaviré depuis longtemps. Peut être que Sambou n’était pas à bord, sinon, c’est aux secouristes qu’il devrait adresser cette mise en garde, et non aux Maliens qui, pour la plupart se sont déjà noyés. Le Capitaine du bateau était déjà ivre comme d’habitude, c’est pourquoi, par une fausse manoeurvre, en essayant de redresser, il a fait couler lui-même le bateau. Il va s’enfoncer davantage avec la constitution qu’il propose pour sauver un bateau déjà englouti à moitié.

  3. Dans le cas de l’Afrique en général et du Mali en particulier, il faut éviter par tous les moyens d’arriver au niveau des élections pour de cas du genre, car dès qu’on arrive aux élections les partis au pouvoir, c’est à dire la mouvance présidentielle fait des tractations de tous genres pour mettre le “oui” devant. Si nous atteignons le 9 juillet 2017, nous pourrions dire qu’IBK a gagné son pari d’être le mandé mansa le Président à vie, mais je reste certain qu’il y a des données qui lui échapperaient et ainsi nous basculerons vers une situation incontrôlable et ingérable. Ceux qui conduisent IBK dans cette aventure périlleuse doivent savoir que l’histoire retiendrait leur acte et ils serons jugés en la matière dans un avenir très proche. Notre pays est dans l’œil du cyclone, mais IBK et son entourage ne voient rien, rien, rien et rien. Ce sera comme le cas de Moussa TRAORE qui a même osé dire que les maliens sont des peureux et des lâches. Le pouvoir se gère mal et très mal au Mali, car les ténors s’entourent d’une tour d’ivoire en fermant, les yeux et les oreilles et devenant insensible aux cris du peuple et des partis d’opposition, c’est dommage devoir que l’histoire sera cette fois-ci une répétition dans un processus continu.
    On ne peut pas faire le bonheur des hommes sans eux.

Comments are closed.