Les militants et sympathisants de Yéléma réunis ce weekend en congrès à Kayes, ont investi le président du parti, Moussa Mara comme candidat à la présidentielle de l’année prochaine.
La ville de Kayes située dans la première région du Mali, a vibré les samedi et dimanche derniers aux sons, rythmes et couleurs du parti Yéléma. En effet, cette jeune formation politique avait choisi la cité du rail pour accueillir le congrès d’investiture de son candidat en vue de la présidentielle de l’année prochaine d’une part et d’autre part pour mettre en place un comité de pilotage visant à implanter concrètement le parti sur l’ensemble du territoire national.
Moussa Mara, porteur d’espoirs et d’espérances
Pendant deux jours donc, les congressistes, venus de tout le Mali et des quatre coins du monde (Afrique, Europe, Amérique, Asie et Océanie) se sont réunis dans la salle Massa Makan Diabaté pour les travaux sous la houlette du maître de cérémonie Ben Haidara. La journée de samedi la plus longue, sera marquée par les discours et des ateliers relatifs à la relecture des textes devant régir les activités du parti pendant les prochaines années. Des discours, il y en aura beaucoup : ceux des responsables des partis politiques avec quels Yéléma a des accointances et à tout seigneur tout honneur, ceux des responsables de Yéléma. Adama touré, la représentante des partis alliés dira à l’endroit du président de Yéléma qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Qu’il est porteur de beaucoup d’espoirs et d’espérances, elle lui conseille donc de se placer au dessus de la mêlée pour le bien du Mali. Mamadou Thiam de l’URD adressera les salutations de Soumaila Cissé à son frère et ami Moussa Mara,il va préciser que les deux partis entretiennent de très bonnes relations basées sur une convergence totale des vues et qu’il convient de sauvegarder une telle alliance. Il va par ailleurs encourager Yéléma à continuer à œuvrer dans ses efforts pour le développement du Mali avant de conclure qu’aucun parti ne peut gérer le pays seul et que c’est l’union qui fait la force. Après les salutations d’usage au non de son parti l’Adema Pasj, Sékou Diarra, citera les acquis réalisés par Yéléma en Commune 4 où Mara est le maire ; il ajoutera que son parti reste ouvert à toute initiative d’alliance pour le développement du pays, enfin il appellera toute la classe politique malienne à plus de retenue et de conscience pour aboutir l’année prochaine à des élections apaisées.
Parmi les responsables de Yéléma à prendre la parole en ce jour, on retiendra celles de Alou Keita, le 3ème vice-président du parti. Ce responsable adressera sa gratitude au bureau pour avoir choisi d’organiser ce congrès dans sa ville. Yéléma, qui signifie le changement, projette un changement radical dans la pratique de la gestion des affaires de l’Etat car en ce qui le concerne, le parti est pur, sûr et mûr. Il se dégage de ses impressions une sérénité totale et une réelle satisfaction quant aux acquis et aux perspectives du parti : il reste confiant quant à l’implantation nationale de sa formation qui faut-il le rappeler, possède 224 cellules dont 106 pour la seule région de Kayes. Prenant la parole, Moussa Mara dira que le parti qui a eu un an il ya deux mois, mettra sur pied un comité de pilotage dans le but de mieux vulgariser ses activités. Le parti est présent nous informera-t-il, dans tous les cercles du pays et à l’étranger plus particulièrement en Australie où il n’y a que 9 maliens. Le parti n’a participé qu’à une seule élection depuis sa création et a obtenu 19 élus à Bamako et une centaine à travers tout le pays ; il est fier des acquis et des espérances de son parti et souhaite que le présent congrès va aboutir à des textes consensuels pour le bien du parti et du pays. Il finira par conclure qu’un nouveau comité exécutif central(CEC) sera mis en place pour la préparation des prochaines échéances, que ce nouveau CEC choisira aussi le candidat du parti pour la présidentielle de 2012. Auparavant il a tenu à remercier tous les participants qui ont bravé la canicule pour être présents à cette cérémonie.
Nouveau comité exécutif central de 63 membres
Une suspension de séance est intervenue dans l’après-midi de samedi et plus tard les congressistes ont repris les travaux à huis clos. Le dimanche, il fallait annoncer les différentes résolutions adoptées. Elles seront nombreuses et les plus importantes sont la composition du nouveau comité exécutif central et le discours d’investiture de Moussa Mara. Il reste à souligner que l’ancien comité exécutif central a réalisé à 80 pour cent les objectifs qu’il visait ; le nouveau CEC, fort de 63 personnes est représentatif de toutes les composantes des militants de Yéléma à travers tout le pays et surtout à travers la diaspora. Il n’a visiblement pas changé de structure et est toujours dirigé par Moussa Mara ; son mandat est de 3 ans et il a comme objectifs de rendre public ses séances de réunions, de créer des groupes de presse(radio, revues) pour vulgariser les actions du parti, d’ouvrir à travers le pays des boutiques Yéléma, afin de vendre les produits du parti ,de former les militants du parti à la création d’entreprises, d’assurer les cotisations au niveau des différentes instances pour financer le parti, de former des militants à être des ambassadeurs du parti, d’organiser les mouvements des femmes, de sensibiliser les membres à s’inscrire sur les listes électorales etc…
Le parti est en en discussion constante et permanente avec 7 partis politiques et n’est pas fermé outre mesure ; il compte bien entendu, élargir ce cercle.
Moussa président
Le moment fort de ce dimanche aura été cette heure là, où Abdoulaye Diarra, en sa qualité de premier vice-président du parti, annoncera une résolution adoptée par acclamation par le CEC tout fraîchement installé : le comité exécutif central dira-t-il, a décidé que Moussa Mara sera le candidat de Yéléma à la préseidentielle de 2012. L’intéressé, sous les ovations de toute la salle qui scandait « Moussa Président » sera invité à prendre la parole pour faire une allocution. Pendant environ une demi-heure le candidat Mara va présenter son plan d’action pour la conquête du palais de Koulouba ; aucun sujet ne sera oublié, qu’il s’agit de l’éducation en passant par la santé, la diplomatie, la souveraineté ou l’économie, il place le malien au centre de toutes ses préoccupations. A plusieurs reprises, le président de Yéléma fera référence aux paroles de l’hymne national du pays pour montrer comment il faut être fier d’être malien, pour faire siennes ces paroles dont chaque citoyen du pays doit s’en inspirer. Il fait également des projections sur le long terme en ambitionnant de voir d’ici 2030, les maliens revenir au Mali pour y rester afin de participer à son développement et non plus partir du Mali vers l’extérieur pour gagner leur pitance. Il ya lieu de dire que quelques uns de ses compatriotes ont déjà franchi ce pas là : Diadji Sacko, une jeune malienne et sympathisante de Yéléma, rencontrée dans les coulisses du congrès, vivait en France jadis et depuis deux ans dejà, elle a décidé de rentrer dans son pays pour participer à son développement, à cet effet elle est directrice d’entreprise ; elle partage entièrement les idéaux de Mara et croit qu’avec lui, le changement sera bel et bien effectif.
Recevant la presse après la cérémonie de clôture, Moussa Mara reviendra encore longuement sur les termes qui lui sont chers : la décentralisation, la citoyenneté, la formation, l’éducation, la sécurité, l’intégration africaine avec cette phrase lourde de signification : « le pouvoir n’est pas une fin, servir son pays est un devoir » ; un concept qui sort naturellement des sentiers battus. Un devoir que la jeune génération, très présente à Kayes, aura toujours à l’esprit car c’est avec elle que ce jeune politicien bâtira le Mali de demain qu’il espère prospère ; le Mali de demain qu’il veut bâtir aura aussi besoin des conseils des leaders d’hier d’où l’évocation des noms célèbres de l’histoire du pays : Soundiata keita, Modibo keita sans oublier les trois derniers présidents du pays à qui l’orateur a rendus des hommages, une manière de montrer qu’il est prêt à suivre leurs traces et à marquer aussi d’une empreinte indélébile l’histoire de son pays.
Serge Hengoup, envoyé spécial à Kayes