Dans les rangs de l’ADEMA, le Président du PDES et non moins super ministre des Transports et de l’Equipement, Ahmed Diane Séméga, est indexé pour avoir osé faire une comparaison entre le quinquennat 2002 – 2007 et celui en cours en termes de kilomètres linéaires de routes aménagées. C’était à l’occasion du premier coup de pioche des travaux de l’autoroute Bamako –Ségou, donné par ATT la semaine dernière.
Séméga a clairement affirmé «les réalisations faites pendant le quinquennat 2002 – 2007, en termes de linéaires de routes aménagées, est de l’ordre d’une fois et demi l’ensemble de la réalisation de la décennie 1992 – 2002 et correspond à 80% de linéaires des routes construites dans notre pays en 30 ans, sur la période 1972 – 2002».
La comparaison ne se limite pas à ce niveau. Séméga a aussi déclaré avec fierté que les investissements cumulés dans le domaine routier, hors entretien courant, pendant les quinze dernières années, ont été de l’ordre de 489 milliards de FCFA. Plus de 75% de ce pactole ont été investis pendant le quinquennat 2002 – 2007 (premier mandat d’ATT). Tandis que les 25% restants l’ont été pendant la décennie 1992 – 2002 (le double quinquennat d’Alpha Oumar Konaré).
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Séméga a dit, de façon tout à fait élégante, qu’ATT a mieux fait qu’Alpha dans le domaine des routes. Sa comparaison démontre à suffisance que les réalisations d’ATT, en 5 ans seulement, dépassent de loin celles de son prédécesseur, sur dix ans. Séméga était dans rôle, à la fois de ministre et de Président du PDES, chargé de vulgariser le bilan d’ATT et de le défendre coûte que coûte.
Seulement voilà: dans les rangs de l’ADEMA, on trouve cette comparaison inopportune et certains la qualifient même de provocation. Ainsi, disent-ils, les projets routiers de la région de Kayes ont été ficelés et défendus par le régime ADEMA. Et l’ère ATT a simplement coïncidé avec leur exécution, au nom de la continuité de l’Etat. Ils susurrent aussi qu’en dehors de projets routiers négociés avec la Chine, dans la mouvance du Cinquantenaire, tout le reste a été planifié et négocié par le régime précédent.
Alors vivement la clarification, surtout lorsque l’on sait que l’ADEMA a mis à son propre actif moult réalisations qui avaient été négociées par le régime de Moussa Traoré. Vivement la clarification, pour que nous ayons des éléments honnêtes de comparaison, laquelle sera inévitable. Est-ce l’étape de projets ficelés ou celle des projets bancables qui entre en ligne de compte pour l’exécution? Ou les deux à la fois?
Chahana Takiou