Pyramide du souvenir : Le directeur dans le collimateur du Mouvement « Alternatives Mariko 2012 »

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En décidant de supprimer les portraits de Abdoul Karim Camara dit « Cabral » et de Oumar Mariko, respectivement ancien secrétaire général de l’UNEEM et de l’AEEM, le directeur de la « Pyramide du Souvenir », M. Thierno Diallo, s’est attiré les foudres du mouvement de soutien à la candidature de Oumar Mariko en 2012. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Culture, le mouvement exprime sa surprise et exige la reconstitution desdits portraits, au nom, révèle-t-il, de la participation au mouvement démocratique de notre pays.

 

Etablissement public rattaché au ministère de la Culture, la Pyramide du Souvenir  est à la fois une structure  à  vocation culturelle et sociale. Dans  ce cadre, elle contribue, à l’image des pyramides égyptiennes, au culte du souvenir.  Haut lieu d’expression démocratique, elle abrite les multiples  conférences et manifestations. Bref, elle symbolise l’hommage aux martyrs et aux acteurs du 26 mars 1991.

 

C’est ainsi que les observateurs ont pu constater, dans sa principale salle de réunion, les multiples tissus bogolan à l’effigie des leaders des luttes sociales et politiques  contemporaines de notre pays comme feu Me Demba Diallo, (avocat au Barreau malien et acteur du mouvement démocratique), feu Abdoul Karim Camara dit  « Cabral » (ancien secrétaire général de l’UNEEM mort à la suite de la répression du régime Moussa Traoré), Oumar Mariko (ancien secrétaire général de l’AEEM pendant les évènements du 26 mars), etc.

 

Dans cette volonté de  célébrer ces hommes et de rappeler au bon souvenir de nos compatriotes les moments de lutte de notre peuple, quatre portraits à l’effigie d’Amadou Toumani  Touré, Oumar Mariko , Abdoul Karim Camara dit Cabral et  Alpha Oumar Konaré ont été peints sur le mur d’enceinte du  bâtiment donnant sur le monument des martyrs. L’initiative n’est pas passée  inaperçue et bien de Maliens l’ont appréciée en cette année du cinquantenaire de notre pays.

Bien des gens se sont dit que la question de la mémoire (chère à bien des historiens de notre pays) était en passe d’être abordée sans complexe. Erreur. Car c’était sans compter avec l’esprit anti-démocratique du directeur de l’établissement, M. Thierno Diallo. Il vient, en effet, de décider de supprimer les portraits des deux leaders étudiants, non moins partie prenante de la lutte du mouvement démocratique de notre pays. Il s’agit, notamment de Abdoul Karim Camara dit « Cabral », et de Oumar Mariko, respectivement anciens leaders de l’Union des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) et de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM).

Qu’est-ce qui peut bien justifier cette décision de la part du directeur de la « Pyramide du Souvenir ». Difficile pour nous d’en savoir plus. Car le patron de la structure ne veut avoir aucune discussion sur le sujet. Joint par nos soins, le sieur Diallo, avec l’arrogance qu’on lui connait, ne nous a pas donné une suite favorable malgré nos différentes sollicitations. Si nous sommes restés sur nos fins (car nous voudrions vraiment sa réaction), l’attitude du jeune directeur de refuser de nous rencontrer n’est guère surprenante. C’est d’ailleurs à juste titre qu’un de ses très proches collaborateurs nous a tout simplement conseillé de ne pas insister. Car, dit-il, « le directeur ne prend pas les numéros qu’il ne connait pas ». No comment !

 

Le ministre de la Culture interpelé  

Scandalisé par cette décision de suppression desdits portraits, le mouvement « Alternative Mariko 2012 » vient de saisir le ministère de tutelle à travers une lettre ouverture adressée à Mohamed El Moctar.

 

Dans cette lettre le mouvement de soutien à l’ancien leader estudiantin, exprime sa surprise et son mécontentement. Pour son secrétaire général, Issoufi A. B. Touré,  cette décision est injustifiée et ne peut être acceptée par les démocrates. « On peut être contre Cabral ou Oumar Mariko, expliquent les responsables du mouvement. Mais on ne peut pas effacer leur participation à la chute du régime Moussa Traoré que les élèves et étudiants ont combattu au même titre que les hommes politiques et les défenseurs des droits de l’homme ».    

 

Bref, si l’on en croit au secrétaire général du mouvement « Alternative Mariko 2012 », la Pyramide du Souvenir revêt aujourd’hui la mémoire sélective dans le culte du souvenir. « Cet acte est indigne de l’esprit démocratique, et cadre mal avec le moment, où on célèbre le cinquantenaire de notre indépendance », révèle la lettre ouverte du mouvement adressée au ministre El Moctar.

 

Issa Fakaba Sissoko

 

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