La lecture du rapport d’audit de la cour suprême sur la conformité et la régularité de l’acquisition de l’aéronef, des équipements et matériels militaires donne raison au président américain Barack Obama : l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes.
Si les institutions mises en place font bien leur travail il n’y a aucun doute que notre démocratie s’en trouverait mieux et le Mali aussi et aucun homme fort ne saurait imposer le culte de sa personnalité. Rappelant ses compétences, la Section des Comptes de la Cour Suprême donne une précision de taille : au regard des dispositions de l’article 82 de la loi Nº 96-071 du 16 décembre 1996, portant loi organique fixant I’ organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle, la Section des Comptes peut à tout moment, exercer tout contrôle soit de sa propre initiative, soit à la demande du Président de la République, du Premier Ministre ou du Président de l’Assemblée Nationale.
On est sidéré de constater que face au grand débat public sur l’achat de cet aéronef de malheur que la cour suprême ne se soit pas autosaisie de la question, mais qu’elle ait attendu d’être mise au travail par le PM. Un sursaut qui donne de bons points au Premier Ministre face au président de la République et au Président de l’Assemblée nationale qui disposaient tous deux des mêmes pouvoirs régaliens. Est ce à dire que la Primature a été la seule institution dans cette affaire à avoir écouté les sanglots d’un peuple malade de la gestion de ses dirigeants ? Ou était-ce un moyen pour Moussa Mara de se racheter après sa débâcle à l’Assemblée nationale sur l’achat de ce même avion. Il aurait été plus rassurant pour le Peuple que ce soit le premier de ses représentants en l’occurrence le président de l’Assemblée nationale qui eut demandé ce travail à la Cour suprême, elle qui avait eu la bonne initiative de convoquer le Premier Ministre aurait du aller jusqu’au bout de sa logique en demandant à la Cour suprême cette clarification sitôt après le passage du PM à l’Assemblée. Mais ce n’est pas facile d’avoir un tel sursaut quand on est le beau père du fils du président. C’est pourquoi en toute citoyenneté des maliens ont toujours pensé qu’il fallait à tout prix écarter la famille de la gestion de la Res publica.
O’BAMBA