Présidentielle 2012 : Soumaïla, Dioncounda, IBK… nul n’est rassuré

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L’élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 29 avril 2012  s’annonce rude. Avec ce scrutin on aura la chance de connaître réellement le poids politique des grandes formations politiques du pays, après les dix ans de règne du pouvoir par l’Adema sous Alpha, car l’actuel locataire du palais de Koulouba est un homme du peuple c’est à dire sans parti politique.

 

Ce scrutin ne rassure personne. Même au sein des grandes formations politiques en tenant compte du nombre d’élus à l’Assemblée nationale lors des législatives de 2007. Au Mali, comme partout en Afrique, les candidats doivent d’abord compter sur les milieux d’origines. C’est là qu’ils ont l’obligation de réaliser leurs meilleurs scores la donne tribale jouant dans le choix des électeurs. Le reste se fait sur la base des alliances politiques. C’est ici qu’il faut faire des bons choix, passer des alliances politiques avec des partis et personnalités politiques à même d’influencer les électeurs d’autres régions.  Pas question de s’engager dans une alliance sans mesurer l’impact que cela aura sur l’électorat. C’est qui explique des hésitations qui caractérisent, ces jours, les « grands » partis politiques quant aux choix d’éventuels partenaires politiques.                        

Tout le monde veut s’assurer que le partenaire apportera un gain politique lors des prochaines élections. Nous sommes appesanti, dans ce propos, sur ces trois candidats les plus en vue : Soumaila Cissé de l’Urd, Dioucounda Traoré de l’Adema et Ibrahim Boubacar Kéita du Rpm. Les élections en Afrique étant d’abord  tribales et régionales, chaque candidat va s’appuyer sur son « fief » naturel. 

Soumaila Cissé dans son Nianfunké natal c’est-à-dire le nord peut compter de ce fait sur Choguel du MPR fils de Gao donc du nord et surtout du président de son parti Younoussi Touré lui aussi fils du nord.                             

La ville de Kinshasa sera disputée entre ces candidats même si Dioucounda Traoré et  Ibrahim Boubacar Kéita peuvent avoir quelques pépins dans cette capitale malienne. Celui qui s’alliera aux organisations et personnalités politiques crédibles pour s’attirer la sympathie des électeurs d’autres régions et cercles.  Mais certains observateurs estiment que Soumaila Cissé peut avoir beaucoup des faveurs dans la cinquième, sixième, septième et huitième région, Dioncounda Traoré dans la première région et IBK éventuellement dans la deuxième, troisième et quatrième région.  Les possibilités de chacun

Soumaïla Cissé

Economiste chevronné, Soumaila Cissé a une renommée tant nationale qu’internationale. Son nom est connu d’un grand nombre des maliens et presque dans tous les coins et recoins du pays. Il a la réputation d’un homme intransigeant, exigeant, sévère et respectueux des normes établies. Son combat contre la bonne gouvernance lui a valu une place à l’Uemoa et dans les cœurs de nombreux maliens.          

Charismatique, rigoureux, Soumi est considéré par certains comme l’homme qu’il faut pour remettre le pays sur le chemin du travail et du respect des biens publics. Des atouts qu’il peut bien mettre à profit lors de la prochaine campagne électorale en plus qu’il a la capacité de galvaniser des foules. Sa fourge, son poids financier et la représentation de son parti politique, l’URD,  peuvent jouer à sa faveur          .

Malgré ces valeurs que l’on lui reconnait, certains maliens doutent fort bien de lui quand à une gestion raisonnable et vraie des biens du pays. Reste a savoir si les « faiseurs des rois d’Afrique» ont, cette fois-ci, donné leur caution a la candidature de l’enfant prodige de Nianfunké. Ce n’est pas par hasard que Soumi et certains barons politiques du parti sillonnent les capitales de l’Occident. Peut être cherche-t-il un soutien de ce coté là. Il a bien assimilé la leçon : nul ne peut diriger le Mali sans une caution occidentale.  

 Dioucounda Traoré

Challenger de poids, Dioncounda Traoré continue à jouir d’une certaine estime des hommes politiques maliens qui voient en lui l’alternative au régime en place. En 2012 il passe être pour l’alternative crédible contre ces autres cahllengers. L’homme est connu pour son courage, son charisme et sa détermination. Dans la première région, sa région d’origine, et dans la ville de Bamako, Dioncounda peut donner du fil à retordre à ses concurrents. Son parti politique, l’Adema, a des entrées plus ou moins faciles dans les autres régions du pays.

Hélas, rien ne rassure quant à glaner des militants acquis réellement à la cause du parti. Surtout que les primaires ont montré aux yeux de toute la fragilité au sein de ce parti. .

Ibrahim Boubacar Kéita

Un vieux de la vieille comme le dise les Ivoiriens, IBK a l’avantage d’être un rodé des élections. Cette fois-ci sera sa dernière cartouche donc il a intérêt à ce que les choses tournent à son avantage sinon bonjour la retraite. Des partis veulent lui apporter leur soutien pour battre campagne en sa faveur. Grace aux medias, il peut vendre son image de marque grâce à son fils Karim qui est fin communicateur en ce moment, juste pour redorer le blason de son père. Il peut compter sur l’électorat de la deuxième région et dans une moins mesure sur ceux de la troisième et quatrième région du pays. A Bamako, il n’aura pas un morceau facile. L’homme est connu pour sa grande capacité d’écoute et sa grande bourgeoisie à l’européenne pour la parole. Il ressort, de ce qui précède, qu’il est difficile de pronostiquer sur les chances de ces trois candidats à la prochaine élection. Tout peut arriver. Surtout qu’il s’agit d’élection présidentielle à deux tours. Ce qui veut dire que le candidat qui réussira à faire des bonnes alliances peut bien surprendre. Cela, à condition que cette élection soit réellement démocratique, libre et transparente. Personne n’a le droit de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu.

Paul N’guessan

 

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