Le président de
En changeant d’attelage gouvernemental en mars dernier le président de
En clair, 9 mois après la prise de fonctions du gouvernement Kaïdama, le président de
Force est de reconnaître, en ce qui concerne les élections et le prochain référendum, que la machine a pris du temps à se mettre en marche. Pendant plus de trois mois, on s’est plutôt occupé à soigner sa propre image, à se faire une carapace de ministre et à autres choses telles que : réunions interminables, tournées de prises de contact etc. Chaque ministre voulait d’abord se faire voir et prouver à tous que c’était lui qui était désormais à bord. Et pendant ce temps, le Premier ministre se faisait une nouvelle santé, s’occupait de son "paraître" et arrivait à peine à expliquer ce pour quoi elle avait été désignée. C’est encore le cas du reste. Sur ce point, un diplomate déçu et amer en poste dans notre pays nous a révélé : "On a été la voir, c’est un de ses conseillers qui nous a expliqué sa lettre de missions ; elle en était incapable".
Pour ce qui est des affaires de l’Etat, nombreux sont nos concitoyens qui estiment que rien n’a fondamentalement changé dans le pays depuis le changement de gouvernement. On assiste aux mêmes pratiques ; c’est le même laisser-aller partout dans le pays. On avait parlé de lutte contre la corruption, l’affairisme et autres fléaux qui minent considérablement notre administration. Rien n’a changé !
À ce jour, si les Maliens s’entendent sur une chose, c’est le délabrement dans lequel se trouve l’administration, la mauvaise gestion des affaires de l’Etat et la situation chaotique vers laquelle le Mali se dirige. Tout ceci a pris une autre dimension avec la recrudescence de la violence dans le Nord du pays. C’est d’ailleurs sur ce point, à savoir la gestion du dossier sécuritaire, que le président de
Le pays semble «pas gérer du tout». Les citoyens sont inquiets de l’insécurité dans laquelle ils vivent. Le Nord-Mali devient chaque jour un incroyable no-man’s-land où tout est possible et permis sans que le gouvernement ne puisse rien y faire. Et dans le même temps, comme si de rien n’était, nos ministres jouent au «m’as-tu vu». Pendant que des fronts de contestations s’ouvrent de toutes parts. L’université peine à rouvrir ses portes ; la saison des pluies a été catastrophique au point que la famine menace une bonne partie de la population ; les marches de protestations se multiplient à l’envi contre le futur référendum. Malheureusement, aucune réaction de l’autre. Enfin, du gouvernemental !
On peut donc -sans risque de se tromper- affirmer que le pays va aujourd’hui mal. Et comme il faut trouver une solution, celle envisagée par le chef de l’Etat, c’est un réaménagement gouvernemental ou même un remaniement pur et simple avec à la clé le départ du Premier ministre. Celle-là même qui est dépassée par les événements et ne sait pas trop ce pour quoi elle est là. Le sourire gêné qu’elle arbore, tel un mannequin dans une vitrine, le prouve à suffisance.
Affaire à suivre
Moussa Touré