Le Tisserand s’est fait une spécialité de chercher à tuer les listes électorales adverses avant même l’ouverture des scrutins. Avec des fortunes diverses.
La loi électorale permet d’attaquer une liste électorale adverse devant la justice en vue de l’invalider et de la mettre hors course d’office. Parmi les partis politiques maliens, le Rpm est celui qui en use et en abuse. A chaque élection, il traine les listes des autres devant les juridictions compétentes sur l’étendue du territoire, sans épargner personne. Surtout pas les petits et moyens partis, ceux qui ne s’y connaissent pas assez bien et ceux qui ne disposent pas de beaucoup de moyens pour s’adjuger les services des grands avocats. Ceux-là, le Tisserand de Sébénikoro les fait exploser avec joie et jubilation. " Pas de pitié pour les canards boiteux " semble être le mot d’ordre. En effet, ce sont les petits et les moyens partis qui sont les cibles de préférence de l’agressivité du seigneur IBK de Sébénikoro. Depuis sa création, voilà une dizaine d’années, le parti du Tisserand n’a cessé de s’adonner à ce sport politique. Mais depuis sa création à ce jour, ce parti n’a pas cessé de dégringoler. C’est un monstre terrible qui avait fait son apparition sur la scène politique malienne. Il était allé en Côte-D’ivoire se chercher une autre créature terrible, qui avait battu en retraite et avait trouvé asile sur les terres de Boigny après la bataille perdue contre le clan dit " de la Cmdt " : IBK-le-Grand, l’homme qui a sauvé Monsieur Alpha d’une déroute sans précédent. Issu de l’Adema, le Rpm avait égalé, voire dépassé sa mère dès sa naissance. Ils sont légions, ceux qui soutiennent que le candidat du Rpm était sorti en tête lors de la présidentielle de 2002. C’est dire, à quel point il s’agissait d’un dragon.
Faire le lit d’autrui
Mais, le monstre qui faisait peur à l’Adema, s’est tourné contre les petits qu’il s’est mis à canarder et à mépriser sans ménagement. Le plus beau carton réalisé par les troupes du signor Ladji Bourama, est à trouver dans le Cercle de Koutiala où, le Rpm avait touché et fait couler d’un coup 32 des 34 listes électorales d’un parti qu’il avait tué sur le coup. Après cette opération d’élimination précoce, les Tisserands se croyaient tranquilles. Mais, à leur grande surprise, c’est la Sadi qui avait tiré les marrons du feu. En effet, c’est cette descente politiquement meurtrière qui avait permis aux " Sadiques " de Mariko de bénéficier de l’aubaine d’envoyer six députés à l’Assemblée Nationale. Il s’agit là, de la plus brillante des attaques de ce parti classé, le plus méchant du Mali démocratique. Leur échec le plus lamentable en la matière date de leurs deux dernières expéditions contre la liste du groupe Mara et celle de Yelema (le Changement) en début 2010 et 2011.
Plus le Rpm attaquait, plus il faiblissait. Mais, les Bakary Koniba Traoré et les Téréta n’ont rien remarqué. Il signor IBK, non plus qui, dans sa tour d’ivoire, continuait à croire à sa grandeur de granite. C’est incroyable, mais ce grand parti devant l’Eternel a été incapable de s’apercevoir que plus il s’attaquait à autrui, plus il se faisait haïr et plus il faisait le bonheur d’autrui. Et par finir, le malheur d’autres. La liste Kaoural en sait quelque chose ; elle qui vient de perdre ses trois conseillers au profit du Pdes après la dernière aventure judiciaire du Rpm contre Yelema. A noter que cette dernière rixe faite à un " nangama dén ", comme Moussa Mara, affaiblit IBK lui-même. C’était l’aventure de trop qui a fait dire que " le bois du méchant puits se brise à l’intérieur de lui-même ".
Le Rpm est un grand parti dont le Mali a fortement besoin. La démocratie, pour se construire, a besoin de briques solides. Et les briques avec lesquelles la démocratie se construit, ce sont les partis politiques. Fasse le Ciel qu’IBK change de fusil d’épaule ! Car le Mali qu’il proclame chérir a besoin de lui, d’un IBK fort et positif.
Amadou Tall
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