Le Pool d’Observation Citoyenne du Mali (POCIM) a présenté, le 12 mars dernier, ses rapports finaux sur l’élection présidentielle de 2018 et les concertations régionales. C’était à l’hôtel Maeva Palace, sous la conduite d’Ibrahima SANGHO, chef de mission, en présence de Sékou Tounkara, Représentant du Réseau Citoyen du Mali et des représentants des communicateurs traditionnels.
C’est dans le cadre de la mise œuvre du «Projet de renforcement du rôle de la société civile dans la promotion de la paix, la cohésion sociale et le processus électoral au Mali » que le POCIM a été mis en place par des organisations de la société civile malienne avec le soutien de l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique(EISA) et de de l’Union Européenne.
Selon Ibrahima SANGHO, le POCIM a déployé, lors des deux tours de l’élection Présidentielle des 29 juillet et 12 août, 84 observateurs à long Terme(OLT) et 1 980 observateurs à court terme(OCT) sur toute l’étendue du territoire national.
Aussi, le POCIM, dit-il, a déployé 23 observateurs, dans le cadre du suivi des consultations régionales, soient deux observateurs par région et trois dans le District de Bamako. Ces vingt-trois observateurs ont bénéficié de la coordination d’un Comité central technique comprenant cinq Superviseurs.
A l’issue de l’observation de la présidentielle de 2018, le Pocim a formulé une batterie de recommandations dans rapport final à l’intention du Gouvernement, des partis politiques, la Cour Constitutionnelle et des partenaires.
Le POCIM exige la mise en place d’un organe indépendant et unique de gestion des élections
Le Pocim demande au gouvernement de créer un cadre propice à l’exercice pacifique, par les sensibilités, des droits et libertés politiques, en particulier les libertés de réunion et de manifestations ; d’ intégrer dans le dispositif légal des élections, la publication en ligne des résultats du scrutin par bureau de vote dans un souci de transparence ; d’inscrire, par souci de transparence, dans les textes électoraux de la présence systématique d’observateurs à toutes les étapes du processus électoral, y compris les phases de centralisation locale et nationale des votes ; de favoriser l’usage biométrique de la liste électorale dans les bureaux de vote par l’équipement de ceux-ci de terminaux électroniques de contrôle des électeurs à l’accès au vote. Il demande également au gouvernement à mettre en place un organe indépendant et unique de gestion des élections au Mali dans un souci de cohérence et d’efficacité technique et financière ; d’améliorer le cadre organisationnel logistique des futures élections ; de poursuivre un dialogue politique inclusif et fécond pour gestion consensuelle des dysfonctionnements constatés lors du déroulement du scrutin présidentiel; de formaliser, systématiser et dynamiser les cadres de concertations avec les partis politiques et la société civile.
Le POCIM recommande aux candidats et partis politiques de faire preuve, en toute circonstance, de modération en vue de bâtir et préserver un cadre propice au dialogue et à la conciliation sur toutes les questions de l’heure ; à recouvrir aux voies légales pour le règlement du contentieux électoral ; d’accomplir leur mission de service public notamment, par la formation, l’éducation et la sensibilisation des militants ainsi que l’encadrement des élus ; d’intégrer et d’appliquer dans le cadre de leurs stratégies politiques, le recrutement et la formation de leurs délégués et mandataires appelés à assurer leurs intérêts dans les bureaux de vote .
A la cour Constitutionnelle, il demande la création d’un cadre de communication avec tous les acteurs du jeu politique et électoral en vue de susciter leur compréhension des missions et pouvoirs de l’institution; de communiquer avec les partis politiques et les candidats sur les règles et subtilités du contentieux électoral, afin de permettre l’exercice judicieux de leur droit à un recours.
Le POCIM s’est également adressé aux citoyens et citoyens du Mali en leur demandant à se mobiliser et à participer davantage aux différents scrutins du processus électoral, afin de faire valoir leurs choix et de préserver la culture de la paix et de la non-violence qui caractérise le peuple malien.
Dans son rapport, le Pocim exhorte les Partenaires techniques et financiers de Continuer à soutenir le processus électoral au Mali ainsi que toutes les initiatives en vue d’un retour à la paix et la stabilité sur l’ensemble du territoire national.
Concernant les concertations régionales, le POCIM a fait des recommandations relative à la poursuite du dialogue politique inclusif entre le Gouvernement et l’ensemble des partis politiques, à la vulgarisation du contenu de la loi de 2012 sur le découpage territorial ainsi que des textes issus des consultations actuelles , à l’opérationnalisation des nouveaux cercles et régions proposés et de l’ensemble des régions moins dotées en infrastructures socioéconomiques de base.
Selon, Sékou Tounkara, le Réseau Citoyen de médiation au Mali (RCIM) a déployé 420 médiateurs électoraux dans les dix régions du pays et le District de Bamako lors du 1er et 2ème tour de l’élection présidentielle. Aussi, le RCIM, a-t-il indiqué, à travers le déploiement d’un panel de grands médiateurs et des médiateurs terrains, a largement contribué à l’apaisement des tensions entre les acteurs clés du jeu politique et le bon déroulement du processus électoral. Il a rappelé que le RCIM a été mis en place dans le cadre des activités du «projet de renforcement du rôle de la société civile dans la promotion de la paix, la cohésion sociale et le processus électoral au Mali », financé par l’Union Européenne(UE).
Youssouf GOITA