Rassemblement des forces politiques au Mali : Des mariages de raison

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Soumaila Cissé et Bocary Treta lors d'une rencontre (photo archives)

Dans un contexte où la cohésion au sein des forces politiques, aussi bien de la majorité que de l’opposition, se délite, que représenteraient encore les différents appels de la classe politique marquant leur engagement commun, sinon une farce ?

Ibrahim Boubacar Kéita et Soumaila Cissé tentent de sauver les meubles et donnent le ton en sonnant la mobilisation dans leur camp respectif au sein d’un seul et même creuset. Le mot d’ordre est lancé. «Il faut laisser de côté nos petits problèmes, ce que j’appelle les contradictions secondaires», invite un baron de la mouvance présidentielle. Il en donne lui-même l’exemple. Sinon, comment comprendre que ceux qui sont en train de peindre la gestion du président IBK lors de son premier mandat avec les pires qualificatifs, se mettent à jouer dans la même cour que celui-ci ?

De même que ceux qui étaient opposé au pouvoir sont aujourd’hui invités à la table de mangeoire.
Leur appel retentira-t-il favorablement dans le cœur de leurs militants à la base, au regard notamment des époustouflantes déclarations de leur ténor et d’autre part des désirs de grandeur au sein des partis politiques d’autre part. On attend de voir. Mais pour leur survie, et pour ne pas faire piètre figure aux législatives prochaines, l’effort de cohésion fait par la paire majorité et opposition n’est pas des moindres.

Ont-ils le choix ?

Des leaders ennemis d’hier, pour un mariage de raison, en dépit de leurs légendaires différends, ont choisi de se mettre ensemble. Dans la perspective du rassemblement des forces politiques et de constitution de grands blocs politiques, l’on a pu voir des fusions les unes aussi étonnantes que les autres. Du côté de l’opposition, ce pari est loin d’être gagné, si ce n’est Soumaïla Cissé et Modibo Sidibé qui œuvrent pour sauver les meubles. En politique, tous les revirements sont possibles. Et la nouvelle configuration du paysage politique malien ne laisse d’ailleurs aucune chance aux partis politiques individualistes.
En plus, et de loin, la contrainte pour les leaders de l’opposition, demeure les lignes groupées de la mouvance. Ce qui fait du regroupement de l’opposition plus qu’une nécessité, une urgence devant l’imminence des joutes électorales. Et, au-delà, cette conjugaison de volonté entre des ex-barons de l’échiquier politique national traduit une certaine crainte face aux forces politiques de la mouvance. C’est peut-être ce qui amène l’opposition à vouloir se serrer les coudes pour ne pas se faire laminer aux élections.

 

Paul N’GUESSAN

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