Après une tournée qu’il a effectuée le samedi 9 et dimanche 10 novembre 2013 à Koutiala et à Ségou dans le cadre de la Conférence régionale, le président de la Convergence d’actions pour le peuple (Cap), Racine Seydou Thiam, nous a accordé une interview exclusive. Il passe en revue les ambitions de son parti pour les prochaines législatives, les problèmes à la vie de la Nation, notamment le début difficile du quinquennat du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Bonne lecture !
Racine Seydou Thiam : A Koutiala, nous avons répondu à l’appel de nos camarades militants pour l’organisation de la Conférence régionale dans cette ville. Le choix de la ville de Koutiala n’est pas fortuit. Pour qui connaît la structuration de l’économie malienne, Koutiala a été et reste toujours un maillon important dans le processus de développement de notre pays dans lequel le développement agricole et agro-industriel occupe une place de choix. Donc, il était important qu’on réponde aux sollicitations de la ville de Koutiala et de la région de Sikasso dans sa globalité dans le cadre de l’implantation du parti. Je réaffirme l’engagement de nos militants et camarades pour le développement durable de la ville de Koutiala, qui a tant donné à notre pays. Je profite de vos colonnes pour remercier les centaines de jeunes, d’hommes et de femmes qui ont quitté un certain nombre de partis politiques pour cheminer avec nous. Avec cette adhésion massive, il était important que la direction du parti fasse le déplacement pour remercier ces gens et leur exprimer toute notre satisfaction à les accueillir dans la grande famille de la Cap qui s’agrandit.
De Koutiala, nous avons continué sur Ségou où le parti Cap a deux représentants sur la liste de l’Alliance “Ségou Kanu”, notamment les camarades Mamadou Traoré et Adama Traoré. Nous avons estimé que lors du meeting de lancement de leur campagne, le parti soit à leur côté pour manifester son soutien à ces jeunes qui ont pris la responsabilité de s’engager à servir leur pays. Notre présence à Ségou est le signe de notre engagement à les accompagner pour qu’ils accèdent à l’Hémicycle.
La tournée a été très fructueuse et j’ai partagé des moments très forts avec mes camarades de Koutiala et de Ségou.
Quelle explication donnez-vous au fait que la Cap n’est présente seulement qu’à Ségou pour les élections législatives du 24 novembre et du 16 décembre 2013?
Il est important pour un parti politique, pour un leader politique de rester conforme à sa ligne directrice. Nous ne voulons pas faire de la politique comme cela se faisait par le passé. Nous voulons faire la politique autrement. Cela suppose que, dans toutes nos prises de décisions, l’éthique et la morale, l’appartenance à un camp et la cohérence nous guident. A la Cap, nous n’avons pas voulu multiplier les candidatures au risque d’être avec des partis politiques qui n’ont pas les mêmes idéologies que nous et qui ne sont pas du même bord politique que nous. Vous conviendrez avec moi qu’il y a toutes sortes d’alliances. Il est important que les responsables politiques tirent les conséquences de ce qui se passe. Surtout quand on laisse croire au peuple que tous les partis sont pareils et que nous sommes dans le même bateau. Il sera inadmissible de revenir dire à ce même peuple qu’on est différent d’un tel, alors que nous avons été élus sur la même liste. Nous constatons avec amertume que la cohérence manque beaucoup dans le choix des partis politiques. On avait la possibilité d’aller en alliance avec beaucoup de partis qui ne partagent pas en réalité un socle de valeurs communes avec la Cap. Mais, nous avons décidé, dans ces conditions, de ne pas multiplier les candidatures fantaisistes et de ne pas aller avec des partis qui ne partagent pas du tout, ni notre conviction politique, ni notre idéologie politique, ni notre projet de société et ni encore notre désir d’accompagner le président de la République dans la mise en oeuvre de son projet de société. Il était plus judicieux pour nous de nous focaliser sur la localité où on a des chances réelles de gagner avec des alliances qui ne sont pas pour nous, des alliances contre-nature. A la Cap, on ne pouvait pas faire autrement et cela n’est pas notre conception de la politique.
Qu’entendez-vous par alliances fantaisistes ou de contre-nature. Pouvez-vous être plus explicite?
Quand des partis politiques qui doivent normalement être considérés comme des partis politiques d’opposition et qui se considèrent comme tel, sont sur des listes avec des partis qui composeront la future majorité présidentielle, on doit se poser questions. Il est important que nous ne soyons pas sur la même liste pour accéder à Assemblée nationale. Sauf si, au-delà des mots, ce n’est que copinage où on tend la main à des gens pour qu’ils accèdent à l’Assemblée nationale pour reproduire les mêmes schémas qui nous ont conduits à cette catastrophe que tout le monde connaît. On ne peut pas décrier cet état de fait et être en même temps artisan des mêmes procédés. Nous avons vu que très peu de partis ont tiré cette conclusion. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et les partis sont allés dans tous les sens. La Cap ne pourrait pas le faire et c’est ainsi que nous avons décidé de ne pas multiplier les candidatures. Ce sont ces différentes valeurs qui nous guident dans toutes nos prises décisions et j’en appelle à la responsabilité des leaders politiques parce que cet état de fait signifie auprès de la population malienne que les hommes politiques sont tous pareils. Vous ne pouvez pas être ensemble dans une alliance et être opposés une fois à l’Hémicycle. J’ai du mal à comprendre cela et je pense que les Maliens se doivent bien de se poser des questions sur cet état de fait.
Partagez-vous l’avis de bon nombre de Maliens qui pensent que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta “IBK”, que vous avez soutenu au second tour de l’élection présidentielle, connaît un début de mandat difficile, eu égard à beaucoup de faits?
Je pense que pour le début de mandat d’IBK, comme tout début de mandat, les choses doivent aller comme sur des roulettes. Je pense que, compte tenu de l’état de délabrement avancé et de déliquescence de notre pays, nous sommes heureux de constater que le président IBK a pu prendre, dans des moments difficiles, des décisions difficiles qui nous permettent aujourd’hui, à Bamako, d’être tranquilles et de voir l’avenir avec sérénité. D’avoir la confiance des bailleurs de fonds et de la Communauté internationale. Un Gouvernement qui se met au travail, c’était inespéré il y a quelque temps. Je pense qu’il faut savoir raison gardé et mesurer les choses à leur juste valeur. Le Mali était dans un gouffre profond et l’en sortir, va prendre du temps. Je comprends l’attente du peuple malien, vis-à-vis, du nouveau pouvoir, mais je suis personnellement satisfait, et je le dis sans faux fuyant, de l’oeuvre du président IBK. Deux mois après son arrivé au pouvoir, il a pris des décisions courageuses qu’on essaye de passer sous silence. En réalité, l’Etat est en train de se remettre au travail et ce n’était pas chose facile. Je viens de la Conférence régionale de la Cap à Koutiala et, le maître-mot de nos militants est de réaffirmer le soutien du parti Convergence d’actions pour le Peuple (Cap) au président de la République pendant les périodes difficiles dans l’exercice de son mandat. Plus, le moment est difficile, plus nous avons besoin de l’union de toutes les forces vives de la nation pour accompagner le président de la République. Nous ne sommes pas de ceux-là qui disaient, il y a deux mois que le président IBK est l’homme de la situation et deux mois après, ne sentant pas venir les choses, disparaissent du paysage politique. A la Cap, nous apportons un soutien franc au président de la République pour tout ce qu’il a engagé depuis deux mois.
Pourtant selon plusieurs observateurs, la situation de Kidal échappe à l’Etat. Quelle appréciation faites-vous de la présence de certains membres du Mnla sur la liste Rpm à Kidal?
Par rapport à la situation de Kidal, permettez-moi de dire que si c’était facile, ça se saurait. Nous sommes dans une crise de plus de 50 ans de rébellion au Nord du Mali, mais singulièrement à Kidal. Après les Gouvernements de Modibo Kéïta, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et celui d’Amadou Toumani Touré, le président de la République actuel, Ibrahim Boubacar Kéïta tente, nous souhaitons vivement qu’il réussisse, de trouver définitivement une solution à ce problème. Le règlement de cette crise du Nord n’est pas un problème simple et ceux-là qui pensent que c’est un problème simple sont des démagogues. Le problème est à la fois difficile et complexe et il faut que les gens se rappellent que Rome ne s’est pas fait en un seul jour. Donc, il est extrêmement important de donner du temps au président de la République qui a donné une position claire. Il a dit : jamais la partition du Mali. Le Mali sera Un et Indivisible et il ne veut pas entendre parler d’autonomie. Je pense qu’il faut rester solidaire derrière le président IBK et dans ce cadre, mettre des bases nécessaires à une négociation. Même si nous faisons la guerre, nous allons toujours finir autour d’une table de négociation. Si la table de négociation peut nous empêcher de faire la guerre, je pense qu’il faut donner une chance au président de la République qui a été plus que clair dans le traitement de cette question. Il a été ferme sur la situation de Kidal et pour lui, il est hors de question de parler de l’autonomisation de la région de Kidal. Nous restons ferme là-dessus. Mais au-delà, il faut du temps pour trouver définitivement une solution et ensuite, faire face aux vraies questions qui sont pour nous le développement du Mali tout entier, y compris les trois régions du Nord qui méritent un peu plus d’attention pour des projets de développement. Je pense que le Gouvernement est déjà à pied d’œuvre
Pour ce qui est de la présence des membres du Mnla sur la liste Rpm à Kidal, je fais un distinguo entre l’action d’IBK dans ses fonctions de président de la République et l’action du parti politique Rpm. Pour moi, le président de la République ne doit pas être jugé à travers les actes posés par le Rpm. S’il y a des erreurs qui ont été faites par le parti du président de la République, cela n’engage pas IBK, parce que je considère aujourd’hui que le président de la République n’appartient pas à un parti. Il est le président de tous les Maliens. Donc, il est important que chacun prenne ses responsabilités et que le Rpm s’explique sur ces questions. Il est important pour le Rpm de donner des éléments de réponse au peuple malien qui veut comprendre. Il ne faut pas qu’il laisse le président de la République en première ligne des critiques. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je doute fort qu’il (IBK) soit impliqué dans toutes les prises de décisions du Rpm. Il faut faire une différence. Je suis certes critique sur la présence de militant Mnla et surtout du Hcua (proche d’Ançar Dine) sur la liste Rpm, mais je n’accuse pas le président IBK pour ces faits. J’attends que le Rpm nous donne des explications. Il devrait le faire non seulement sur cette question, mais sur les partis qui ont accompagné le président de la République, ainsi que sur d’autres questions de la vie de la Nation. Cela pourrait éclairer les Maliens et éviter bien de confusion. J’appelle tous les partis politiques qui ont accompagné le président IBK à prendre leurs responsabilités, à soutenir les décisions du Gouvernement ou à le critiquer. Il important que les partis politiques jouent véritablement leur rôle.
Vous avez décidé de vous consacrer à la vie politique. Quelles en sont les raisons?
Depuis le début de cet entretien, nous ne parlons que de problèmes, que de crises, que de difficultés que connaît notre pays. Il était important que je puisse me mettre au service de la Nation à travers la politique. Quand je fais un choix, je vais jusqu’au bout de mes choix. C’est ainsi que j’ai décidé de travailler pleinement au développement de notre parti, la Convergence d’actions pour le Peuple (Cap) et à la construction de notre proposition pour un Mali meilleur. Cela prend du temps et de l’engagement. J’ai pris du temps sur moi pour me consacrer à cela et ça se passe bien, car cela nous permet de faire des Conférences régionales à Koutiala ; de travailler à l’implantation du parti à Mopti et avec nos militants de Gao et d’être au lancement de campagne de nos candidats à l’élection législative à Ségou. C’était nécessaire et je suis en phase avec les idées auxquelles je crois. Je crois qu’il est important que les cadres de ce pays se sacrifient et travaillent pour l’émergence d’un Mali nouveau. Quand je commence une chose, je vais jusqu’au bout.
Quelles sont les perspectives ainsi que votre position, vis-à-vis, du Collectif des Jeunes Candidats à l’élection présidentielle de juillet 2013?
Comme vous l’avez dit, c’est un Collectif de jeunes candidats qui ont décidé au moment de l’élection présidentielle de se mettre ensemble et de choisir ensemble la personne que nous avons jugé à même de prendre en mains les destinés de notre pays, le Mali, dans ces moments difficiles. En son temps, notre choix s’est porté sur Ibrahim Boubacar Kéïta et je pense que plus de 77% des Maliens ont fait le même choix. On était heureux de cette décision, mais c’était ponctuel pour soutenir la candidature d’Ibrahim Boubacar Kéïta au second tour. IBK est élu et il est le président de la République. Les partis politiques reprennent leur vie. Nous gardons des relations assez saines avec les membres de ce Collectif et nous pouvons faire beaucoup d’autres choses ensemble dans le futur. Mais, pour le moment, l’objet premier du Collectif n’étant plus, je pense qu’il n’a pas d’existence en réalité, au-delà des affinités que nous pouvons avoir entre les uns et les autres. Maintenant, il s’agit de voir avec les convergences d’idées, si l’on peut mettre un Collectif des partis politiques, mais pas de jeunes candidats, pour soutenir l’action du président de la République. Dans cette perspective, la Convergence d’actions pour le peuple (Cap) souhaite l’émergence d’un pôle important de partis politiques qui ont apporté leur soutien au président de la République ou qui décideront, après les législatives, de lui apporter leur soutien. Nous pensons que les cinq prochaines années seront cruciales pour notre pays. Donc, il est important de travailler pour l’émergence d’un Mali nouveau pendant ces prochaines années. C’est à cela que la Convergence d’actions pour le peuple travaille.
Est-ce que vous quittez le Collectif des Jeunes candidats, parce que vous vous attendiez à un portefeuille ministériel qui n’est pas. Parce que d’aucuns pensent que votre Collectif a été créé dans le seul but d’avoir des postes. Que répondez-vous?
Le Collectif n’existe plus en réalité. Nous avons créé ce Collectif de jeunes candidats à l’élection présidentielle pour soutenir un candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle. L’objet ayant disparu et notre candidat étant élu président de la République, le Collectif des jeunes candidats n a plus d’objet, mais nous avons des échanges entre partis politiques et ces échanges ne s’auraient se limiter au seul Collectif de jeunes candidats, parce que nous avons beaucoup de partis amis qui ont aussi soutenu la candidature de Ibrahima Boubacar Kéïta et qui n’étaient pas des candidats à l’élection présidentielle de juillet 2013. Donc, ce serait réducteur de dire que nous avons soutenu le président de la République pour des portefeuilles. Pour ma part, nous avons des partis politiques, nous avons des affinités et un objectif commun avec certains partis politiques qui travaillent à l’émergence d’un pôle pour soutenir les actions du président de la République. A la Cap, nous nous plaçons dans cette dynamique.
Quant au fait que nous n’avons pas eu un portefeuille ministériel, notre engagement politique ne souffre d’aucune contingence. Je ne suis pas à la recherche d’un poste et Dieu merci, étant cadre dans une multinationale, j’ai développé d’autres activités parce que je pense qu’il est important que le leader politique soit indépendant, économiquement pour justement ne pas se focaliser sur un portefeuille ministériel et s’y accrocher au risque de perdre son âme. Mon engagement politique n’a rien à voir avec cela. Mes activités me donnent beaucoup de joie parce que la principale, c’est autour de la formation et de l’éducation, la transmission du savoir que nous avons par ailleurs pu accumuler. Je suis très heureux de ce que je fais à la tête du Groupe ISC-Business School, une école internationale de commerce et de management; un cabinet de consulting, GIC et une agence de communication, Thiam Com. Donc, avec ces activités, je peux consacrer une majeure partie de mon temps au développement de nos idées et de notre parti politique. Voilà pourquoi je soutiens encore le président de la République, parce que notre accompagnement ne souffre d’aucune contingence. La Cap n’est pas présente au Gouvernement et il n’a aucun poste dans l’Exécutif, mais nous soutenons l’action du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta parce que nous pensons qu’il va dans le bon sens et nous pensons que les fruits de ce qui est en train d’être fait par le président de la République, vont être récoltés par les Maliens dans les prochains mois. La seule condition est que les actions du président de la République et de son Gouvernement aillent dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des Maliens. Tant que ce sera le cas, nous lui apporterons notre soutien.
Réalisée par Mamadou DIALLO «Mass»
ON EST HABITUE A CA MONSIEUR THIAM,DEPUIS BELLE LURETTE LES POLITICIENS MALIENS NE FONT QUE SUIVRE LE POUVOIR EXECUTIF COMME DES MOUTONS,OUI JE LE REPETE COMME DES PUTXXX DE MOUTONS.
Ne l’en veut pas, il cherche à être Ministre. Que des opportunistes, c’est grave!!!
Quoi? vous les opportunistes, vous avez soutenu IBK, continuez à le soutenir pour toujours. Bandes d’arriviste.
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