Quelle est la part apportée par la Cedeao pour une sortie de crise au Mali? Le représentant spécial de la Cedeao au Mali décortique le travail abattu par son organisation

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   Sur une sollicitation du président du Conseil Économique, Social et Culturel (Cesc), M. Jeamille Bittar, le représentant spécial de la Cedeao au Mali, M. 

. Cheaka Abdou Touré
. Cheaka Abdou Touré

Touré, a présenté hier jeudi 14 août 2014 l’architecture de paix et de sécurité de la Cedeao. C’était dans la salle de conférence du Cesc à Koulouba. Cette rencontre d’échange a été l’occasion pour le représentant spécial de la Cedeao au Mali d’expliquer comment le mécanisme de la Cedeao a été mis en oeuvre au Mali. D’abord M. Cheaka Abdou Touré a précisé que le mécanisme de sécurité et de paix de la Cedeao a pour objectif la prévention, la gestion et le règlement des conflits internes ainsi que des conflits inter-états.

 

Selon M. Touré, le mécanisme de sécurité et de paix de la Cedeao est mis en oeuvre en cas d’agressions ou de conflits armés intervenus dans un Etat membre, ou de menace de conflits, en cas de violation grave et massive des droits de l’homme ou de mise en cause de l’Etat de droit, en cas de renversement ou de tentative de renversement d’un gouvernement élu. Il estime qu’au moment où la Cedeao intervenait au Mali toutes les conditions y étaient et que l’organisation sous-regionale n’avait plus besoin d’une quelconque permission pour le faire.

Si la Cedeao avait fait autrement, souligne M. Touré, le Mali pouvait la poursuivre pour non assistance à un Etat membre en danger. Toujours selon les explications du représentant spécial de la Cedeao au Mali, les phases de la mise en oeuvre du mécanisme de paix et de sécurité de la Cedeao sont la prévention, la gestion, la sortie de crise et la gestion de la situation post-conflit. Pour mener à bien cette mission, dit-il, la Cedeao a un observatoire pour la sécurité collective qui règle les conflits par la médiation, les sanctions, le maintien, la restauration ou l’imposition de la paix, c’est-à-dire en procédant à la guerre.

 

Aussi, ajoute M. Touré, la Cedeao appui les pays en crise dans l’organisation d’élections transparentes et crédibles, dans la mise en oeuvre de politiques et programmes de construction nationale, dans la mise en oeuvre de politique de réconciliation nationale, dans la mise ne oeuvre de programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion socio-économique, dans la restauration de l’autorité de l’État de droit…

 

Toujours dans le cadre de la consolidation de la sécurité régionale. M. Touré a souligné que la Cedeao oeuvre dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, la prolifération des armes légères, la corruption, le blanchiment d’argent, le terrorisme… Comme bilan des appuis de la Cedeao pour faire sortir le Mali de la crise, M. Touré a cité entre autres :

 

– le retour à l’ordre constitutionnel;

– la mobilisation politique sans précédent de la sous région ouest-africaine ;

– le consensus planétaire exceptionnel fait pour la cause du Mali sous l’instigation de la Cedeao ;

 

 

– l’élaboration d’un concept d’opération militaire international de sauvegarde du Mali ;

– la libération éclaire des régions du nord occupées par les terroristes ;

– la mise en place d’autorités légitimes suite à l’organisation des élections jugées transparentes et crédibles ;

 

– la restauration de l’État de droit pour la consolidation de la bonne gouvernance.

Le représentant spécial de la Cedeao au Mali a mis l’accent sur l’unanimité extraordinaire du monde entier pour faire sortir le Mali de la crise. Aussi M. Touré a t-il souligné les tergiversations des Nations Unies à intervenir militairement au Mali, bien que la nécessité y était et malgré l’adoption de plusieurs résolutions.

Le représentant spécial de la Cedeao au Mali a largement expliqué les multiples démarches entreprises par l’organisation auprès des Nations Unies sur le cas du Mali. Des démarches qui, selon lui, ont eu du mal à avoir gain de cause, malgré la situation sécuritaire critique au nord du Mali. M. Touré a par ailleurs expliqué le travail de fourmi abattu par les responsables de la Cedeao pour que la France intervienne militairement le 11 janvir 2013 à Konna pour stopper l’avancée des djihadistes.

 

Le représentant spécial de la Cedeao au Mali s’est dit abasourdi par le raisonnement des Maliens qui ne voient que la France comme le principal libérateur des régions du nord, alors que, précise t-il, la Cedeao a pesé de tout son poids pour faire sortir le Mali du gouffre. D’où son étonnement devant l’attitude des Maliens qui ne voient pas d’un bon oeil le rôle de la Cedeao dans la résolution de la crise malienne.

Après avoir passé au peigne fin le mécanisme de la Cedeao mis en oeuvre au Mali, M. Cheaka Abdou Touré a enuméré certaines leçons à retenir. Selon lui, la communauté internationale n’était pas prête à intervenir au Mali malgré l’adoption de plusieurs résolutions. Il retient également que la coopération militaire semble sélective et limitée.

 

À la lumière de ces deux leçons, M. Touré tire la conclusion que les africains ne doivent compter d’abord que sur eux-mêmes à travers la solidarité agissante et la mutualisation des moyens. De même propose t-il de revoir les parts de responsabilités entre l’Onu, l’Union Africaine et les organisations économiques régionales en matière de gestion de la paix et de la sécurité.

Modibo KONÉ

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2 COMMENTAIRES

  1. Ce monsieur est un indigne représentant, qu’il se souvienne du jour de vote du second tour des élections présidentielles. Quelle honte à ce monsieur et au représentant de Blaise Compaoré à l’école de badalabougou qui de leurs comportements laissent à désirer. Ils étaient accompagné de l’ambassadeur du Nigeria qui est resté digne, mais lui et le brurkinabé sont des vendus, des faiseurs de sales besognes, des ennemis de la démocratie, (leurs chefs d’états sont des grands dictateurs et sont arrivés au pouvoir par effraction) des soirs-disants responsables.
    Bande d’australopithèques, AL HARAM que vous êtes. 😛 😛 😛

  2. Ici,on s’apercoit que l’intention ne vaut pas l’acte.La CEDEAO a bien
    pris l’initiative d’intervenir militairement au Mali.Mais elle n’a pu supporter le cout d’une intervention armee.Les Etats-membres etaient
    bien contents de la mise en place de MINUSMA et de se retirer en beaute.Resultat!La Communaute en a profite pour imposer ses buts.Et comme la Communaute Internationale ne pourrait contredire un member
    interesse,on a assiste a la tragedie de Kidal,le “soudoyer des citoyens Maliens a se joindre a la rebellion MNLA..Tout cela pour depouiller le pays de ses ressources naturelles et le mettre sous les conditions de colonie.La CEDEAO a pour but l’integration politique economique et sociale de l’Ouest Africain.Sa reussite se traduira par la fin des visees colonialistes,par la souverainete commune den ses Etats-membres et l’industrialisation veritable de la region.La crise Malienne a revele beaucoup de failles.Un mediateur doit etre accepte par le pays-member,pas par les rebelles seuls

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