. En effet, après leur convention nationale tenue l’année dernière, ils continuent de prendre leur mal en patience. Le président ATT, dont le parti se réclame de soutenir les actions et de les pérenniser après son départ de Koulouba, reste toujours silencieux sur le choix de son candidat.
Aujourd’hui, face à cette situation, le peuple du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) est en débandade. Au point que les responsables chercheraient à se positionner derrière des candidats déjà investis par leur parti.
Ainsi, le ministre de l’Equipement et des Transports et non moins président du PDES, Ahmed Diané Séméga et Djibril Tall, directeur national des Transports, très déçu de ne pas figurer dans le nouveau bureau, seraient en train de démarcher l’Union pour la République et la démocratie (URD) en vue de signer une plate forme politique pour les législatives.
Selon des sources proches de ces deux hommes, ils seraient déçus par l’attitude de leur mentor, ATT qui refuse que le PDES présente un candidat à la présidentielle. Ils estimeraient que le président ne leur fait plus confiance pour continuer l’œuvre qu’ils ont commencée depuis 2002.
Cette crise de confiance, qui s’est installé au sein de l’équipe dirigeante du PDES depuis la convention nationale de décembre dernier est perçue par une grande majorité des dirigeants et militants du parti comme la rançon de la trahison. Ils ne comprennent pas leur lâchage à la dernière minute par celui dont ils se sont donné corps et âme pour soutenir ses actions à travers des manifestations grandioses à Bamako comme à l’intérieur du pays. Souvent au gré des intérêts du pays.
A Nioro où est originaire le ministre Séméga, les rencontres avec les notabilités et les dirigeants locaux de l’URD se sont multipliées ces derniers temps. Selon des informations en provenance de cette ville, il se fait discret lors de ses déplacements. Contrairement à une époque où il défiait tout le monde.
Pour ce dirigeant de l’URD, leur parti est prêt à signer des alliances avec n’importe quel parti politique pour que la démocratie se renforce. Un autre contacté par nos soins, n’a ni infirmé ni confirmé l’information selon laquelle Ahmed Diané Séméga et son directeur des Transports tapent à leur porte. Mais dit avoir vu des émissaires.
Quant à Jeamille Bittar, un des vices présidents du PDES, il a peut- être vu le coup venir. Ainsi, il créa un mouvement politique pour porter sa candidature à la présidentielle. Au moment où le mouvement gagnait le cœur de certains Maliens, on a sorti la grosse artillerie pour briser son élan par son audition au Pôle économique. Une manière pour dire que le chef est là et il reste toujours le chef.
Avec son mouvement, Bittar aurait déposé bagages et armes chez le candidat de l’ADEMA. En plus de cet atout, il faillait damer le pion à la coalition ADEMA- URD et MPR en commune V lors des dernières législatives de 2002.
Pourquoi fuient- ils maintenant la case ATT ?
La pérennisation des acquis du soldat de la démocratie passe nécessairement par l’élection d’un de ses protégés à la tête de l’Etat. Mais si tel n’est pas le cas, les arrières de tous ceux qui ont géré un rotin du pays ne seront pas garantis. C’est ce qui fait peur aux responsables du PDES. C’est pourquoi ils cherchent un abri.
Que ce soit Séméga ou Bittar, leur gestion a été épinglée par les différents rapports des structures de contrôle. La crainte de se retrouver devant les tribunaux après dix ans dans les bonnes grâces de l’Etat pousserait ceux-ci à chercher un protecteur.
Yoro SOW