Présidentielle du 29 avril : Les leaders religieux divisés entre IBK, Dioncounda et Me Tall

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Après avoir relevé avec brio le défi du vote d’un nouveau code de la famille et des personnes intégrant les préceptes de l’islam, les organisations musulmanes entendent désormais jouer les premiers rôles dans la gestion des affaires publiques. Les prochaines élections générales leur offrent l’opportunité de réussir ce nouveau challenge. Malheureusement pour elles, les choses ne s’annoncent pas sous de bons auspices à cause des dissensions entre leurs leaders qui ne parviennent pas à s’entendre sur la stratégie à adopter et le choix du candidat à opérer. Ils seraient d’ailleurs déjà divisés entre IBK, Dioncounda Traoré et Me Mountaga Tall.

L’élection du successeur du président Amadou Toumani Touré est attendue pour le 29 avril prochain. Ils sont plusieurs candidats à prendre part à cette compétition électorale en comptant pour la grande majorité sur les voix des fidèles musulmans. Pour ce faire, depuis plusieurs mois, ils ont commencé à faire une cour assidue des leaders  des associations musulmanes redevenus incontournables depuis leur démonstration de force du 22 août  2009 contre l’adoption du nouveau code de personnes et de la famille  présenté comme anti-islam.  Et le président de la République fut alors obligé de renvoyer le texte à une seconde lecture en faisant la part belle au Haut conseil islamique dans les discussions. Le président Mouamoud Dicko et ses camarades ont saisi cette opportunité pour se poser désormais en acteurs publics incontournables arrivant jusqu’à imposer un nouveau code d’inspiration musulmane au grand dam des organisations de défense des droits de l’homme et des associations féminines.   . Après avoir eu gain de cause dans ce premier combat, les associations musulmanes veulent désormais leur mot à dire dans les autres  questions d’intérêt national. Une nouvelle ambition exprimée lors de son meeting du 14 janvier dernier justement autour du nouveau code. Les leaders de la communauté musulmane veulent profiter des échéances électorales à venir pour se faire de la place dans les débats de la Cité. Ils ont ainsi le regard tourné vers la présidentielle du 29 avril prochain et tireront bénéfice des sollicitations dont ils font l’objet.  . Ils seraient d’ailleurs nombreux les candidats et leurs proches à faire la ronde au siège du Haut conseil.

Face à ces solitudes, les leaders des associations musulmanes seraient totalement divisés. Eteintes les velléités de présenter un candidat à l’élection présidentielle, ils affichent leur incapacité à s’entendre  autour d’un candidat. Les tensions commencent à apparaitre entre eux divisés entre trois options. La première serait favorable à Me Tall qui aurait fait beaucoup pour que le mariage religieux soit reconnu. La seconde préférerait plutôt  IBK pour qui les leaders musulmans avaient appelé à voter en 2002 avant de revenir sur la consigne à cause des divergences internes et des pressions. La troisième choisirait Dioncounda Traoré qui serait battu pour la prise en compte de toutes les suggestions des organisations musulmanes lors de la rédaction du nouveau code.

Des menaces réelles d’affrontement

Face à cette division, le Haut conseil prône l’unité alors que certaines associations sûres de leur capacité de mobilisation préféraient cheminer seul et seraient prêtes à donner des consignes de vote à leurs adeptes. Lors de la rencontre de l’Association des jeunes musulmans en commune I  la semaine dernière, on a attendu des appels au respect des consignes d’un des plus populaires leaders religieux du pays. Cette démarche solitaire inquiète et des représentants de la communauté Soufi sont à pied d’œuvre pour éviter une nouvelle division de la communauté musulmane qui risque de remettre en cause les avancées obtenues avec le nouveau code.

Ben Dao  

 


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