Présidentielle de 2012 : Le PDES face à son destin

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A sa création le 10 juillet 2010, ils étaient peu nombreux, ceux qui tablaient sur l’avenir du PDES. Cette formation politique, qui faisait figure de tout nouveau né de la scène politique, avait aux yeux de certains observateurs tout pour échouer. A commencer par sa ligne politique et idéologique qui se veut la traduction politique de la vision du Président ATT, sous le prétexte que le nouveau parti disparaîtrait avec le départ du chef de l’Etat en 2012.

En outre, les contempteurs du PDES, arguant de la pléiade de fortes personnalités qui, le composent, lui avaient prédit un avenir immédiat tourmenté et pronostiqué pour lui une mort imminente. A ces critiques virulentes, s’ajoutait le procès en amateurisme fait aux dirigeants du parti constamment moqués pour leur prétendue méconnaissance du jeu politique  et de ses arcanes.

A presqu’une année  après  l’entrée en scène du PDES, force est de constater qu’aucune de ces prophéties apocalyptiques ne s’est réalisée et, que chaque jour qui passe, le PDES fait preuve, pour ceux qui observent sa conduite et son cheminement, d’une étonnante maturité. Il a en effet réussi à faire mentir ceux qui jouaient au Cassandre. Comment ?

D’abord, en démontrant clairement que son credo politique qui est fondé autour du soutien à l’action de l’actuel chef de l’Etat et de la pérennisation de celle- ci, plutôt que d’être un handicap,  suscite un écho profond auprès des Maliens. Ensuite, le PDES, loin d’éclater en mille morceaux à peine né, s’est vite affirmé comme une force tranquille dont les premiers dirigeants ne s’expriment qu’à bon escient, préférant aux effets de manches dont sont coutumiers certains leaders du landerneau politique bamakois, le  travail de terrain.

Ainsi, en quelques mois seulement d’existence, le nouveau parti a pu réussir un véritable maillage du territoire national et des zones de concentration des Maliens à l’extérieur. Le bilan, à environ deux semaines du premier anniversaire du PDES, est tout simplement impressionnant : les Cellules, les Comités et les Coordinations du parti ont été totalement mises en place dans la région de Tombouctou, et quasi bouclées à Kidal, Gao et Mopti.  Quant au District de Bamako et aux autres régions, les opérations d’implantation des structures et instances sont à la phase de finalisation. Ce travail de fourmi n’a pas été sans accrocs : il a donné lieu dans certains endroits à quelques conflits de leadership à la base. Mais, les mécanismes de règlement mis en œuvre au sein du PDES ont permis de trouver des solutions à ces litiges qui s’expliquent, pour l’essentiel, par la vitalité du parti et le très fort engouement dont il bénéficie auprès des populations. Les cérémonies de lancement qui se déroulent dans les capitales régionales et les chefs lieux de Cercles sont une illustration éloquente de cette vitalité et de l’ancrage populaire du nouveau parti.

La dernière en date, celle de Nioro du Sahel, sonne comme un avertissement sérieux pour les autres partis. Le PDES en a profité pour faire une véritable démonstration de force dans le fief de son président où, le 25 juin, plusieurs milliers de personnes  ont  participé au meeting organisé à l’occasion du lancement officiel des activités du parti. Et cerise sur le gâteau, il a reçu le soutien appuyé de nombreuses et influentes personnalités coutumières et religieuses.

Quelques semaines avant le succès politique remarquable de Nioro, le parti du président Séméga s’était également illustré à Ké-Macina, avec l’un de ses Vice -présidents, le Dr Ousmane Ba, Député du Cercle de Macina, et avec l’honorable Oulématou Tamboura, Vice-présidente et Député élue à Ténenkou.

En sus de ses succès enregistrés dans les activités d’implantation, lors des élections communales partielles du 26 avril dernier, le PDES, a démontré qu’il représentait également une redoutable machine électorale en arrivant en force dans les Conseils municipaux de plusieurs localités.

La délicate question de l’implantation en partie résolue, il reste au PDES de répondre à certaines interrogations qu’il suscite, et notamment à la question de sa participation éventuelle à l’élection présidentielle. Ces derniers temps, beaucoup de spéculations ont été notamment faites sur la personne qui en sera le candidat. D’aucuns ont même cité des noms dont ceux des anciens Ministres Ahmed Sow et Modibo Sidibé.

Au regard des  contraintes auxquelles doivent se plier les partis politiques pour la désignation d’un candidat à l’élection présidentielle, notamment la tenue d’instances statutaires, il convient de se garder de tout pronostic hasardeux. D’autant que ni l’une ni l’autre des personnalités citées ne semblent avoir au sein du parti ATTétéiste, les soutiens et les réseaux nécessaires pour en être le candidat.

Toutefois, il serait incompréhensible et hautement préjudiciable, compte tenu des atouts dont il dispose, que le PDES n’entre pas en lice pour le scrutin présidentiel de 2012. Non pas pour y faire de la figuration, mais bien pour gagner. Ses dirigeants, à commencer par son président, ont obtenu des résultats plus que probants dans leurs domaines respectifs d’action. En clair, le parti a les moyens d’une telle candidature ; il lui reste à en  décliner sereinement et clairement l’ambition.

Birama FALL

 

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