Présidentielle de 2012 : Voici le candidat d’ATT

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Qui est le choix d’Amadou Toumani Touré pour le remplacer à Koulouba ? Le Général choisira en priorité un candidat qui non seulement dispose d’une solide expérience gouvernementale, mais aussi d’une bonne  notoriété au plan international. Si de surcroît le candidat est le choix des bailleurs de fonds, des puissances occidentales et des chefs d’Etat de l’UEMOA,  il multiplie ses chances d’accéder a la Magistrature suprême.

Parmi les atouts du candidat, figurerait en bonne place sa capacité à combattre les menaces transnationales telles que la lutte contre AQMI et contre les trafiquants de drogue. Pour la lutte contre AQMI, ATT va privilégier le successeur qui saura mettre en avant les actions de développement plutôt que la force brutale des armes. Un candidat ressortissant du Nord aura le réflexe de ne pas mettre  sa région à feu et à sang pour quelques jours de gloire. Tant que le sentiment d’exclusion sera fort parmi  les populations du Nord, tant qu’elles vivront en dessous du seuil de pauvreté, il y a des risques qu’elles  succombent aux sirènes d’AQMI et aux appels de la rébellion, et de tout autre gourou islamique.

L’héritage d’ATT n’est pas l’apanage du seul PDES, tous les grands leaders de la méga majorité présidentielle  peuvent le revendiquer. Cette revendication sera d’autant plus crédible et flatterait d’avantage  l’orgueil d’ATT qu’elle émanerait non pas des cellules mutantes du mouvement citoyen, mais des autres grands leaders des anciens partis à forte capacité de nuisance. Entre civils, la gouvernance revient à ceux ont blanchis sous le harnais.

C’est l’une des raisons qui écartent les partisans zélés du PDES du choix du BIG BOSS. Par ailleurs, la candidature des principaux leaders du PDES est plombée par les rapports du Vérificateur général. S’agissant d’IBK, ATT le sait courageux, Intellectuel raffiné, tel un mandarin chinois, cependant  ATT, ne lui donnera pas son onction en raison de sa propension à utiliser la force brutale pour mater toutes formes de révoltes ou de rébellions. A son  goût,  il n’utiliserait pas  suffisamment de patience et de ruse  pour dominer les situations. De peur qu’il ne cause de gros dégâts collatéraux au Nord, et ne transforme le pays en république islamique avec la Chahada incantatoire comme la panacée aux problèmes du Mali, ATT le snobera. En effet,  à des fins électoralistes, l’utilisation  par lui à tout bout de champs des formules bruyantes en arabe coranique alors que lesdites formules se marmonnent avec la force de l’intention,  a quelque chose d’incongrue dans un pays laïc. ATT, écartera aussi le Président de l’Adema, en raison des couacs qui ont marqué son passage à la tête de l’Assemblée  nationale et du flop gigantesque de l’adoption avortée de la première mouture du Projet de texte sur le Code de la famille. La polémique qui a suivi a failli allumer le feu au Mali. ATT, n’aime pas qu’on accède à tous ses désirs si leurs satisfactions est grosse de danger pour la nation. Il veut un leadership responsable, équilibré et éclairé et  non une dévotion partisane. L’aveu du patron de l’Adema par rapport aux représailles que le Chef de la Sécurité d’Etat pourrait exercer sur eux à quelque chose d’inquiétant et ressemble fort à un aveu sur l’existence implicite de dossiers sur leur gestion antérieure de l’appareil d’Etat. Les joies et les délices du pouvoir pourraient  avoir altérer leur conduite. ATT, le sait et utilise cette arme pour les dompter. Il ne donnera pas sa place aux vaincus de la morale puritaine. Le Haut Conseil Islamique y veillera.

Les félicitations adressées à la présidente de la Commission des lois par dessus la tête du président de l’Assemblée nationale est un message explicite  et donne une indication sur la rancune accumulée  par  le Big Boss contre Dioncounda Traoré. Par contre,  ATT  donnera son soutien au candidat qui a le plus d’affinités culturelles avec lui. De surcroît, si le candidat est du Nord, c’est la cerise sur le gâteau.

La gouvernance d’ATT, tout au long de ses dix années, est émaillée d’exemples qui confirment la règle. Des  quatre PM qu’il a nommés, 3  sont du Nord et 2 de culture peulh,  Modibo Sidibé et Cissé Khaïdama Sidibé. Ag Amani est Touareg du Nord et Issoufi  Maïga, Sonhraï du Nord. ATT lui même est entre 2 cultures, la Peulh et  la Sonhraï. C’est le délit de faciès patronymique qui prévaut chez le Général.

La région de Kayes a donné deux présidents au Mali qui ont gouverné pendant 31 ans (Sébétou Balla alias Moussa Traoré, 23  ans et Modibo Keïta, 8 ans)  et plusieurs PM dont Mandé Sidibé, Modibo Sidibé, IBK, et l’autre Modibo Keïta.

ATT ne serait pas mécontent que le pouvoir reste au nord pour une nouvelle décennie et même plus. Il se dit équidistant des candidats, mais ceci est bien normal.et même un leurre. Sa succession ne peut le laisser indifférent. Alpha aussi avait caché son jeu, ne le dévoilant  que lorsqu’il permit à ATT de se présenter à la candidature sans avoir démissionné de l’armée  comme le prévoit la loi électorale. Par la suite, il demanda aux militants Adéma de ne pas  considérer ATT  comme leurs ennemis. IBK et Soumi, qui n’avaient  pas compris que la volonté du Boss était de mettre  sans ambivalence le généralissime ATT dans son fauteuil,  ont été confrontés aux annulations massives des voix de leurs électeurs par les  magistrats de la Cour constitutionnelle de l’époque. Alors que cette chirurgie de l’amputation des voix avait été indolore au Mali, elle entraîna une guerre civile en Côte d’Ivoire.

La Cour constitutionnelle sous les deux mandats d’ATT avait constatée que les acteurs politiques toutes consultations confondues s’étaient installés à demeure dans la fraude. Elle dénonçât,  mais n’annulât pas les élections organisées par l’homme fort de Bamako.

La préférence du grand Boss ira à un candidat de sa génération,  légèrement plus jeune, à qui il peut demander de menus services sans rougir et qui  peut aussi devancer ses desiderata quand le pouvoir l’aura quitté. Conserver le pouvoir au Nord permettra que les gros chantiers entamés sous son  mandat,  s’achèvent dans les délais conventionnels au grand bonheur des populations déshéritées. Chacun d’entre nous, pour peu qu’on soit un observateur averti, saura mettre un nom sur ce portrait robot.

Birama FALL

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