Recueillement au Monument de la Paix à Bamako : Le symbole de l’Unité nationale

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Lutte contre le terrorisme : Opposition et majorité à l’unisson

Le 21 janvier 2017, les partis de l’opposition démocratique et républicaine, ceux de la convention de la majorité présidentielle, les organisations de la société civile et les leaders religieux ont organisé un recueillement au Monument de la Paix à Bamako pour dénoncer les atrocités commises au camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) le 18 janvier 2017 à Gao.

Un samedi matin historique ! Un dicton bambara nous conseille toujours que « lorsque la case paternelle prend feu, ce n’est pas le moment d’accuser. Mais, il faut chercher à éteindre d’abord le feu ». C’est là où se justifie ce recueillement symbolique. Dans la première loge, deux hommes, côte-à côte, habillés en boubous blancs, bonnets blancs et souliers noirs. Coïncidence ? Certainement oui ! L’un c’est l’honorable Soumaïla Cissé, Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et chef de l’opposition démocratique et républicaine. L’autre, c’est Bocary Tréta, Président du parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Ils se parlaient de temps en temps.

De l’autre côté de la loge, deux anciens Premiers ministres, Moussa Mara et Modibo Sidibé, sont également côte-à-côte. Mais, ils ne se parlaient pas. Avant eux, il y a un autre symbole de l’opposition politique, en veste sans cravate et de temps à temps, il adresse la parole au chef de file de l’opposition. Lui, c’est Tièbilé Dramé, Président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA). Tièmoko Sangaré, de l’Adema PASJ, Soumeylou Boubèye Maïga, de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (Asma-CFP) et plusieurs autres responsables politiques étaient au rendez-vous.

En plus de ces ténors de la classe politique malienne, des ministres et anciens ministres, de vieilles têtes presque disparues de la scène politique étaient là. Main dans la main, l’hymne national a été chantonné en cœur. « Durant toute la rencontre, pas d’acclamation, parce que nous sommes en deuil », prévient le maître de cérémonie, Nouhoum Togo du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). En ce qui concerne les leaders religieux, les grands absents à ce rassemblement étaient surtout Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique et Ousmane Chérif Madani Haïdara, guide spirituel d’Ançar Dine qui s’étaient tous fait représentés.

S’unir pour la paix 

Au nom des partis de l’opposition démocratique et républicaine, l’honorable Soumaïla Cissé a déclaré : « Si nous sommes tous ici rassemblés, de toutes origines, de toutes catégories, de tous bords politiques, de toutes confessions religieuses, femmes, jeunes et vieux, société civile, classe politique, Maliens et étrangers, c’est parce que nous sommes indignés et ne pouvons contenir notre commune colère. Face au terrorisme, face aux extrémismes, face au crime organisé qui veulent entraîner notre Maliba dans l’abîme, c’est vous, c’est nous, Maliennes et Maliens, qui les obligerons à y tomber eux-mêmes ».

Après avoir présenté ses condoléances et celles de tous les partis de l’opposition, Soumaïla Cissé a remercié ses collèges politiciens et ses frères et sœurs religieux et de la société civile pour ce rassemblement au nom du Mali. « Nous, Maliennes et Maliens, nous nous levons aujourd’hui et pour toujours, ensemble, pour affronter, sans peur, les maîtres du crime et de l’horreur tout comme les traîtres à notre nation. Où qu’ils soient, où qu’ils se terrent, où qu’ils complotent, ils doivent désormais savoir que le peuple du Mali est debout et marche sur le seul chemin qui légitime le plus beau et le plus grand de ses combats : celui de la PAIX ! Celui de SA PAIX ! », a-t-il précisé.

 

Plus question de baisser les bras

Prenant la parole, Younouss Hamèye Dicko a déclaré au nom de la convention des partis de la majorité présidentielle (CMP) que le Mali s’est levé et ne s’abaissera plus jamais avant le retour définitif de la paix sur toute l’étendue du territoire national. « La CMP condamne avec la dernière rigueur cet acte odieux, lâche et barbare dont l’objectif était d’anéantir les efforts de paix et de stabilité engagé par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita », a-t-il déclaré. Après avoir présenté les condoléances de la CMP aux familles endeuillées et souhaité rompt rétablissement aux blessés, Younouss Hamèye Dicko a souligné : « Nous, partis de la majorité présidentielle, demandons au gouvernement de doter les FAMAs de tous les moyens pour leurs missions de défense de la nation. Nous sollicitons également le soutien sincère, loyal et résolu de la communauté internationale aux forces de défense et de sécurité du Mali et aux autres forces présentes dans notre pays dans le cadre du processus de la paix », a-t-il conclu.

Une bénédiction faite par les leaders religieux a mis fin à ce recueillement.

O. BALLO & B. CAMARA

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