Jeamille Bittar président UMAM : «L’essentiel pour nous, c’est de sortir de cette crise»
«Très fructueuse comme rencontre. Nous avons reçu de très bonnes informations de la part du premier responsable du pays par rapport à la situation qui est très préoccupante. Le cadre ainsi défini va nous permettre d’avancer main dans la main. Vous savez, le Mali est un et nous avons tous le même sentiment. Il n’y a pas une question d’opposition ou de majorité, par rapport à la résolution de la crise du nord. Le nord est préoccupant et nous savons que c’est le départ de toute chose aujourd’hui. Pour parler de développement, il faut surtout parler de paix d’abord. Sans paix, il n’y a rien aujourd’hui plus que jamais. En tout cas, de mon avis, on ne chercherait pas à savoir qui a raison, qui a tort. L’essentiel pour nous aujourd’hui, c’est de sortir de cette crise et la sortie de cette crise en appelle à la bonne volonté et à l’engagement de tous les Maliens.»
Modibo Sidibé, président des Fare : «Le plus important pour nous tous, c’est le Mali»
«Nous avons été conviés par le président de la République dans un cadre tout à fait républicain et démocratique. Comme il a rencontré la majorité, il a tenu à rencontrer aussi l’opposition, une partie de l’opposition pour leur faire part d’un certain nombre d’informations sur la situation grave que vit notre pays. Ces informations nous sont utiles pour également parler d’un cadre d’échange, qui se mettra en place dans le respect du jeu républicain. Je crois que ça, nous le saluons en tant que tel. Vous le savez tous comme moi, nous sommes tous des Maliens ; nous sommes tous des patriotes et vivons très armement ce qui se passe dans notre pays. Nous souhaitons qu’on puisse trouver les solutions idoines. C’est un premier tour d’informations, et comme il a indiqué lui-même, d’autres séances viendraient. En ce moment nous verrons bien ce qui est à dire sur Kidal, qui est une préoccupation pour tous les Maliens. Nous souhaitons vivement que Kidal et l’ensemble du Mali soient dans une direction de développement, de stabilité et de prospérité, pour tout le monde. Le plus important pour nous tous, c’est le Mali.»
Réactions des leaders de la majorité présidentielle
Choguel Kokalla Maïga, président du MPR : «C’est une bonne initiative»
«Ce que nous pouvons retenir et souhaiter, c’est que ce genre d’échanges soit plus fréquent, le pays étant dans des difficultés. Les questions de la nation n’ont pas toutes leurs réponses. Il faudrait qu’on puisse s’expliquer, pour que nous puissions les expliquer à la population, de manière à maintenir la cohésion nationale. C’est de ça qu’il s’agit. C’est pourquoi nous disons que c’est une bonne initiative qui doit être pérennisée pour la bonne marche même du pays.»
Tiémoko Sangaré, 3ème vice-président de l’Adéma PASJ : «Ça met fin aux rumeurs»
«Quand les hommes se laissent gérer par la rumeur, cela crée des problèmes. Aujourd’hui, nous estimons que notre pays a besoin que les forces soient unies derrière les autorités. Ça va les renforcer, leur faciliter le travail. On ne doit plus laisser de place aux rumeurs ; il faut que l’Etat donne la bonne et vraie information aux populations. Cela commence par les acteurs politiques qui ne doivent pas se nourrir des rumeurs. Il faut mettre fin aux rumeurs.»
Oumar Mariko, secrétaire général de Sadi : «Je suis pour le dialogue entre Maliens»
«La rencontre a porté sur les questions vitales de notre pays : la problématique de la question du nord. Ce que nous avons appris de façon tronquée et ce que nous avons appris de façon juste, nous pouvons faire la part des choses. Ce qui est intéressant, ces échanges doivent se poursuivre dans un autre cadre suivi de débats, d’échanges véritables, de débats contradictoires. Nous avons écouté le président, prochainement, j’espère qu’il nous donnera le temps de faire des propositions. Sinon la question du nord est très simple. Elle est simple en même temps elle est complexe, parce que la complexité de cette question réside dans les ragots, dans les préjugés. La difficulté aussi réside dans le fait international. Nous sommes entre nous Maliens, il y a seulement un mouvement qui dit qu’il n’est pas malien. Alors, ceux qui ont dit qu’ils sont Maliens et qui ont d’autres conceptions de la vie doivent se donner rapidement la main pour aller au dialogue. Moi, je suis pour le dialogue entre les autorités maliennes et les mouvements du Haut conseil de l’Azawad et le Mouvement arabe de l’Azawad, signataires de l’accord préliminaire de Ouagadougou. Ceux qui veulent la partition du pays auront tous les Maliens ensemble sur leur dos. Et ça, c’est le MNLA qui est porté par la France. Il ne faut pas avoir honte de le dire, la France a travaillé dans ce sens là».
Soumaïla Cissé de l’URD : «Nous sommes prêts à aider notre pays»
«Je crois que, pour la première fois depuis son investiture, le président de la République a reçu l’opposition. Nous sommes très reconnaissants pour cela. Ça a été l’occasion pour lui de faire la situation globale de l’état du pays, montrer sa vision du Mali et surtout nous donner des détails sur Kidal…Nous l’avons écouté avec beaucoup d’attention. C’est ce qui sûr, l’opposition malienne est une opposition responsable. Elle ne va pas manquer de critiques et de propositions. Nous avons fait remarquer au chef de l’Etat que nous sommes des Maliens à part entière, que nous aimons ce pays profondément, que nous sommes prêts à aider notre pays quelle que soit la situation difficile dans laquelle il est. Mais nous avons besoin d’un cadre d’échanges ; nous avons besoin de méthode pour que nous nous respections les uns et les autres, et que le Mali, la démocratie malienne, a besoin d’une opposition responsable, d’une opposition forte : une opposition consultée et respectée. Je pense que le chef de l’Etat a pris bonne note et a donné l’engagement que nous aurons d’autres rencontres. J’espère qu’au cours de ces rencontres, nous dégagerons ensemble le minimum de solutions pour que le Mali s’en sorte. L’étape de Kidal a été une étape très douloureuse pour l’ensemble de la population, une étape très douloureuse pour nous à l’opposition. C’est pourquoi nous souhaitons que les responsabilités soient clairement situées, pour que nous ne retombions plus dans des situations d’humiliation, comme celle que nous avons connue le 21 mai dernier.»