Le chômage et le sous-emploi persistant des jeunes ont un coût social et économique très élevé et menacent le tissu social.
Les délégués des dix pays membres du Réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle (RFPRO) sont réunis depuis hier à l’hôtel Salam pour la session ordinaire de la 7ème Assemblée générale du regroupement continental. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Premier ministre Moussa Mara et s’est déroulée en présence d’un parterre de personnalités, dont le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby. Durant trois jours, les participants venus des dix pays membres de l’organisation vont discuter du « développement des compétences au service de l’emploi : les programmes et les déterminants d’une insertion socio-économique ». L’événement, se tient grâce au Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) qui est le répondant malien du Réseau.
Le directeur du FAFPA, Mohamed A. Touré, a salué la présence aux côtés du RAFPRO de l’Office marocain de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et du Groupe conseil et gestion en formation interentreprises (Groupe COGEFI Afrique).
Le Premier ministre a salué l’intérêt du RAFPRO pour notre pays qui se relève timidement de la crise sociopolitique qui l’avait ébranlé jusque dans ses fondamentaux. Depuis la 5ème assemblée générale tenue en mai 2012 à Abidjan, l’emploi des jeunes demeure au cœur des préoccupations des décideurs. D’où d’une année sur l’autre des thèmes voisins. Ainsi à Bamako, les participants sont appelés à réfléchir au « développement des compétences au service de l’emploi : les programmes et les déterminants d’une insertion socio-économique ».
Moussa Mara a jugé que ce thème cadrait parfaitement avec la politique nationale de l’emploi au Mali qui repose sur deux piliers essentiels : le renforcement de l’offre de formation et le développement des compétences des ressources de l’emploi. Le thème correspond également aux ambitions du président de la République qui se propose de créer 200 000 emplois avant la fin de son quinquennat. Le chef du gouvernement s’est engagé à être attentif aux recommandations qui sanctionneront les travaux.
Ce thème, selon le président du RAPRO, le Tchadien Ali Fadel Alkhoudar, est largement évocateur de la problématique de l’emploi décent pour les jeunes et symptomatique de divers défis pour les acteurs de la vie socio-économique de nos pays.
Le dossier de presse distribué à l’ouverture des travaux explique le thème par la crise de l’emploi, notamment des jeunes, qui pèse sur le monde entier. Les caractéristiques sociales et économiques de ce défi mondial varient cependant d’un pays et d’une région à l’autre. Le chômage des jeunes durant les deux dernières décennies est resté trois plus élevé en moyenne que celui des adultes. Les frustrations qui peuvent en découler pour les jeunes en manque de débouchés professionnels et leurs angoisses quant à leurs perspectives d’avenir sont souvent à l’origine de vagues de manifestations qui se répandent très rapidement grâce à la puissance d’internet et des réseaux sociaux.
Pour le Bureau international du travail (BIT), le chômage et le sous-emploi persistant des jeunes ont un coût social et économique très élevé et menacent le tissu social. L’incapacité à créer des emplois décents en nombre suffisant risque de marquer les jeunes de stigmates durables. Il devient donc urgent d’inverser la tendance, a indiqué Ali Fadel Alkhoudar, avant de rappeler qu’après la rencontre d’Ouagadougou 2004, l’Union africaine a consacré son sommet de Malabo en 2011, à la création de l’emploi pour accélérer l’autonomisation des jeunes.
Fort de toutes ces expériences, le RAFPRO entend stimuler davantage les efforts des gouvernants pour l’emploi, notamment des jeunes. Les actions en cours prolongent des initiatives prises en 2009 à Cotonou par le Réseau qui engage les fonds de formation, les agences d’emploi et les fonds d’insertion des jeunes dans la voie de la complémentarité et de la collaboration étroite avec les territoires par l’entremise d’une plate-forme de service. Celle-ci préconise une démarche innovante, une stratégie d’intervention plus globale et complète, associant l’insertion des jeunes et le développement des économies locales.
Le RAFPRO regroupe dix pays d’Afrique de l’ouest et du centre : Côte d`Ivoire, Tchad, Bénin, Burkina Faso, Sénégal, Mali, Togo, Guinée, Niger et République Centrafricaine.
A. O. DIALLO