Le séminaire qui s’est tenu ce samedi 30 mai 2015, au Centre international de conférence de Bamako, se voulait être le point de départ de la matérialisation de l’idéal qui a prévalu à la création de l’Alliance, en novembre dernier. «Après avoir analysé tout ce que nous avions sous les yeux à cette étape de notre construction nationale et démocratique, nous avons vu que la multiplicité des partis politiques provoquait un émiettement des forces. Et qu’aujourd’hui, le Mali, dans cette situation, avait plutôt besoin de cohésion et d’une concentration des forces. C’est pourquoi nous avions lancé cette idée qui fait son chemin depuis», avait, d’emblée, souligné le président de l’AFD-Mali, Tièman Hubert Coulibaly. Il a ensuite rappelé qu’en décidant de travailler ensemble dans la solidarité et dans le respect de l’identité, les organisations membres de l’Alliance avaient pour seul souci d’assurer une pratique démocratique efficace au Mali. La rencontre du samedi visait, notamment, à définir la stratégie qui devrait conduire à cette fusion. Conscient que cette fusion relève d’un projet difficile, le président de l’Alliance, non moins président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), a invité la vingtaine de partis politiques et d’associations qui forme l’AFD-Mali à travailler à faire en sorte qu’elle naisse dans les mois, voire les jours à venir.
Au rythme auquel vont les choses, l’on en est à se demander si on irait enfin vers une réorganisation de la scène politique nationale. Cette interrogation est d’autant plus opportune et d’actualité que les discours qui militent en faveur de la création de grands ensembles politiques foisonnent, notamment depuis la crise qui a été déclenchée dans notre pays à partir de 2012. En effet, pendant que l’Adema-Pasj et d’autres partis politiques se réclamant de l’international-socialiste ne cachent plus, depuis un certain moment, leur ambition de créer un grand parti de gauche, les discussions seraient en cours au niveau de l’Alliance pour le Mali (APM), en vue d’une fusion de ce regroupement de 10 partis politiques, dirigé par Oumar Ibrahima Touré du parti APR.
En tout cas, cette réorganisation est d’autant plus nécessaire que cette balkanisation de la scène politique à laquelle on assiste dans notre pays, contribue non seulement à rendre difficile la lisibilité du champ politique, mais aussi à fragiliser notre démocratie. Sauf le manque de conviction et le sens de l’opportunisme chez les hommes politiques, rien ne doit et ne peut justifier la création de près de 200 partis politiques au Mali. Il serait d’ailleurs utile que les pouvoirs publics, à défaut de limiter de manière expresse le nombre des partis politiques, revoient les conditions de leur création.
Il importe de rappeler que la rencontre du samedi s’est, par ailleurs, penchée sur l’Accord de paix et de réconciliation, signé le 15 mai dernier, ainsi que les élections municipales, régionales et du district de Bamako d’octobre prochain.
Bakary SOGODOGO