Suite au buzz créé par l’action de l’Imam Mahamoud Dicko qui a refusé un appui financier du gouvernement pour l’organisation de sa journée de prière, le porte-parole du gouvernement, Amadou Koïta a clarifié l’intention de l’Etat. Il l’a fait ce samedi 9 février au cours d’un point-presse au siège du Cigma.
La semaine écoulée a été marquée par un clash entre le président du Haut conseil islamique, Imam Mahmoud Dicko, et le Gouvernement malien. Si le gouvernement affirme avoir accordé 50 millions à l’organisation musulmane en guise de soutien ordinaire, Dicko laisse croire que c’était une tentative de corruption visant à vider son meeting de son sens. Pour montrer patte blanche, il a non seulement refusé ledit montant, mais aussi filmé l’argent qui a fait le buzz, en fin de semaine. Ce qui explique une méfiance entre les leaders de la communauté musulmane et le chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga.
Dans ce tohu-bohu, le gouvernement a envoyé son porte-parole, Amadou Koïta, face à la presse pour monter sa bonne foi. Car, estime Koïta, il l’a toujours fait et continuera à appuyer toutes les bonnes volontés qui ont des initiatives pour ramener la paix au Mali.
Dans sa déclaration, le porte-parole du gouvernement affirme : « suite à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux relative à l’appui financier proposé par le gouvernement pour la tenue de la journée de prière pour la paix et la cohésion sociale, le gouvernement reconnait avoir octroyé un soutien moral et financier au Haut conseil islamique du Mali pour l’organisation d’un rassemblement de recueillement et de prière pour le Mali. Le gouvernement l’a fait par le passé pour d’autres événements et activités du Haut conseil islamique du Mali, comme pour d’autres organisations qui œuvrent à la consolidation de la paix sociale, de la démocratie et du vivre ensemble dans notre pays. Le gouvernement rappelle qu’il est l’objet quotidiennement de sollicitation pour divers appuis émanant d’une variété d’organisations maliennes. Nous avons toujours traité ces demandes avec beaucoup d’égard.
En réponse à ces demandes d’aides, il n’a jamais été question d’autres choses que de geste de solidarité envers des organisations pas toujours dotées de budget de fonctionnement conséquent. Il n’a jamais été dans l’intention du gouvernement de tenter d’influencer quelque responsable d’aucune organisation. Le gouvernement prend acte du fait que la rencontre du Haut conseil islamique de ce dimanche 10 février 2019 ne requiert pas d’assistance financière et formule ses vœux de réussite à cette rencontre dédiée à la prière pour la paix au Mali. Toutefois, dans le contexte difficile que traverse notre pays avec son tissu social qui demande d’être ressoudé, nous appelons l’ensemble des personnalités publiques au sens de la responsabilité. Cet appel à savoir raison gardée s’adresse particulièrement aux sentinelles morales que sont nos leaders religieux, les chefs coutumiers, les leaders d’opinions et responsables à divers niveaux qui aideraient le Mali en prêchant par l’exemple et le bon exemple »