Qu’est ce qu’il faut attendre d’ATT ce 8 juin

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Pour la 8ème fois consécutive, la tradition sera respectée du coté de Koulouba. Les Maliens quoi qu’ils n’en peuvent ou n’en veulent plus, auront les échos d’un bilan présidentiel. Depuis son accession à la tête de la magistrature suprême en 2002, puis 2007, l’homme n’a ratée aucune année pour faire le bilan d’une année à une autre. Des logements sociaux (ATTBOUGOU) aux infrastructures routières et scolaires ; de l’eau à l’électricité ; de l’emploi à la sécurité alimentaire, en soldat infatigable (l’ami des enfants) se dit il aura en ce 8 juin, un bilan élogieux et alourdi à partager avec les Maliens en faveur d’une conférence de presse et d’un débat télévisé  en Bamanankan appélé« Baro » qui veut dire « causerie ».

 

Toujours dans la logique de la continuité de l’exécution du programme qui le lie aux maliens ( le PDES), un événement majeur venait de s’y ajouter : la commémoration du cinquantenaire  ou d’aucuns l’auraient aimés le fêter dans les conditions de satisfaction quand le Nord du Mali pouvait connaître une stabilité, quand les élèves et étudiants ne connaîtraient pas des années tronquées ou raccommodées ou s’ils étudiaient mieux et quand les enseignants pouvaient exercer selon les conditions contresignées.

 

Dans ce bilan, on y parlera forcement d’avoir réussi la libération des otages enlevés par AQMI (ou serait passé le fameux projet de conférence de la bande Sahélo Saharienne) et d’avoir organisé tant de foras et forum autour des problématiques sensibles comme l’éducation, la jeunesse, la justice et le foncier, dont l’application se résumerait aux seuls mots qu’on ait pu statuer au tour d’elles.

 

Autant pour nous, l’architecte de la démocratie malienne, ne nous tolérerait pas d’oublier le grand pari de proposer aux maliens une Réforme Constitutionnelle après celle de 1992 dont l’application est en vigueur jusqu’ici. Bravo que toute la classe politique ait saluée cette proposition à laquelle tenait beaucoup le Général. Mais que cache en réalité cette Réforme Constitutionnelle ? L’avenir nous le dira. Déjà de probables et non les moindres de se sont prononcés contre : Dr Cheick Modibo Diarra et Zoumana Sacko (des Maliens et non les moindres travaillants à l’étranger), pour ne citer que ceux-ci.

 

La presse ne ratera l’occasion de demander : qu’en est-il du dossier qui a tant diviser les esprits : le Code des Personnes et de la Famille qui s’en est assombris ? Ou bien alors AT T s’est il débarrassé une fois pour toute ? Sur le plan du sportif même s’il n’aimerait pas en parler, la piètre participation des Aigles à la CAN’Angola 2010’’ reviendra sur les lèvres des journalistes. Oui, le trophée continental du stade malien sera encore salué. Ce qui est normal et juste.

Quant à l’économie, les recettes générées après la vente de la SOTELMA souffrent d’un partage banal comme les bénéfices d’un commerçant de la place qui joint difficilement les deux bouts.

 

Autant le Cinquantenaire aura éclipsé un véritable amorce à l’embellissement de la ville de Bamako à travers  le 3ème pont et l’échangeur multifonctionnel, autant la cherté de la vie, l’insécurité, les accidents de la circulations seront au menu des conversations des citoyens sans que des solutions idoines soient trouvées. Donc la routine, le saupoudrage et autres diversions se poursuivent.

 

S’agissant de l’Ecole malienne, bien qu’en 2009, deux nouvelles Facultés ont vu le jour et cette année l’ouverture de l’Université de SEGOU et le lancement des travaux de la cité universitaire de Kabala : quelle avancée notoire si cela pouvait remédier aux maux de l’école ? Jamais, on n’omettrait le rang qu’occupe désormais le Mali dans le baromètre de la liberté de la presse puis la nouvelle Maison de la Presse inaugurer quelques mois après la 3ème édition des journées de l’information et de la communication.

 

Au plan diplomatique, quelques rapports diplomatiques brisés, avec le rappel des diplomates de la Mauritanie et de l’Algérie ; la reprise du sommet « France Afrique » expliquent peu, le bon état de la diplomatie malienne qui se meurt à petit feu. D’ailleurs c’est ATT qui l’anime.

 

Quant au climat social, les grèves intempestives ça et là dans presque tous les secteurs expliquent par ailleurs, que les pédales du quotidien sont sérieusement mélangées. Et que les thérapies de chocs engagés ne servent à rien.

Ce 8 juin, nous écouterons ATT, car désormais la cérémonie qu’il a instituée, il y a huit ans n’échappera nullement pas aux Maliens. Mais à notre niveau, nous nous fions du jugement que nos compatriotes  feront.

Benjamin Sangala, Stagiaire           

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