Depuis la démission de l’ancien premier ministre de la police, bien avant d’ailleurs c’est la panique générale, le sauve qui peut au sein des principales formations politiques. Des prises de positions par-ci par-là, des rencontres nocturnes et secrètes pour certains, des coups bas pour d’autres. Chacun y va avec ses stratégies avec pour finalité de baliser le chemin de la victoire pour Modibo Sidibé.
« Le phénomène Modibo Sidibé laissera des traces au sein de toutes les grandes formations politiques du Mali (l’Adema, l’URD, le RPM, le PDES…) », nous a dit un observateur de la scène politique. Il écorchera les grands partis. Pour l’Adema, c’est claire depuis belle lurette avec Zoumana Mory Coulibaly qui depuis plusieurs mois, s’est affiché à visage découvert. Il a étalé à la face du monde le vrai visage de sa propension pour Modibo Sidibé. Après lui, certains commencent à sortir leur tête (le Maire du District de Bamako Adama Sangaré, le secrétaire général du parti Marimanthia Diarra). Ce dernier, depuis plusieurs semaines, n’a pas mis ses pieds dans l’enceinte du siège du parti à Bamako-Coura. Il ne participe même plus aux différentes réunions. D’autres vont suivre toujours selon notre analyste. Il a fait allusion à de nombreux cadres au sein de l’administration, militants de premières heures de l’Adema qui se réunissent de façon régulière, peaufinent leurs stratégies. A l’intérieur du pays, d’aucuns évoquent le cas du maire Adema de la ville du Kénédougou, Mamadou Tangara. Cet opportuniste politique, selon nos satellites braqués sur l’hôtel de ville de Sikasso, se battrait pour l’ancien PM.
Au sein de l’URD, des soupçons pèsent sur plusieurs barons du parti. On parle du ministre de la Fonction Publique, Me Wahab Berthé qui serait d’accord mais hésitant. En plus de lui, on évoque le nom de plusieurs responsables qui seraient d’accord de jouer la carte de Modibo Sidibé.
De façon manifeste, l’arrivée du jeune Cissé, un proche d’Oumar Ibrahim Touré a laissé des traces au sein du parti de la poignée des mains. Cet ancien leader estudiantin, un mobilisateur hors pair est venu, avec armes et bagages, rejoindre le camp des partisans de l’ancien PM. Certains augurent que ce ralliement du jeune Cissé est le signe avant coureur d’une éventuelle arrivée de l’ex ministre de la Santé dans le camp Modibo Sidibé. Un autre cas manifeste est celui du conseil de cercle de Kolokani. Il vient s’ajouter sur la liste déjà très longue des ralliements de taille de certains responsables et dirigeants du parti politique de Soumaïla Cissé, l’enfant de Niafounké
Au sein du RPM, on murmure que des tractations sont en cours pour faire comprendre à IBK qui est grabataire de penser à laisser la chance à Modibo Sidibé qui le récompensera au moment opportun. Au-delà de l’état de santé d’IBK et de la dégringolade du RPM sur l’échiquier politique national, un autre désavantage, les principales sources de financement du parti ont fermé leurs robinets. Il s’agit d’Ali Bongo qui a décidé de rompre avec la méthode de son défunt père qui consistait à distribuer entre certains dirigeants politiques à travers le monde des mallettes remplies d’argent. L’autre soutien financier de taille et non les moindres d’IBK est le dictateur Laurent Gbagbo en attente de procès au plan national. Il est aussi dans le collimateur des juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crime de guerre et crime contre l’humanité. Donc, ce dictature déchu se cherche, il ne peut par conséquent apporter un quelconque soutien à qui ce soi quelque soit leurs rapports. Nos sources indiquent que les animateurs de la tendance Modibo Sidibé au sein du RPM, par peur, sont pour le moment dans l’ombre. Ils se révéleront en son temps.
De toutes les façons que ça soit de façon manifeste ou voilée, les soutiens à l’ancien premier ministre ne manquent pas. Comme un effet de contagion, ces soutiens se renforcent tous les jours. L’histoire retiendra que, Modibo Sidibé a crée un malaise au sein des grandes formations. Notre interlocuteur a insisté sur le fait que les divisions d’amplifieront davantage lorsque l’ancien PM déclarera officiellement et publique son intention de briguer la magistrature suprême de notre pays. Il s’agit maintenant de voir, avec le temps, de façon concrète qu’est-ce que ces différents soutiens vont apporter afin de faciliter son ascension à Koulouba.
Moussa Mamadou Bagayoko