Dans cet article intitulé “les armes d’IBK”, paru dans notre livraison n° 83 du 10 mai 2010, nous annoncions, malgré un contexte défavorable, la probable victoire d’IBK à la présidentielle de 2012. Nous concluions: “Seule une Adema unie derrière un candidat de consensus pourrait anéantir les chances d’IBK qui, même en ce cas, conserverait un statut enviable: celui de faiseur de roi.”. Relisez plutôt…
Les amis d’Ibrahim Boubacar Kéita assurent que l’homme croit dur comme fer à sa victoire à de la présidentielle de 2012. L’un deux nous rapporte: “La principale force sur laquelle s’appuiera le patron du RPM est la mouvance islamique du pays. Vous vous souvenez qu’en 2002, les associations islamiques ont ouvertement appelé à voter IBK et qu’il a conservé leur soutien en 2007. Ce soutien sera encore plus fort en 2012 après l’adoption avortée du code de la famille jugé satanique par les leaders religieux. De ce fait, les troupes islamiques sont bien décidées à barrer la route de Koulouba à tout candidat qui ne porterait pas les valeurs de l’Islam.”.
Notre interlocuteur révèle qu’IBK, lors de la présidentielle gabonaise, a réuni à Bamako nombre d’Oulémas afin de prier et de sacrifier pour la victoire d’Ali Bongo, leur assurant que la victoire d’Ali serait d’un immense apport au RPM en 2012. Cette révélation semble d’autant plus véridique que lors de son séjour à Bamako, il y a un mois, Ali a dîné au domicile d’IBK et lui aurait remis assez d’argent pour mener une pré-campagne efficace. Il faut rappeler qu’IBK était très lié à feu Omar Bongo à qui il rendait souvent visite, aux obsèques duquel il a assisté et qui, en 2002, fut pour beaucoup dans la décision d’IBK de soutenir ATT au lieu de le combattre par la rue.
Les connexions internationales d’IBK ne s’arrêtent pas là puisque Laurent Gbagbo, un de ses vieux amis, a tout intérêt à le voir venir au pouvoir. En effet, si le Mali était gouverné par un ami sûr comme IBK, Gbagbo aurait les moyens de limiter le ravitaillement des Forces nouvelles à partir du Mali, de les prendre à revers en cas de nouveau conflit, d’obtenir l’appui malien dans les instances régionales, toutes choses utiles dans la stratégie déployée par le président ivoirien pour se maintenir indéfiniment au pouvoir…sans élection. On le voit, IBK ne devrait pas manquer – loin s’en faut !- de trésor de guerre pour battre campagne à la manière des grands.
Vu son âge assez avancé, IBK a bien conscience de jouer sa dernière carte en 2012. Par conséquent, il jettera ses dernières forces dans la bataille. S’il est vrai que son parti a perdu des forces – la réduction drastique du nombre des députés et le départ de nombre de fondateurs en témoignent – IBK reste, par contraste, un homme populaire. Sa posture, sa tenue, son verbe lui donnent une aura personnelle que n’a pu briser l’adversité. Et il se dit aussi qu’il tient parole. Ces facteurs lui attirent la sympathie des Maliens mais cela n’est sûrement pas suffisant: il faut à IBK un appareil politique “requinqué à bloc” (pour reprendre une expression qu’il prise) et des alliés puissants. En fait d’alliés, des stratèges du RPM pensent qu’à défaut d’avoir réussi une fusion RPM-Adema, IBK va être servi par l’éclatement presque inéluctable du parti de l’Abeille. Par exemple, il pourrait recevoir le soutien de Dioncounda Traoré quand celui-ci serait “trahi” par ses camarades de parti et songerait à se venger d’eux. Au demeurant, IBK et Dioncounda, restés en excellents termes depuis l’éviction d’IBK de la primature il y a une décennie, ne cessent de se rencontrer et l’on pense qu’ils échafaudent ensemble des scénarios pour demain. “Si IBK parvient à donner des gages de sécurité à ATT, il n’est pas exclu qu’il reçoive son soutien.”, s’enthousiasme un responsable du RPM qui révèle que malgré les apparences, ATT continue à faire confiance à IBK dont il n’oublie pas le soutien électoral, en 2002, contre Soumaila Cissé.
Nous pensons, pour notre part, qu’IBK, pas plus qu’un autre candidat, n’a de droit acquis au soutien d’ATT, lequel, en vérité, ne s’engagera que derrière le candidat qui aura fait, avant l’élection, la preuve manifeste de sa force. A la différence d’Alpha Oumar Konaré, qui, en 2002, avait un intérêt personnel à l’éviction de certains candidats (IBK en tête!), le président Amadou Toumani Touré n’a rien à craindre d’aucun des candidats potentiellement victorieux: ni de SoumailaCissé, son frère de terroir; ni de Dioncounda Traoré, inoffensif comme un agneau; ni d’IBK qui a toujours été reconnaissant envers ceux qui l’ont aidé; ni, encore moins, de Modibo Sidibé, son demi-frère politique, ou de HaméDianéSemega, son fils spirituel placé à la tête du Mouvement citoyen.
En tout état de cause, le Mali connaîtra, en 2012, sa présidentielle la plus ouverte. Seule une Adema unie derrière un candidat de consensus pourrait anéantir les chances d’IBK qui, même en ce cas, conserverait un statut enviable: celui de faiseur de roi. Certains observateurs vont même jusqu’à dire qu’IBK gagnerait à renoncer à sa candidature pour se rallier, dès le premier tour de l’élection, à un candidat bien placé. Si un tel calcul est profitable en théorie, ceux qui le font oublient deux choses: en politique, on n’est mieux servi que par soi-même et IBK, après avoir été conseiller du chef de l’Etat, ambassadeur, ministre, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale, n’a aucune raison de renoncer d’emblée au seul fauteuil qu’il n’a jamais occupé: celui de premier magistrat de la République.
Tiékorobani
Quand votre journal prédisait, en 2011, la défaite de Modibo Sidibé
Dans une contribution qu’il nous avait fait parvenir et que nous avions publiée dans notre livraison n° 131 du 4 juillet 2011, Me Cheick Oumar Konaré, avocat à la Cour et observateur politique avisé, évoquait sous le titre “Les ailes brisées de Modibo Sidibé”, les handicaps qui plombaient la candidature de l’ancien Premier Ministre Modibo Sidibé à la Présidence de la République…
L’étoile politique de Modibo Sidibé pâlit, de manière inquiétante, à un vol de moineau de l’élection présidentielle. Du statut d’épouvantail, l’ex-Premier ministre se présente désormais sous les traits d’un gros outsider.
En effet, le principal paramètre qui donnait de l’attrait à sa candidature résidait dans le soutien supposé du président ATT à celui qui avait dirigé son cabinet sous la Transition, qu’il avait recommandé au président Konaré en partant de Koulouba, et qu’il avait, dès son retour au pouvoir en 2012, propulsé au secrétariat général de la Présidence puis à la Primature. Or que voyons-nous ? Non seulement ATT limogea son Premier Ministre mais il ne s’arrêta pas en si bon chemin, chassant de leurs piédestals tous ceux qui passaient pour les bras armés de Modibo Sidibé dans l’administration d’Etat: le ministre des finances Sanoussi Touré, le ministre des mines Aboubakar Traoré, le directeur de la douane Amadou Togola, pour ne citer que ceux-là. Le président ATT alla plus loin encore : il remit au parquet les rapports d’enquête de la CASCA sur la direction administrative et financière de la Primature et sur l’Initiative Riz, un projet emblématique de Modibo Sidibé. On aurait pu voir dans cette série de mesures une stratégie présidentielle destinée à brouiller les pistes pour mieux soutenir en cachette son “ami” si deux autres malheurs n’étaient venus frapper Modibo. De fait, faute de soutien présidentiel, il n’a même pas pu déposer sa candidature à l’investiture de l’Adema, le premier parti de l’échiquier malien; de plus, suprême humiliation, lors d’un entretien accordé aux journalistes à Nioro, où il lançait son parti, le président du PDES, HaméDianéSemega, n’a pas hésité à marteler: “Modibo ne peut pas devenir le candidat du PDES à la présidentielle puisqu’il n’est pas militant de notre parti.”. Pour qu’un proche ministre d’ATT et un parti à la dévotion du chef de l’Etat récusent ainsi l’ancien Premier ministre, il a fallu, pour qui connaît la prudence de Séméga, une autorisation spéciale de Koulouba…
Rejeté par l’Adema, ostracisé par le PDES, “dessouché” des juteuses allées de l’administration publique, Modibo Sidibé peut-il compter sur ses seuls clubs de soutien? Nous croyons l’homme trop intelligent pour s’y risquer, dans la mesure où même ATT, qui avait une légitimité historique et une popularité autrement consistantes, n’a pas jugé suffisant, en 2002, de se reposer sur les seuls matelas électoraux tressés par les microstructures du Mouvement Citoyen: en clair, la victoire d’ATT n’eût jamais été possible sans l’alliance de petits partis de la défunte opposition (Coppo) qu’il a concoctée et, surtout, le flot ininterrompu d’adémistes transhumants que le président Alpha Oumar Konaré envoyait par wagons entiers à son champion galonné. Au demeurant, malgré cet électorat hétéroclite et l’appui inconditionnel de Konaré, ATT fut contraint à un second tour et ne dut son salut final qu’au renfort massif d’Espoir 2002, le grand regroupement dirigé par le très malchanceux candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita.
Ces constats incitent l’observateur à douter de la candidature indépendante de Modibo Sidibé. C’est pourtant un raisonnement contraire que tient l’un de ses proches: “Modibo n’a pas besoin du soutien d’ATT pour être élu; il est, au contraire, si sûr de ses forces qu’il rejetterait tout schéma tendant à lui remettre le pouvoir sur unplateau d’argent, ce qui ternirait sa victoire et le rendrait débiteur d’ATT. Aujourd’hui, le terrain est miné sous les pieds des adversaires de Modibo : dès qu’il déclarera sa candidature indépendante, vous verrez s’effondrer tous les grands partis où Modibo maintient des milliers de taupes et de cellules dormantes.De plus, sa formation et son parcours d’homme d’Etat font de lui le meilleur président pour le Mali. Enfin, on voit rarement venir le gagnant d’une élection: ATT, en 2002, n’a lancé sa campagne qu’à un mois de l’élection présidentielle!”.
Ce proche de Modibo Sidibé, grand rêveur devant l’Eternel, oublie qu’il n’y a pas de génération spontanée en politique et que les taupes elles-mêmes cessent de jouer leur rôle de girouettes si elles n’ont plus la conviction que les vents bénis soufflent du côté de leur mentor. Or dans un pays où la classe politique n’a pas usurpé sa réputation de “marmitolâtre”, bien sot qui ose naviguer à contre-courant des signaux lancés de Koulouba !
Nous sommes, quant à nous, de ceux qui pensent que Modibo Sidibé a brisé ses ailes de présidentiable en négociant mal les derniers instants de ses relations avec le chef de l’Etat. Exactement comme le destin présidentiel d’IBK fut victime, en 2002, de ses ennuis de dernière minute avec Alpha Oumar Konaré. L’erreur stratégique de Modibo Sidibé a consisté, en vérité, à quitter trop tôt l’ombre protectrice d’ATT (le secrétariat général de la Présidence de la République) pour les lambris dorés de la Primature dont, trop souvent, les locataires vivent, à leurs corps et âme défendant, la triste et éphémère vie des comètes.
Tiekorobani
Me Cheick Oumar Konaré, tu ne tromperas personne, encore moins IBK. Ce journal PROCES VERBAL t’appartient malgré les mises en garde du Barreau, tu ecris sous le nom de Tiekorobani. Tu as fui la presse sous IBK car il t’a botté les fesses, tu veux trouver un moyen de lui plaire pour te souvenir de tes rognons et autre foie. INDIGNE !
A mon avis, de 1996 à 2012 IBK est l’homme politique malien qui a le plus marqué le peuple, d’abord par son séjour de 6 ans comme PM ensuite 5 ans PA puis spolié de sa victoire en 2002.
Même l’observateur le moins averti lui donnait plus de 50% de chance de remporter les élections présidentielles face aux différents hommes politiques qui étaient sur place en 2012 avant les évènements.
Mr N’Gondorn je comprend que tu n’es pas Malien; je suis certain que cette haine te tueras. Son Excellence IBK reste président de ce grand MALI.
Je suis tombé bas, tellement bas que j’ai du mal à me relever. Cheick Oumar soyons sérieux. Un avocat de ton n’a pas le droit de prostituer de telle manière. Même si tu veux manger à la soupe, il faut avoir la patience d’être appelé, cela vaudra mieux pour ton honneur, son excellence, M. le prédicateur.
Tout laisse a dire que ces gens se foutent du peuple Malien. Tout n’est que du theatre! Tout n’est que mensonge! Tout n’est qu’un jeu de Ping Pong.
Facilement manipulable, le peuple malien, dans sa grande majorite, decida de le suivre dans un effet d’entrainement. La fulgurante victoire de IBK nous certifie que ce peuple n’est pas pret pour un changement. Sinon comment un peuple qui aspire reellement au changement fera appel a un vieux de 70 ans pour venir lui sauver sachant que 75% de la population ait moins de 38 ans?
Du fond de sa chambre, ce trafiquant de personnalite ne fait que rire du peuple malien.
Le temps nous en dira de plus. Esperons que nous n’ayons seulement que nos yeux pour pleurer ce choix!!!!
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