Présidentielles 2012 : Le profil robot du meilleur candidat !

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Les Maliens, tout autant que nous sommes, se posent la question de savoir quel est l’homme qui sera à même de faire face aux défis qui attendent le Mali dans les cinq ans à venir. Nous ouvrons, dans les lignes qui suivent, quelques pistes de réflexion sur les hommes et les femmes du Mali pouvant prétendre au poste de la magistrature suprême de notre pays.

 

Le Mali, de tout temps a été riche de ses Hommes, de ses hommes intègres dont le souci premier était leur code d’honneur. Ce fait existe toujours, mais les hommes qui le pratiquent ne sont plus légion. Alors, nous devons trouver chez nos prétendants, celui qui cultive ce code de l’honneur, nous devons trouver l’homme dont le souci majeur est d’abord le Mali, sa population et son bien être, son épanouissement dans un monde en pleine mutation et surtout le devenir de son peuple à moyen et long termes.

 

On dit souvent, et à juste raison qu’il n’y a pas de bon chef, le bon chef est celui qui sait s’entourer, nous avons besoin de celui qui saura le faire avec discernement.

 

Veiller sur son entourage !

 

Notre prochain chef aura à faire face à des défis qui relèvent des travaux d’Hercule.

Le Mali n’est pas un pays facile, pour s’en rendre compte il suffit de voir la pléthore de partis politiques qui y existe. Cet état de fait montre à satiété que tous ces partis ne sont pas nés par conviction ou par idéologie, il y en a qui sont là pour la survie politique de leur chef. Il y a certes des hommes qui font de la politique dans le sens noble du terme, la gestion collégiale des choses et de la vie de la cité, mais leur  nombre est limité.

Le plus grand nombre de nos hommes politiques  sont comme des crapauds de marais, ils vont toujours vers les mares où ils ont un peu de fraîcheur. L’idéal pour le Mali, la conviction personnelle et l’idéologie ne sont qu’accessoires, ce qui importe le plus pour eux est la politique du ventre. Alors notre futur chef aura à faire face au choix crucial de ceux qui vont l’entourer.

Les hommes de bonne trempe, fiers de ce qu’ils sont, cherchant d’abord le bien pour le Mali existent et n’appartenant à aucun parti politique existent également,  c’est peut être  l’idée que nous faisons de la politique chez nous qui les a éloignés des partis.

 Mais il faut tenir compte du fait que l’homme peut changer tout simplement, le pouvoir peut corrompre, c’est l’exercice du pouvoir qui peut attester de l’intégrité d’un individu, alors souhaitons de prendre pour prochain dirigeant celui qui a été intègre dans l’exercice du pouvoir, nous aurons une chance qu’il le reste.

Nous avons besoin d’un homme qui veuille bien mettre le  Mali au travail. Cela ne veut pas dire que le Mali n’est pas au travail, mais nous avons besoin de voir le Mali dans la globalité de son développement et dans l’avenir. Il faut mettre sur pied une politique clairvoyante et sur le long terme.

 

Mettre le peuple au travail !

 

Nous n’avons plus besoin de ceux qui croient que le peu que nous avons-nous suffit. Notre leitmotiv n’est plus ; « Cela suffira pour aujourd’hui », nous avons également besoin pour demain et après demain. La politique du petit et surtout de la courte vue n’a plus sa place dans le monde d’aujourd’hui. Il nous faudra un homme qui ose affronter le pire ennemi de notre développement, « le trop de social». Plus du tiers du budget de la paye des fonctionnaires va dans la gestion sociale. Le Malien, par essence, est issu de très grande famille ; nous sommes tous parents tout simplement  parce que nous nous connaissons tous, cet aspect social joue énormément sur les pertes de l’Etat. Les activités sociales donnent lieu à des heures chômées et payées au frais du contribuable. L’absentéisme dans ce cas devient endémique. Rares sont les travailleurs maliens qui travaillent 25 heures par semaine, mails ils sont payés 40, il n’y a aucun moyen de contrôle des heures effectivement travaillées et le laxisme est la politique prônée par ceux qui sont censés  donner le bon exemple et ceux qui doivent défendre les intérêts de la grande majorité, le peuple malien qui trime pour le plaisir du plus petit nombre.

 

Il est plus facile de se mettre au travail quand on a le ventre plein, aussi la priorité, comme l’ont fait ceux qui sont venus avant notre futur chef, est de continuer la modernisation de notre agriculture, le malien a besoin de  beaucoup de terre pour moderniser son agriculture, la distribution de petit lopin n’est pas pour encourager le développement agricole. Comment peut on mécaniser une agriculture quand on ne donne que cinq hectares tout au plus, nous agissons comme si les terres cultivables manquent dans tout le pays, il est vrai que le désert est étendu, mais il y a dans ce monde des pays qui ont fait de leur désert des zones hautement agricoles. Nous n’avons certes pas leurs moyens, mais nous avons suffisamment de terres pour que ceux que ça intéresse puissent avoir au moins une centaine d’hectares, ce qui peut constituer un facteur d’encouragement pour les banques de prêter à ceux qui se tournent vers ce secteur. Comme l’agriculture, nos éleveurs sont des laissés pour compte d’autant que le manque de revenu en rapport avec les efforts fournis n’encourage pas à la pratique de cette activité. Il est difficilement compréhensible que le Mali, dans la sous région soit un des premiers producteurs de bovins, d’ovins et de caprins soit le dernier exportateur des produits d’abattage. Cela dénote de la moindre importance accordée à ce secteur. Nos animaux sont exportés sur pieds et le manque à gagner que peuvent générer les cuirs et peaux et autres produits est abyssal et cela démontre à souhait le manque d’infrastructures d’abattage et de traitement de produits dérivés. Notre prochain chef doit faire face à de tels problèmes.

Les chantiers sont immenses, mais rien n’est impossible quand on veut se donner en exemple.
Le Mali est riche, tout le monde le sait, mais est ce que nous voulons bien cultiver notre richesse ?

 

Exploiter judicieusement les atouts !

 

Le Mali est riche de ses ressources minières et le Mali peut  un jour compter  parmi les pays émergents si nous nous donnons les moyens. Le Mali veut exploiter ses minerais de fer, de bauxite, de manganèse de pétrole et beaucoup d’autres choses encore, la meilleure politique consisterait à créer des unités d’aciéries, des haut fourneaux, des fonderies pour étoffer notre tissu industriel d’une part et de créer non seulement des emplois, mais également ajouter de la valeur à nos produits pour les vendre ailleurs, plutôt que de vendre nos minerais bruts et d’importer des produits à haute valeur ajoutée. En un mot brader nos richesses et nous appauvrir davantage. Nous pouvons applaudir ceux qui ont commencé les travaux de désenclavement intérieur et extérieur du pays, le Mali commence à respirer, on peut se déplacer facilement d’un point à un autre, mais est-ce suffisant ? Il est difficile de trouver à Gao les produits originaires de Sikasso, ou à Nioro, les produits de Mopti ou encore à Kidal les produits de Kayes en tout cas pas en quantité suffisante pour toute la population ; cela parce que les moyens pour le transport de masse n’existent pas encore, et il est grand temps que nos futurs dirigeants s’y attèlent. Le Mali a besoin d’un réseau dense de voies de chemin de fer, le coût de sa réalisation est certes énormes, mais une politique de développement cohérent passe forcément par là sinon comment exporter nos futures aciers et nos fers et notre aluminium. Il est indéniable que le train constitue le premier moyen de transport de masse et vue l’étendue de notre territoire, la question des chemins de fer ne doit même pas se poser à un homme dont le souci est le bien être de son peuple. Les chemins de fer sont ce qu’il faut pour le Mali dans une vision de long terme.

Il y a des tas d’autres critères et surtout d’autres aspects du bien être des Maliens comme la santé, l’éducation qu’il faut prendre à bras le corps, certes des progrès ont été faits, mais ce qui reste à faire est dix fois supérieur  à ce qui a  déjà été fait.

 

Il nous faut un homme qui puisse avoir le courage de rendre l’enseignement obligatoire jusqu’à 16 ans, ce qui contribuerait à amoindrir la mendicité et l’exploitation des jeunes enfants. Peu importe le type d’établissement (Ecole ou Medersa), pourvu qu’il soit officiellement reconnu par l’Etat.

Le bien être passe d’abord par la santé et la santé commence par la salubrité et l’hygiène. Nous aurons beau dépenser des milliards de francs CFA en produits de santé, si nos lieux de vie, nos rues, nos marchés sont insalubres, c’est comme si nous jetons notre fortune par les fenêtres de notre pays. Comment comprendre que nos rues sont des décharges publiques où nous n’avons même pas droit à des caniveaux dignes de ce nom dans certains quartiers, il suffit de faire un tour dans n’importe quel marché de Bamako pour se rendre compte que nous ne pourrons jamais avoir une espérance de vie supérieure à ce qu’il y a  aujourd’hui parce que les produits que nous consommons sont vendus dans un tel état d’insalubrité qu’on se demande que font les maires.

 

Notre futur président a du pain sur la planche, car nous ne sommes qu’au début de notre prise de conscience et le travail pédagogique n’a pas encore commencé.

Moussa KONE

Consultant à Faladiè

 

 

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