Présidentielles de 2012 : Zou drague les enseignants à Tombouctou !

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« … Le redressement de l’école passe obligatoirement par la réhabilitation de l’enseignant. L’Etat a les moyens, ce n’est qu’une question de volonté politique et nous, nous avons la volonté… »

Telle est la bonne nouvelle que docteur Soumana Sako a lancé à l’endroit du monde enseignant à Tombouctou lors de la cérémonie de sortie de la dixième promotion de l’IFM Hégire de Tombouctou, promotion dont il est le parrain. C’était le samedi 25 juin 2011 dans la salle de conférence de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba (IHERI AB). 

Même si l’enfant de Nyamina n’a pas voulu nous confirmer son intention de briguer la Magistrature suprême du Mali malgré notre insistance, sa candidature aux élections présidentielles de 2012 est, on ne peut plus évidente. En martelant clairement que le problème de la valorisation de la fonction enseignante n’est qu’une question de volonté politique et que lui Zou a la volonté, monsieur Sako a implicitement annoncé sa candidature.

Le gestionnaire rigoureux et le monsieur « anti corruption » a, en fait, décliné l’aspect éducation de sa vision pour le Mali à Tombouctou. Selon lui, aucune nation ne peut se développer en négligent le secteur de l’éducation. « Si les USA sont aujourd’hui la première économie du monde, c’est parce qu’ils ont massivement investi dans l’éducation les années 1930- 1940. Au moment des indépendances africaines, les pays appelés aujourd’hui les dragons étaient au même niveau de développement que l’Afrique, sinon en retard sur l’Afrique. Si c’est pays ont réussi aujourd’hui leur décollage économique, c’est parce qu’ils ont investi dans l’éducation » ; a martelé monsieur Sako. Il a fustigé au passage la fraude massive lors de l’examen du DEF de cette année. Docteur Sako est convaincu que c’est les parents qui sont à la base de cette tendance des élèves vers le vol. Car, estime-t-il, ce sont eux qui donnent des mauvais exemples : « Si en tant que cadre, directeur…, je vole le pays ; et oui, mon enfant va voler pour réussir à son examen… Car je l’aurais enseigné que pour arriver il faut voler…», a-t-il déclaré en substance. Dr Sako conclu sa politique éducative en déclarant que tout doit commencer par la valorisation de l’enseignant. Il s’agit de mettre « l’enseignant dans les meilleures conditions pour qu’il puisse exercer dignement son métier, celui de former le citoyen de demain. Il nous faut assainir l’école, il faut que les enfants sachent que seul l’effort paye. Il faut que la dignité, la sincérité, la vérité reviennent à l’école», a-t-il conclu. Il a aussi rappelé que l’histoire politique du Mali de l’indépendance à nos jours a été dominée par les enseignants. Il a cité comme exemples : Mamadou Konaté, Fily Dabo Sissoko, Modibo Keïta entre autres qui étaient des exemples, des guides pour les autres.

 Cette politique éducative n’est pas tombée dans l’oreille de sourds. Pendant tout le reste du weekend, les causeries dans le monde éducatif tombouctien étaient dominées par la candidature de Zou, ses exploits dans le passé. « Je ne doute point de la capacité de Soumana Sako à valoriser définitivement la fonction enseignante. S’il l’a dit, il le fera, car il nous a déjà montré la preuve en régularisant les salaires et les bourses, les années 1986-1987» ; a déclaré monsieur Aboubacrine Cissé enseignant en détachement à l’Académie d’Enseignement de Tombouctou. Et à un autre d’ajouter : « quand il a régularisé nos salaires, nous n’en croyons pas. Ce fut un miracle ! Ne serait-ce qu’à cause de ça, il est capable de faire bouger les choses ». M. Cissé revient encore à la charge en nous confiant ceci : « j’étais étudiant quand Soumouna Sako était Ministre de l’Economie et du Commerce en 1987. Les souffrances que nous avons endurées à Bamako à cause des retards dans le payement des bourses, Dieu seul le sait. C’est pourquoi quand il a réglé nos problèmes de bourse, en venant à Tombouctou pour les vacances à bord de bateau, nous élèves et étudiants de Tombouctou et de Gao avons demandé au commandant de bord de faire escale à Nyamina pour qu’on salue et remercie la famille de Zou malgré que ce village n’était pas un point d’escale. Le commandant n’avait pas d’autre choix que d’accepter. Ainsi, nous avons été jusque dans sa famille pour la saluer et la remercier pour ce que son fils a fait pour le pays… »

« L’homme salaire », comme aiment le nommé certains et j’ajoute « l’homme bourse » en m’inspirant de ce que monsieur Cissé vient de dire, semble avoir beaucoup de sympathisants à Tombouctou et certainement dans tout le pays eu égard les actes qu’il a posé quand il était Ministre de l’Economie et du Commerce les années 1987. C’est à lui de capitaliser tous ces avantages à son profit dans la perspective des présidentielles de 2012. Son parti, la CNAS-faso hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) qui a été porté sur les fonds baptismaux le 25 mai 2011 dans une relative indifférence des maliens est-il à la hauteur des ambitions de Zou ? Nous nous sommes amusés à poser la question suivante à tous ceux qui parlaient de Soumana Sako : êtes-vous militants du parti de Zou, la CNAS-faso hèrè ? Sur dix personnes interrogées, seuls deux connaissent bien la CNAS, mais ne sont pas militants. Quatre sont au courant que monsieur Sako a créé un parti, mais ils ne savent même pas son nom. Quatre ne sont même pas au courant si Zou a un parti. Et pourtant ils connaissent tous bien Zou et ses exploits.

Donc, monsieur Sako, après des brillantes études (premier du Mali à l’examen du DEF session de juin 1967 et du baccalauréat malien session de juin 1970 ;  major de sa promotion à l’Ecole Nationale d’Administration du Mali/économie et soutenir un PH D en économie du développement avec mention H, la plus haute distinction académique décernés par l’Université de Pittsburgh, Pennsylvannie  aux Etats-Unis) et une carrière professionnelle bien remplie ; il lui reste de se mettre dans la peau d’un vrai homme politique pour aller cueillir les voix des maliens en 2012, nécessaires pour monter à Koulouba. Il doit surtout savoir qu’il n’est pas connu par la nouvelle génération qui détient et pourtant les clés de sa victoire. Car ceux qui le connaissent réellement que sont les cadres pourris, corrompus feront tout pour mettre des bâtons sur sa route.
M’pè.    

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