Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) est aujourd’hui miné par des querelles de leadership. A l’origine de cette situation, le positionnement des cadres par rapport à l’élection présidentielle de 2012. Pour Jeamille Bittar 1er vice – président du PDES, Ahmed Diané Séméga (président du PDES) étant pris par les activités gouvernementales, la candidature naturelle du parti lui revient de droit. Le camp Bittar jubile et estime donc que l’heure est venue pour l’enfant de San de briguer la magistrature suprême. Tel n’est pas le point de vue du chef de l’Etat et de Séméga qui auraient rappelé Jeamille Bittar à l’ordre.
L’actuel président du Conseil économique, social et culturel (CESC) et président de la CCIM (Chambre de commerce et d’industrie du Mali) ne veut pas laisser passer une telle opportunité car jamais il n’a été aussi proche de Koulouba dans son entendement. Pour lui barrer la route, un front anti-Bittar avec à sa tête Séméga et N’Diaye Bah appuyés par la présidence de la République et soutenu par des officiers supérieurs est en gestation. Cela est un coup dur pour Jeamille Bittar qui entend se présenter avec ou sans l’aval de ATT, selon des indiscrétions. Bataille fratricide en perspective donc dans une épreuve de nerf à l’issue incertaine.
L’élection présidentielle est un moment intense dans la vie d’un pays qui consacre le choix d’un homme lequel aura en charge la destinée de la Nation. Ce choix doit être sincère, transparent et conforme à la volonté de la majorité du peuple malien.
Au PDES, les ambitions démesurées des uns et des autres mettent la formation politique à rude contribution à telle enseigne que le parti frôle la division à quelques encablures de l’échéance à venir.
Selon des sources bien informées de la présidence de la République, le candidat du chef de l’Etat pour le compte du PDES est Ahmed Sow. Toute chose qui reste à confirmer. La même information précise que ATT est réticent à la candidature de Jeamile Bittar, une candidature qui se précise, de plus en plus, mais qui ne fait pas aussi l’unanimité même au sein du PDES. ATT, si ce n’est déjà fait, s’apprêterait à donner des instructions à l’actuel président du CESC pour le dissuader de ne pas se porter candidat. « Cela laisse Bittar vert » a averti un de ses proches pour qui le président de la CCIM sera candidat et n’a pas besoin du soutien de ATT pour se présenter. C’est ce qui explique l’isolement actuel de Jeamille Bittar au sein du PDES et sur la scène institutionnelle. Des décisions sont prises à son insu et son offensive en direction du monde commerçant tarde à porter fruit, le groupe des milliardaires étant opposé à tout projet émanant de leur président.
Des proches d’ATT ont affirmé que le chef de l’Etat a dit que Bittar n’est pas seul Malien et qu’il doit laisser d’autres cadres émerger. Ces propos (des piques en quelque sorte) entendus par une oreille de sourd, n’ont pas convaincu Bittar de faire marche arrière. Au finish, se dirige t-on vers un bras de fer ATT – Bittar ? A cette question, des cadres du PDES répondent par l’affirmative. Donc jeamille doit faire attention. Il est encore jeune et il a une belle carrière devant lui. En ramant à contre courant des intérêts de son parti, il se met dans une position inconfortable. Or, en politique, l’erreur se paye cash.
Issiaka Sidibé