Arcanes politiques maliennes : De la déception au mutisme !

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Comme à l’accoutumée, certains politiciens, croyant en un moment donné que leur heure a sonné pour goûter aux délices du pouvoir, se sont jetés dans «le marigot politique pour troubler l’eau». Avant de se retirer comme des poules mouillées pour opter pour le mutisme, ayant constaté qu’ «être homme politique ne se décrète pas du jour au lendemain, mais s’apprend et se cultive». Parmi ces hommes dont nous allons parler, hormis l’ex-président intérimaire de la République du Mali, le Professeur Dioncounda Traoré et l’ex-Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, qui ont fait leurs preuves, nous pouvons citer, entre autres, Dramane Dembélé, N’Diaye Bah, Iba N’Diaye, Cheick Oumar Sissoko, Ahmed Sow, Racine Thiam, Sibiri Koumaré, Yéah Samaké…Et d’autres plus malins qui se sont tirés d’affaire.  Notre analyse.

 

 

Commençons d’abord par un cas qui nous semble atypique : celui du Professeur Dioncounda Traoré. Alors président de l’Assemblée nationale du Mali, il s’est vu -peut être à sa grande surprise- nommé président de la République par intérim. Cela, suite au coup d’Etat du 22 mars 2012 perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo contre Amadou Toumani Touré, et notamment suite aux Accords de Ouagadougou sous l’égide de la Cédéao. Mais, ce qui est intéressant à retenir chez Dioncounda Traoré, c’est son calme, sa sérénité, sa discrétion et son amour du travail non pas dans le boucan, mais dans l’effacement le plus total. Pour preuve, depuis la fin de sa mission à la Magistrature suprême de notre pays, l’homme est demeuré dans le mutisme, hors des pages des journaux, des micros des radios et des écrans des télévisions. C’est seulement lors du débat sur la Déclaration de politique générale du Premier ministre Moussa Mara qu’on l’a vu à l’Hémicycle. Et là encore, sa présence se justifiait par le fait qu’il était l’invité d’honneur de cette cérémonie. A part cela, rien.

 

 

L’autre ténor politique dont le mutisme peut se comprendre, c’est l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra. Cet ancien Premier ministre de la transition garderait le silence du fait de l’amère expérience qu’il a faite, alors qu’il était chef du Gouvernement. Il aurait en mémoire l’humiliation que lui avait infligée la junte militaire dirigée par l’actuel pensionnaire de la prison de Sélingué, Amadou Haya Sanogo. De ce fait, aurait-il choisi  prématurément de mettre fin à sa carrière politique ? Les analystes de la scène politique tenteraient de répondre par l’affirmative.

 

 

Des opportunismes ayant perdu leurs langues

Parmi ce groupe d’hommes politiques, nous pouvons citer Dramane Dembélé. Ce jeune «loup aux dents longues» a carrément disparu de la scène politique malienne. Son «péché» serait d’avoir trahi son parti originel, l’Adéma-Pasj, pour prétendre à la Magistrature suprême de notre pays. Et cela, il l’a appris à ses dépens, car après son échec cuisant à cette dernière présidentielle et ne sachant réellement à quel saint se vouer, il s’est contenté de soutenir l’actuel locataire de Koulouba, IBK, espérant entrer dans ses grâces pour obtenir un poste ministériel. Erreur fatale, c’était sans bien connaître le président IBK. Comme si cela ne suffisait pas, Dramane Dembélé a reçu une véritable douche froide aux dernières législatives. Depuis lors, il semble qu’il se «cherche», dégoûté qu’il soit de la politique malienne. Même si ce jeune doit revenir sur l’échiquier politique, il devrait savoir qu’il n’y a pas d’improvisation dans ce domaine : tout se prépare et tout se calcule.

 

 

Autres opportunistes, mais ayant pris de l’âge, ce sont N’Diaye Bah et Iba N’Diaye. Ces caciques de l’Adéma-Pasj qui ne digéraient pas et ne digèrent pas encore le fait que leur mentor ATT soit chassé du pouvoir le 22 mars 2012 par un «petit capitaine» du nom d’Amadou Haya Sanogo, ont tenté à travers le Fdr, de sauver les meubles. Mais, sans succès. Les voilà donc aujourd’hui bien résignés et condamnés au silence, surtout que l’Adéma-Pasj, soucieuse d’avoir des prébendes de Koulouba, a fini par regagner la mouvance présidentielle.

 

 

De vieux loups à la retraite politique ?

C’est bien la question que l’on peut se poser au regard de l’attitude amorphe et apathique de Cheick Oumar Sissoko, président du parti Sadi. Cet ancien ministre de la Culture est rentré dans sa carapace, certainement parce que le «perroquet» de sa formation politique, Oumar Mariko, qui acculait ATT, ayant compris qu’il ne sert à rien d’être un éternel opposant, a enfin décidé de tourner sa veste pour soutenir la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale. Drôle de retournement de situation !

 

 

Quant à Ahmed Sow du parti travailliste, non moins ancien ministre de l’Energie et des Mines, lors de la présidentielle passée, il a tout simplement manqué de tact pour présenter au peuple malien un programme crédible axé sur un développement véritable et durable. Il aurait appris aussi qu’en politique, ce ne sont pas les billets de banque qui comptent, car certains susurrent qu’il aurait débloqué des millions et des millions «pour acheter des consciences». Vrai ou faux ? En tout cas, l’homme a choisi de regarder les acteurs actuels de la scène politique en simple spectateur.

 

 

Des novices assez déçus !

Il s’agit en l’occurrence de Racine Thiam, Ben Fana Traoré, Sibiri Koumaré, Yéah Samaké et Alhousseini Abba Maïga qui s’est finalement retrouvé aux FARE… On se rappelle qu’à la veille de la présidentielle, étant eux-mêmes candidats, ils s’étaient engagés dans une plate-forme dénommée «Collectif des jeunes candidats à la présidentielle» prônant le «tournant générationnel», histoire de renverser la tendance afin que les jeunes prennent la relève au sommet de l’Etat. Aujourd’hui, il semble qu’ils sont en train de grincer les dents, reconnaissant qu’ils ont été naïfs et qu’ils n’avaient pas l’expérience requise pour parvenir à leurs fins. A noter que dans cette plate-forme, il y avait Moussa Mara, aujourd’hui premier ministre.

 

 

Les heureux gagnants

Plus astucieux et plus malins, Oumar Mariko, l’irrédentiste opposant, a bien compris qu’il ne sert à rien d’être toujours du côté des faibles (opposition) et qu’il vaut mieux être avec les forts (la mouvance présidentielle) pour survivre sur l’échiquier politique. Toute chose qui explique son positionnement actuel à l’Assemblée en tant qu’élu à Konlondièba.

 

Idem pour Me Mountaga Tall du Cnid Faso Yiriwaton et Housseiny Amion Guindo dit Poulo de la Codem, qui ont aujourd’hui des portefeuilles ministériels dans l’architecture gouvernementale de Moussa Mara. Ils sont respectivement ministre de l’Enseignement supérieur et ministre des Sports. Autant dire qu’ils ont «gagner de gros lots» !

 

 

Quant au jeune Alhousseini Abba Maïga du parti Panafrik, il a vite retroussé ses manches pour se rabattre sur le parti Fare de Modibo Sidibé, dans lequel il est 4ème Vice-président. Cela, selon certaines indiscrétions, pour acquérir de l’expérience et de la maturité auprès de ce vétéran de la politique malienne, Modibo Sidibé, non moins ex-Premier ministre de la République du Mali.

 

 

Toujours égal à lui-même

C’est du moins ce que l’on peut dire du président des Fare, Modibo Sidibé. Malgré les turpitudes de la vie politique dans notre pays, l’homme reste toujours serein. L’on croyait que la volte-face, pour ne pas dire la démission de ses députés (sauf un) de son parti pour rejoindre la mouvance présidentielle à l’Hémicycle, il allait en être affecté. C’est mal connaître cet homme. Avec un calme olympien, il a décidé d’entamer un travail de fourmis au niveau des bases de son parti. En témoignent les rencontres qu’il vient de boucler dans les six Communes du District de Bamako pour rencontrer et échanger avec les militants et sympathisants des Fare, en attendant d’entamer un long périple à l’intérieur du pays. Et cela, dans l’optique de mieux préparer les Communales à venir.

 

 

Comme on le voit, nos hommes politiques sont sortis depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 en passant par la présidentielle aux législatives, avec des expériences diverses. Lesquelles, au lieu d’engouffrer certains dans un carcan où se heurtent la déception et le mutisme, doivent les pousser à plus de patriotisme en se prononçant sur les grandes questions de la vie de notre Nation. C’est à ce prix qu’ils pourront aider nos plus hautes autorités actuelles, en commençant par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et son Premier ministre, Moussa Mara, dans leurs efforts en vue de ramener le Mali dans le concert des grandes Nations de notre planète.

Bruno LOMA

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2 COMMENTAIRES

  1. dioncounda doit ouvrir une école politique au mali.
    il doit avoir comme élève, ibk, 25ème heure Adema.

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