« Les élections de 2012 auront bel et bien lieu », c’est ce que dit en substance le Président de la République dans ses nombreuses déclarations concernant ces élections. A voir de près, on dirait qu’il y a un complot sciemment préparé et orchestré pour que rien ne soit prêt. Du coup les politiques et l’administration se discréditent et se rendent l’un l’autre coupable du retard accusé dans le choix du fichier électoral.
Le dialogue est devenu presqu’intitule et se déroule dans des positions hypocrites. Beaucoup de partis politiques ont affirmé (malgré) leurs positions et ont tous remis en cause l’insuffisance du RACE. Ce fichier a été conçu à l’approche des élections générales de 1992 et vingt et sept élections ont eu être fait. Pour d’aucuns, son utilisation n’a été qu’histoire de fraudes et corruption électorale. Donc que de mauvais souvenirs. Le RACE est également à la base du déséquilibre dans le débat politique de la nation. On se rend compte, que certains malgré la position qu’ils détiennent dans les différentes institutions sont incapables d’user de leur poids. On comprend aisément, ce qui explique la léthargie ou la lenteur dans ce débat. Au moment où certains détiennent la majorité dans l’Assemblée Nationale comme ailleurs, ils ont tendance à fuir le débat et d’autres avec la petite représentation qu’ils ont en leur compte, ont quand même eu le courage d’éclaircir très tôt leur position ; même si, on fait semblant d’ignorer. Cet état, met à nu les manœuvres frauduleuses de nombreuses formations politiques, car on sait comment les sièges ont été acquis. Sinon comment comprendre le fait que certains obtiennent jusqu’à une cinquantaine de sièges alors que c’est plus d’une centaine de partis, parapher par des indépendants qui vont à la conquête de l‘électorat. On est loin du real politique. Et là, deux partis se taillent la part des choses : l’ADEMA avec une cinquantaine, L’URD une trentaine et les autres se partagent la miette restante.
Ces deux partis doivent se dégager et s’arranger pour le mieux, car aucune administration, pour aucun intérêt ne pourra résister à tel poids. Si réellement leurs résultats sont issus des élections transparentes. Les deux fichiers ne sont pas conçus pour les mêmes buts. Quand au RACE, il a été uniquement fait pour les élections et n’en demeure pour aucune utilité, il se révise à chaque élection, pour en rendre le fichier plus efficace. Peine perdue, les insuffisances demeurent, car les morts et mineurs votent avec des cartes enlevées par des responsables politiques, qui ne se cachent même plus. Et que le RAVEC, pour l’enregistrement effectif des maliens à partir d’une base biométrique pour maitriser le trafic et enfreindre à toute tentative des personnes mal intentionnée, peut renforcer els élections en els rendant crédibles. Au demeurant, tous les deux fichiers se rejoignent quelque part, c’est pour savoir avec exactitude le nombre de l’électorat ou du moins de tous les maliens.
Si à la veille des élections de 2012, le débat suscite autant d’engouement, il y a de quoi s’interroger et choisir un fichier pour le mieux. C’est-à-dire un fichier consensuel. Au cas où, le choix semble diviser la classe politique. L’administration doit sans démagogie et avec beaucoup d’impartialité prendre toute sa responsabilité. Cette élections, demeurent un danger. Elles semblent donner à certains une chance de rachat, contrairement à d’autres qui pensent confirmer leurs apogées. Certes le président de la république est du moins clair sur son départ le 8 juin prochain mais que restera t- il derrière lui ?
Le temps presse, que le débat ne soit pas seulement focalisé sur le fichier, il y a bien d’autres sujets qui préoccupent le malien. Le referendum aura-t-il lieu ou pas lieu ? Cela, n’est également objet de doute. Politique comme société civile ; les regards sont impuissamment tournés vers l’administration pourvu qu’elle nous sorte un fichier sans propre. Mais le temps imparti crée un doute sur le fichier qui nous sera soumis. C’est cela el Mali qui gagne.
Benjamin Sangala