La classe politique et les électeurs maliens se préparent activement à affronter les élections de 2012. C’est la présidentielle qui, comme d’habitude, suscite plus d’engouement dans les rangs des acteurs politiques.
Pour cette présidentielle de 2012, les enjeux paraissent plus grands et cela pour plusieurs raisons. D’abord, parce que le président Amadou Toumani Touré est à la fin de son second mandat constitutionnel. Ensuite, tant que ATT était candidat à la présidentielle, rares sont les acteurs politiques qui avaient jugé nécessaire de présenter leur candidature. Par ailleurs, il y a l’Adema qui, depuis la veille de la réélection d’ATT en 2007, avait été formel qu’il se donnera les moyens de la reconquête du pouvoir politique. D’ici l’éventuelle concrétisation de cette ambition, les autorités du pays, en rapport avec les différentes composantes de la classe politique, sont en train d’évoluer dans le cadre de la préparation des élections de 2012. Au stade où nous sommes, la CENI a déjà été, tant bien que mal, mise en place. Par la suite, malgré les débats houleux autour du choix du fichier électoral à utiliser ( le Recensement Administratif à Caractère Electoral (RAACE) ou le Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC)), nous sommes au stade de la révision des listes électorales par les commissions administratives qui, selon les textes, chaque année, procèdent à cet exercice. Ce qui augure de bonnes perspectives quant à la tenue, en 2012, du scrutin présidentiel tant attendu par les différentes composantes de la classe politique.
Le dernier acte majeur attendu avant la tenue des élections qui est le référendum constitutionnel est programmée. C’est après tout cela que l’on mettra tout en œuvre pour faire adopter un fichier électoral consensuel. Par la suite, il sera question de distribution de cartes d’électeurs, de création de bureaux de vote et de désignation des agents électoraux comme les présidents de bureaux de vote, les assesseurs. Le tout sera bouclé par l’établissement des autres documents électoraux comme les bulletins de vote, les listes d’émargement ainsi que la mise à disposition des urnes, de l’encre indélébile entre autres. Tout parait présager que ces élections seront bien organisées à condition, bien entendu, que chaque partie prenante au processus électoral joue pleinement sa partition. Il y va de l’intérêt de tous.
En attendant ce moment ultime, des candidatures sont annoncées. Certes, la liste est loin d’être bouclée, cependant la question fondamentale que l’on se pose, c’est de savoir, toutefois, lequel d’entre ceux dont la candidature est annoncée, sera le dauphin d’ATT au finish. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les opérations de charme et les déclarations riment avec les actions de terrain. A tous les niveaux, les acteurs politiques et candidats supposés tentent de mieux faire vendre leur image avant le moment ultime des campagnes électorales.
Plusieurs candidatures sont annoncées dont celle du président de l’Adema, le Pr Dioncounda Traoré, de Soumaïla Cissé de l’URD, d’Oumar Mariko du parti SADI, de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, et de Soumana Sacko. Et on s’attend à ce que Ibrahim Boubacar Keita président du RPM, également ancien Premier ministre, soit de la compétition pour défendre les couleurs de son parti. L’éventail de candidatures comme nous l’avons dit, est plus large. Mais, la question que l’on se pose maintenant, c’est de savoir lequel d’entre ces candidats aura la chance de succéder à ATT en 2012 ? Les spéculations et commentaires vont bon train dans les milieux politiques. Les influences sont grandes au sein de l’opinion publique nationale. C’est la guerre des idées un peu partout. Au stade actuel, les électeurs potentiels ont hâte de comparer les projets de société des différents partis ou candidats. Aujourd’hui, il est difficile de répondre sans hésiter à la question fondamentale posée, à savoir lequel d’entre les candidats annoncés succédera à ATT. Cela d’autant plus que, jusqu’ici, la liste n’est pas exhaustive. Au sein de l’opinion publique, certains croient qu’il y aura des outsiders et des gros outsiders. Qui seront-ils ? Vont-ils pouvoir ravir la vedette à tous ceux qui se sont déjà positionnés ? C’est le temps qui nous le dira.
Tiémoko TRAORE