Dans les états-majors des partis politiques, l’heure est à la revue des troupes. Le gouvernement a décidé de tout mettre en œuvre pour qu’il y ait des élections libres et transparentes en 2012. De ce fait, les concurrents se préparent activement. Mais à l’étape actuelle des préparatifs de ces élections, surtout la présidentielle, au regard des bouleversements intervenus ces dernières années sur l’échiquier politique national, la panique s’installe un peu partout. Aucun chef de parti ne souhaiterait se retrouver au moment ultime sur des coquilles vides. D’où l’occupation du terrain par les responsables, cadres et militants des grands partis politiques. Dans cette mouvance tous azimuts, que dire du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) et du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID Faso Yiriwa Ton) ?
Le MPR et le CNID vivent, tous les deux, dans l’inertie depuis quelques années. Du moins par rapport à certaines formations qui manifestent plus d’agressivité. Jadis partenaires politiques, surtout du temps glorieux du regroupement politique Espoir 2002, le CNID et le MPR ne marchent plus la main dans la main. En tout cas pas comme par le passé où ils étaient tous les deux des partenaires sérieux du RPM. Aujourd’hui, les chemins se sont séparés. Chacun poursuit son combat de son côté.
A l’approche de la présidentielle de 2012, la position de ces deux partis politiques (MPR, CNID) reste difficile à comprendre. A la limite ambigüe. Vont-ils présenter des candidats en 2012 ? Ou décideront –ils de soutenir la candidature d’autres partis afin de pouvoir continuer à participer à la gestion des affaires publiques comme c’est le cas aujourd’hui ? Il est peut-être trop tôt d’affirmer cela. Mais ce que l’on sait, par contre, c’est l’inertie qui les caractérise, tous les deux, ces temps- ci. En effet, on se rappelle que le président du CNID, Me Mountaga Tall, un moment, avait affirmé que le moment était venu pour le CNID de travailler à atteindre son objectif majeur en l’occurrence la conquête et l’exercice du pouvoir politique. Au sein de l’opinion publique nationale, il y en a qui croient fermement qu’il s’agit, ni plus ni moins, que d’un discours pompeux tendant à galvaniser les cnidiens afin que le parti ne tombe pas encore plus bas en termes de performances électorales. Au CNID, dit-on, on ne croit pas sérieusement à une éventuelle victoire à la présidentielle de 2012. D’ailleurs, depuis cette déclaration, on constate peu de dynamisme au sein du parti du soleil levant. Il y a peu de déclarations, d’animations de la vie politique par le CNID.
Le MPR n’est pas en reste de cette léthargie. Cela parait paradoxal, vu la position qu’occupent, depuis l’arrivée d’ATT au pouvoir, les cadres et responsables du parti du tigre, dans l’appareil de l’Etat et dans plusieurs autres structures importantes du pays. Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne, on pouvait compter avec le MPR lors de l’élection présidentielle de 2012, au regard de cette réalité. Au moment où les grands partis affûtent leurs armes et sillonnent diverses circonscriptions électorales du pays, on a du mal à comprendre l’attitude des cadres et responsables du MPR qui donnent l’impression d’attendre qu’il y ait plus de lisibilité dans les rapports des forces politiques pour mettre en œuvre une stratégie pourrait leur permettre de se frayer une bonne place sur l’échiquier politique national. Ne risqueraient-ils pas d’avoir le réveil brutal ? En tout cas, ce n’est pas aux derniers moments que l’on réussirait tous les réglages nécessaires. A bon entendeur, … !
Youma