Pour faire face aux nombreuses sorties du mouvement M5-RFP qui prend de l’importance après chaque sortie pour exiger la démission du président de la République, une autre force appelée Convergence des Forces Républicaines a été créée pour contrer disons le M5-RFM. Pour ce faire, elle a mobilisé du monde constitué en grande partie d’enfants de 12 à 15 ans pour tenter de remplir le palais des sports qui fait 5000 places. Le score très faible a dû dissuader les organisateurs de la grande marche projetée pour le Samedi 27 juin 2020. Elle a finalement marche arrière au motif, que la CEDEAO et la Minusma leur ont conseillé de ne pas envenimer la situation. Ce prétexte était suffisant pour annuler la dite Marche. Mais disons le réellement, le journal Info-Matin dans sa parution N°6721 du 30 juin 2020 a fait savoir que les soutiens du président de la république ont brillé par leur absence surtout par leur inefficacité à faire le poids face à l’offensive politico-médiatique du M5. Si le M5 est un mouvement hétéroclite, il en est de même pour le clan présidentiel. Ce dernier est composé de plusieurs tendances qui sont parfois rivales et qui s’adonnent à une guerre fratricide au détriment du président qui en sort affaibli. Dans le premier cercle, on trouve la famille présidentielle, la première dame est complètement effacée depuis le 5 juin. Dans ce cercle, Karim est encore plus décrié que son père dans cette crise. Publiquement, il fait profil bas depuis sa sortie ratée en publiant une vidéo le 5 qui narguait les manifestants. Dans l’ombre, il essaie de sauver les meubles, en s’appuyant sur certains acteurs qui sont dépassés par la tournure des événements. Le premier cercle bis est composé des autres proches du président (chef d’Etat-major particulier, DGSE, etc.) celui –ci travaille à maintenir l’armée et les services de sécurité dans les rangs afin de soutenir le président. Car ces derniers peuvent faire basculer les choses à tout moment.
Dans le second cercle, on retrouve le Premier ministre qui continue d’assurer le fonctionnement de l’administration sans Gouvernement. Boubou est peut être sur deux fronts donc il s’assure du fonctionnement de l’Etat tout en regardant au loin les contestations. Le RPM, qui est fortement divisé depuis les législatives, est le troisième cercle autour du président. Depuis le 5, le parti semble avoir retrouvé une cohésion pour sa survie. Mais le mal est fait, le parti a tardé dans sa réaction dès le début.
Dans le dernier cercle, on retrouve les nombreux courtisans et les ‘’coco’’, ils sont politiques, hommes d’affaires, religieux, opposants fraichement devenus majorité : leurs particularités, ils ne veulent pas s’engager à 100% car flairant un risque de changement du pouvoir. Ils se disent qu’ils ne devraient pas mouiller le maillot plus que les autres cercles qui ont le plus profité du régime. C’est donc un clan présidentiel très divisé et léthargique qui tente sans succès de résister au déferlant M5. Le clan présidentiel manque de coordination et chacun tire en ordre dispersé.
Par ailleurs, le président s’est affaibli en se séparant chaque fois de façon brutale de certains de ses anciens alliés, qui se tournent naturellement du côté de ses adversaires. Ce qu’il faut noter et retenir suivant une analyse appropriée de la question c’est l’analyse du soir de Bamako dans sa parution du Mardi 30 juin 2020. Les péripéties de la crise que traverse le pays en ce moment-ci pourraient bien amener le chef de l’Etat à essuyer une autre fronde émanant, cette fois-ci, de son propre camp. Nous savons que l’actuelle crise sociopolitique, qui ébranle tant le sérail du pouvoir d’Etat, a essentiellement eu pour foyer les contestations consécutives à la proclamation des résultats des derniers législatives par la Cour Constitutionnelle. Là où le bât blesse le plus est que ladite crise a eu aussi un impact très négatif sur la cohésion au sein des partisans du groupe’’ Treta’’ qui sont plutôt favorables à la dissolution de l’Assemblée nationale pour la double raisons que, non seulement ils contestent en partie les résultats des dernières législatives mais aussi ils ne s’accommodent pas de ‘’l’imposition’’ deTimbiné au perchoir par le président IBK. Il est donc évident que le clan Treta souscrit à toute action pouvant conduire à faire descendre Timbiné du piédestal que lui a offert injustement le président IBK. Toute chose qui explique d’ailleurs la fustigation par laquelle se sont illustrés les partisans de Treta face aux actions que comptait mener le regroupement ’’Convergence des Forces Républicaines’’(CFR) pour soutenir les institutions de la République. Ils estiment tout simplement que ledit regroupement n’est rien d’autre qu’une structure mise en place par Timbine pour défendre sa propre position au sein de l’Assemblée Nationale. En vue de trouver une issue favorable à la crise qui mine le pays en ce moment-ci, la mouvance ‘’Treta’’ opte plutôt pour un dialogue avec le camp des contestataires du régime en place. Par contre le courant piloté par Moussa Timbine, avec la CFR comme puissance motrice, fustige toute idée de négocier quoi que ce soit avec le M5- RFP qui, à son entendement, ne représentent en rien le peuple comme il le prétend. La CFR se targue d’être un bouclier pour le président IBK. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette guerre larvée au sein de la majorité présidentielle expose, à coup sûr, le chef de l’Etat à d’éventuelles frondes émanant cette fois-ci de son propre camp. En effet, si IBK cède à la pression qui s’exerce sur lui par le trio constitué de la CEDEAO, de la mouvance Treta au sein de l’EPM et de la branche modérée du M5-RFP, en acceptant de dissoudre l’Assemblée Nationale, il jetterait alors en pâture son protégé Moussa Timbiné et les siens. Ceux-ci pourraient en conséquence se dresser contre lui en ouvrant une fronde.
Par contre s’il opte pour le maintien de l’Assemblée Nationale, il pourrait essuyer une fronde plus large menée par ses détracteurs du M5-RFP et auxquels pourra se joindre la mouvance majoritaire de l’EPM. Comme le dit l’adage « entre deux maux, il faut choisir le moindre mal », il revient donc à IBK de faire son choix et de ne pas s’asseoir entre deux chaises là-bas il y a du vide.
Seydou DIARRA