Sans grande surprise, le favori des primaires de l’Adema, Dioncounda Traoré a été désigné candidat pour la présidentielle de 2012. La rumeur s’est répandue depuis le 23 Juillet 2011, avant l’investiture officielle du samedi dernier. Le nouveau candidat vient de s’endetter d’une lourde responsabilité qui ne lui laisse aucun répit.
Pour l’instant, les efforts sont consacrés à l’instauration du consensus des éléments du parti de la ruche autour du candidat Dioncounda. Car pendant plus d’un mois, l’actualité politique était dominée par les primaires de l’Adema PASJ. Pour rappel, ils étaient huit prétendants à la candidature pour la présidentielle de 2012. Il s’agit de Dioncounda Traoré, Ibrahima N’Diaye, Sékou Diakité, Marimanthia Diarra, Ousmane Traoré, Harouna Bouaré, Tiéoulé Waouya Koné et Youssouf Kamaté. Ce dernier a été disqualifié depuis les dépouillements des candidatures parce qu’il ne remplissait aucune des conditions. Le 23 Juin dernier, lorsque la Commission de dépouillement a remis les dossiers à la Commission de Bons Offices, les tractations, commentaires, critiques et suspicions sont allés bon train autour des 7 candidats retenus.
Après des rencontres individuelles et collectives avec les différents protagonistes, la Commission a mené un travail de fourmi et tranché selon les critères de l’article 53 des statuts de l’Adema PASJ. Ces critères portent sur le parcours politique du candidat, le militantisme, le sens de la responsabilité, le sens de l’état, la compétence technique et l’intégrité morale.
C’est ainsi que, sans surprise, Dioncounda Traoré a pleinement rempli les ¾ des critères. De lourdes tâches l’attendent. Sa première mission est de réorganiser le parti en rassemblant les abeilles dispersées dans le cadre de la reconquête du pouvoir. Étant le parti du premier président de la troisième République, les fidèles de l’Adema se disent optimistes de voir Dioncounda président de la République en 2012. Une de ses missions est aussi de consolider et d’approfondir les acquis démocratiques de Mars 1991. En tout cas, il a l’expérience requise pour prétendre à la plus haute fonction de l’État.
Biographie fascinante
Dioncounda Traoré, âgé de 69 ans et docteur en mathématique, est un membre du mouvement démocratique. Il est aussi un membre des premiers pas de l’Adema. Sa participation a toujours été grande dans les activités de son parti en tant que cadre. D’abord, vice président, il devient président lors d’un congrès extraordinaire en Octobre 2000 suite au départ d’IBK. Il occupera plusieurs postes de grande responsabilité. Le 9 Juin 1992, il a été nommé ministre de la fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration. Le 16 Avril 1993, il devient ministre d’État, ministre de la défense nationale, puis ministre d’État, ministre des affaires étrangères, des maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine d’Octobre 1994 à Août 1997.
Élu député de Nara en 1997 et préside le groupe parlementaire de l’Adema pendant la législature 1997-2002. Sa grande défaite politique arrive survient en 2002. Dioncounda revient en 2007 avec une nette victoire dans la circonscription de Nara, sa contrée natale. Il est le président de l’Assemblée nationale depuis le 3 Novembre 2007. Pour arriver à Koulouba, il a certes les avantages de l’expérience et de son parti qui, pour l’instant, est la première force politique. Mais, le chemin est parsemé d’embûches. Il doit mettre toute son énergie pour résoudre le plus vite possible, les problèmes internes qui sont plus vifs que ce que les gens entendent habituellement. Ces problèmes constituent le premier point de faiblesse de l’Adema et de son candidat, Dioncounda.
Issa Santara