Les plus jeunes ont perdu leurs repères que symbolisait la réussite de leurs ainés à l’école. Leur désespérance est quasi générale et la délicatesse de la situation actuelle contribue à la consolider. Ce sentiment d’amertume se lit à travers la réponse du lieutenant Goita : «les pensions des morts nourrissent beaucoup de famille au Mali». De plus, le comportement actuel des politiques et de certains dirigeants militaires n’est pas de nature à redresser la situation.
Les prochaines élections pourront être le déclencheur d’une bombe en attente d’un détonateur pour exploser. Il faut prier fort… Les forces armées et de sécurité enregistrent à ce jour deux candidatures : Modibo Sidibé, du corps de la police et Etienne Goïta de l’armée.
Pour paraphraser Tiéblé Dramé : Ce que les Maliens ont accepté avec ATT en 2002, les Maliens ne l’accepteront plus avec un autre membre des forces Armées en 2012. Si l’un d’eux parvint à se faire élire président de la République au détriment des partis politiques, ce serait la signature de l’acte de décès de la démocratie au Mali par ATT.
Décidément, l’appétit du pouvoir attire petit à petit nos bidasses depuis la chute du parti unique. Etienne Goita, c’est son nom, était officier dans l’armée malienne et accusé de tentative de déstabilisation, en mai 2009 où la Sécurité d’Etat avait débarqué chez lui à Tiébani.
Originaire de Karagana dans le cercle de Yorosso, Etienne Oumar Goïta est lieutenant d’ethnie minianka, candidat indépendant à l’élection présidentielle de 2012. Du haut de ses 53 ans bien sonnés, l’officier à la retraite a un message bien pensé pour le peuple malien. Le futur candidat à l’élection présidentielle a déjà commencé a ménagé sa monture : une documentation médiatique est prête pour être distribuée et diffusée sur les radios et télévisions privées. Le document s’intitule «Mouvement pour le changement, redressement démocratique (MPC/RD)».
Rappelons qu’à la suite du putsch annoncé en 2009, le lieutenant Etienne Goïta avait trouvé refuge en Guinée Conakry, c’est le capitaine Moussa Dadis Camara qui s’était impliqué personnellement auprès d’ATT pour qu’il soit relâché. Et depuis, le lieutenant Goïta a pris sa retraite par anticipation pour se consacrer à la politique.
Le politicien de circonstance que nous avions rencontré a en a gros sur le cœur car la façon de gérer le Mali est révoltant au regard des potentialités que notre pays possède. Les raisons de la colère d’Etienne Goïta sont compréhensibles car plusieurs jeunes rebelles touaregs ont intégré l’armée malienne et tenez-vous bien avec des grades élevés.
Le capitaine de Ganda Koye a été parachuté colonel. Et cela, après avoir tué une bonne partie des éléments de l’armée malienne, les rebelles touaregs et Ganda koye s’en sortent avec galons, argent et révérences au détriment de ce qu’ils ont combattu comme le lieutenant Etienne Goïta.
Autre chose qui l’irrite, c’est l’ascension des cadres du nord au détriment de ceux du sud. Alors, la colère du lieutenant ne serait-elle pas légitime ? Et si, c’était alors le tour de la troisième région avec la candidature d’Etienne Oumar, on pourrait y penser sans doute. Car la 3eme région souffre de l’agonie de la CMDT et de l’abus de pouvoir de l’exécutif. Donc, une candidature à prendre au sérieux. Car il a de fortes accointances avec le Capitaine Kissima Doukara.
Brin COULIBALY