Le gouvernement, par la voix du ministre des Affaires étrangères, a laissé entendre qu’il est prêt à partager le pouvoir mais pas le territoire. Nos gouvernants envisageraient-ils de partager la gestion des affaires publiques avec les rebelles ? Pour notre part il est inadmissible d’utiliser la violence armée pour poser des revendications, quelles qu’elles soient.
Œuvrer pour que les élections se déroulent normalement et dans les délais prescrits, ne doit cependant pas nous amener à ne pas nous interroger sur ce qui pourrait advenir en cas de force majeure, d’autant que notre Loi fondamentale n’a pas prévue la gestion de la période d’un éventuel vide institutionnel.
Se pencher sur cette question est une façon toute simple d’illustrer le vieux et sage adage qui dit que gouverner c’est aussi et surtout prévoir. Il ne faut pas attendre de se trouver dans l’impasse pour réagir. C’est plutôt en période de calme que tous les cas de figure doivent être envisagés même les plus pessimistes.
Nommer le feu, dit-on, ne brûle pas la langue. Personne n’exclut désormais l’éventualité d’une période de transition. Que faudra-t-il alors faire au cas où l’on se trouverait dans l’impossibilité d’organiser les élections ?
Il appartenait aux pouvoirs publics d’inviter à un débat sur le sujet mais puisque tel n’est pas le cas, nous invitons la classe politique, les organisations de la société civile et les personnes de bonne volonté qui le désirent à venir engager, à nos côtés la réflexion sur toutes ces questions, sans attendre. Il y va de la consolidation de notre processus démocratique, de la paix, de la stabilité et de la cohésion nationale.
Bamako, le 16 février 2012
Le Président du RpDM
Dr Cheick Modibo DIARRA