Le principal parti de l’opposition, l’URD, lors d’une conférence de presse organisée le jeudi 30 novembre 2017 au siège du parti, a estimé que le ministre de l’Administration Territoriale, qui a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, doit démissionner.
Pour le Vice-président de l’URD, Salikou Sanogo, le report de ces élections est à la fois un aveu d’incompétence, d’amateurisme et d’incapacité du gouvernement qui est dans l’obligation d’organiser des élections transparentes ou de voir le pays s’enfoncer dans un chaos inévitable. « De report en report, avec des justifications qui ne font que défendre leurs propres intérêts, quand les élections ne sont pas organisées conformément à la loi, les populations sont obligées de réclamer leur droit », a dit le Pr Salikou Sanogo qui a exhorté les Maliens à jeter un regard sur les pays qui ont connu des conflits postélectoraux. Une situation qu’il ne souhaite jamais au Mali.
Pour des élections transparentes, l’URD exige du gouvernement, la tenue de l’ensemble des élections en 2018 suivant un chronogramme clair et précis. « La tenue et la réussite des élections de 2018 doivent être une affaire de tous et un impératif auquel nul ne doit se dérober ».
A en croire les responsables de l’URD, le gouvernement prépare un plan pour la confiscation du suffrage. Ce plan, selon l’URD, est relatif au renouvellement de plus de la moitié du corps préfectoral.
« Comment pouvez-vous comprendre, qu’en plein déroulement du processus électoral, le gouvernement décide, le jour même du report des scrutins au mois d’avril 2018, du renouvellement de plus de la moitié du corps préfectoral, de la totalité des préfets des régions de Kayes et Tombouctou, de la moitié des directeurs de cabinet des Gouverneurs de Région ? », s’est interrogé, le Pr Sanogo.
Toutefois, à l’URD, l’on se dit prêt à ‘’ tout mettre en œuvre, de concert avec tout citoyen épris de paix et de justice, toutes les organisations politiques et de la société civile, soucieuses de l’avenir du pays, tous les démocrates pour empêcher le gouvernement de mener le pays vers le chaos’’. « Aujourd’hui, le Ministre de l’Administration Territoriale, qui a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, doit démissionner », a conclu le Pr. Salikou Sanogo.
Pour sa part, Me Demba Traoré soutient que le parti de la poignée des mains ne manque pas de moyens de pression pour faire partir ce ministre qui veut conduire le Mali vers une crise post électorale.
Pour lui, la réussite des prochaines élections passe forcément par l’amélioration de la transparence et de la crédibilité du processus électoral. Ce, dit-il, à travers des mesures urgentes que sont d’abord l’audit indépendant du fichier électoral et sa mise à jour et celui de la situation des cartes NINA dans toutes les communes du Mali et leur stockage au Centre de Traitement des Données de l’Etat Civil, avec précision sur la destination des 900.000 cartes NINA évoquées dans le rapport du Vérificateur Général.
L’URD exige aussi l’audit de la situation des bureaux de vote avec la possibilité de limiter le nombre d’inscrits à 200 électeurs.
Modibo L. Fofana