Quand IBK impose son chef-de-file de la majorité

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«…Dans une démocratie de bon aloi c’est lui le patron de la majorité ». C’est par cette que le président de la République à tenter de trancher le sempiternel débat qui agite la majorité présidentielle depuis sa naissance en 2013. Il s’agit, en l’occurrence, de l’unanimité autour d’une personnalité pour la direction de la mouvance présidentielle. La polémique a en effet surgit chaque fois que le président de la République a choisi son Premier ministre dans les rangs d’une minorité de la majorité. C’était le cas avec le Pm Moussa Mara, qui n’a jamais réussi à s’imposer comme tête de pont de la CMP (Coalition de la Majorité Présidentielle) alors dirigée par Boulkassoum Haidara, vice-président du Rpm. Avec plus d’une 70 élus parlementaires, les classiques du parti du Tisserand avait du mal à admettre que le président d’une formation lilliputienne de la taille de YELEMA puisse s’imposer avec seulement un député à l’Assemblée nationale. Conséquence : le chef du Gouvernement minoritaire n’a jamais pu bénéficier ni de la notoriété ni du confort nécessaire à sa stabilité politique. Et pour cause, ceux qui en détiennent n’ont jamais consenti à lui donner les moyens de s’en servir pour perturber le rapport des forces représentatives par une consolidation de ses assises politiques.
Le statut de chef-de-file s’est ainsi moins disputé avec l’avènement d’Abdoulaye Idrissa Maiga à la Primature parce qu’il était le le premier vice-président du parti majoritaire, qui avait plus intérêt à tenir le flambeau du Gouvernement qu’à étaler ses turpitudes sur la place publique. Cela n’a pas été le cas avec son remplaçant, Soumeylou Boubèye, également bombardé à la Primature avec relativement les mêmes proportions de représentativité que le président de YELEMA. Il s’en est suivi un conflit à peine voilée de légitimité avec le président du Rpm, Bocar Treta, lequel détient également la casquette de président de la majorité présidentielle. Le malaise s’est d’ailleurs beaucoup plus cristallisé que les fois précédentes avec les débauchages massifs que le président de l’ASMA a entrepris pour équilibrer le rapport des représentativités parlementaires. Ainsi, en affirmant au détour d’une visite en Allemagne que son Premier ministre est le patron de la majorité, IBK tranche un vieux litige, qui a laissé secouer le camp présidentiel en y laissant tant de cicatrices et d’antécédents. Il aura par ailleurs manqué aux principes d’une démocratie de bon aloi parce que ces Premiers ministres successifs ont tous été arbitrairement imposés à ses partenaires politiques alors que leurs nominations aurait dû être avalisées par ces derniers en vue de les faire accepter comme chefs-de-file consentis par la majorité.

A KEÏTA

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