Un grand rassemblement citoyen des acteurs politiques de toutes tendances a eu lieu le samedi 21 janvier 2017 au monument de la paix. Les Partis de l’opposition étaient les invités dudit rassemblement citoyen, pour protester contre l’attentat perpétré contre les forces militaires du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao.
La ville de Gao a été la première à accueillir ces forces dans le cadre de la mise en œuvre du volet sécuritaire de l’accord pour la paix et la réconciliation signé le 15 mai 2015 à Bamako. En faisant la genèse de cet accord, on se rend compte qu’il n’est pas celui du peuple, mais bien celui d’un régime. Du début à la fin, le peuple a été écarté des négociations, y compris les représentants des forces vives de la nation c’est-à-dire les partis politiques, les associations, les syndicats etc…
Les ambassadeurs qui ont travaillé sur le dossier de la rébellion de 1992 et de 2006, ont été ignorés lors des pourparlers d’Alger en 2014 et 2015. Mêmes les 13 pages de réserves formulées n’ont pu être prises en compte dans la grande salle de conférence où se sont tenues les pourparlers dans un hôtel d’Alger.
Conséquences ! Le peuple n’a pas été associé à l’élaboration de l’accord, il a été exclu par le Président IBK. Alors qu’il aurait fallu dégager au préalable une position nationale sur la question pour savoir ce que le peuple admet et ce qu’il rejette. Au lieu de cela, IBK a éloigné le peuple pour porter seul le chapeau des négociations.
Les résultats des négociations ont été catastrophiques pour l’unité, la souveraineté du Mali, l’égalité de tous les citoyens devant la justice. Ce sont des choses que l’opposition a vraiment dénoncé plusieurs fois en son temps par des conférences, des marches etc…
Les différentes attaques perpétrées contre les pauvres FAMA mal équipées, insuffisamment préparées, moralement atteintes, ne sont que les conséquences d’un accord jugé mauvais et déséquilibré par l’ensemble des forces vives de la nation. L’attentat de Gao n’est qu’une des conséquences de la mise en œuvre d’un accord mal ficelé.
Cet entêtement de notre président actuel a abouti à la notion de création de zone développement des régions du nord et de régions intégrées, le principe d’une forte représentativité des communautés du nord au sein des instances nationales, le partage des pouvoirs entre l’Etat et les régions qui ont fait leur apparition pour la première fois dans notre gouvernance.
Du coup, ces termes ont mis fin à l’unité du pays et à l’égalité entre tous les citoyens d’un même pays. On a donc assisté au début de la fin de la notion d’Etat-Nation au Mali de Modibo Keïta. Le manque de vision nationale avant d’engager avec les groupes armés est la cause essentielle de l’échec, de l’actuelle gouvernance qui n’arrive pas à redresser le bateau ‘’Mali’’.
Au cours des négociations à Alger, la délégation malienne n’a émis aucune réserve sur le projet d’accord. Elle s’est contentée de dire que la ligne rouge n’a pas été franchie.
La délégation algérienne aux dites négociations s’est posée un moment la question de savoir si réellement la délégation était venue pour tout avaler ou c’était une démission totale du régime face à la France et aux groupes armés.
Conscients de toutes ces insuffisances, les motivations de l’opposition à faire ce rassemblement citoyen n’avaient pas de sens en écoutant les discours de Nouhoum Togo du PDES, de l’honorable Soumaïla Cissé chef de fil de l’opposition. Le représentant de la majorité en la personne du Professeur Younous Ahmey Dicko était bien dans son rôle, car ce sont eux qui ont dit que l’accord était bon et qu’il n’y a jamais eu d’accord parfait.
Quant aux partis de l’opposition, au cours de ce rassemblement nous nous attendions à une dénonciation des raisons qui font que jusque-là, l’accord n’a pas bougé d’un pas, à savoir le manque de concertation nationale dans sa phase d’élaboration. Mais les speakers des partis de l’opposition n’en n’ont pas fait cas.
L’opposition est-elle fatiguée de dénoncer sans être écoutée par le Président IBK ?
Le seul responsable politique au cours du rassemblement qui a semblé lancer un avertissement au président IBK en l’invitant à se concentrer sur les dangers qui guettent le Mali c’est bien l’imperturbable Tiébilé Dramé président du PARENA.
Nous nous demandons si l’opposition a changé désormais de fusil d’épaule ? Depuis combien de fois le régime en place à parler de combattre les terroristes jusque dans leur dernier retranchement ? Jusque-là nous n’avons senti une quelconque victoire dans ce sens.
Réveillez-vous donc Monsieur le président, si vous voulez encore sauver le Mali en entier. L’insécurité généralisée, peut à l’image de Gao se retrouver même dans la capitale , si la vigilance n’est pas totalement de mise sur l’ensemble du territoire.
Ce n’est pas uniquement Gao qui est la seule ville visée, mais partout où le MOC doit se réaliser. Il y a un temps pour avertir, un temps pour parler et un temps pour agir de la part d’un chef. Et le temps d’agir est entrain de passer.
Nous souhaitons que votre temps d’agir ne soit pas celui du pêcheur Bozo, de Kouakourou dans le cercle de Djenné. Le Bozo a été prévenu depuis deux jours que les agents des eaux et forêts allaient venir d’un moment à l’autre pour contrôler les permis de pêche.
A l’approche des agents qui se dirigeaient droit sur lui, le Bozo qui était à 500m du véhicule des eaux et forets a avoué les avoir deviné sans rien prendre comme précaution. A 100m, il avoue les avoir mieux deviné sans rien prendre comme précaution. A 10m, il avoue les avoir deviné sans fuir. Les agents sont venus le cueillir, le ligoter, il avoue les avoir deviné toujours. Finalement, il a été emporté par eux dans leur véhicule. Nous souhaitons que le président IBK n’en fasse pas autant
Ivette GUINDO