A quelques encablures des élections générales de 2012, du coté des instances organisatrices, il me semble que rien n’est prêt. Or selon la constitution, il est prévu le 8 juin 2012 l’investiture du nouveau président. Si tel n’est pas une nouvelle transition s’annonce
La révolution de Mars 1991 avait mobilisé toutes les forces démocratiques et révolutionnaires. Les revendications exprimées par les différentes forces étaient diverses et parfois différentes. Toutes avaient cependant un dénominateur commun : la contestation du régime de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM).
De façon générale, il n’y avait aucun objectif politique clairement défini qui proposait le départ de Moussa Traoré et la mise en place d’un ordre nouveau pour résoudre les problèmes posés par le Mouvement démocratique. Hétérogène, aux intérêts divergents, celui-ci ne pouvait pas fonder l’unité sur une stratégie de conquête du pouvoir d’Etat.
Où va le Mali ?
La question mérite d’être posée à nos dirigeants afin qu’ils indiquent la destination. Depuis combien de temps le bateau Mali tangue sur le fleuve Niger sans pour autant accoster ? Et pour cause ? Plusieurs capitaines conduisent le navire et chacun a sa destination : ATT, Pdes, Adema, armée.
Ce faisant, le développement est mis sous le boisseau pour des intérêts personnels. De mémoire des Maliens, on n’avait jamais assisté à un pillage aussi systématique du patrimoine national que sous la démocratie dite de consensus. Le premier crime commis contre le peuple malien, c’est l’école, secouée par des grèves et de fermetures des écoles supérieures.
Dans dix ans il n’y aura pas de cadres pour réguler l’administration. A moins de faire appel aux enfants des immigrés maliens de France. Une façon de faciliter leur retour au pays d’origine.
Une nouvelle transition s’impose au peuple malien
Le lieutenant- colonel Amadou Toumani Touré, président du CTSP et non moins président de la Conférence nationale du Mali en 1991, a dit sous un air soucieux à la fin des travaux: «Que Dieu sauve le Mali !». Cette petite phrase est et reste ambiguë. Il me semble qu’à cause des manœuvres dilatoires des partis politiques, on a oublié les aspirations des simples citoyens, qui eux, se méfient des partis à cause des appétits gloutons et voraces de leurs leaders.
Une nouvelle transition démocratique permettra d’éviter de donner le pouvoir au premier venu, car il ne serait pas bon de donner le pouvoir à celui qui le veut passionnément, comme se fut le cas en 1992 avec Alpha Oumar Konaré et en 2002 avec ATT.
La nouvelle transition permettra de faire un choix judicieux parmi les cadres du pays pour leur nomination. Toute chose qui exige une recomposition de la classe politique, attraper les délinquants financiers, si possible relancer les thèmes : changement, kokadjè, antè korolé fè fo koura. Sans cela, trop c’est trop et le Mali va vers le chaos.
Safounè KOUMBA