Après la mise en place de la CENI , les commissions administratives de révision des listes électorales sont en cours dans certaines localités du pays. Le référendum constitutionnel sera bientôt organisé. Quant au choix du fichier électoral (le RACE amélioré), il a été consensuel et, dans la logique enclenché. Ainsi, le processus électoral évolue avec beaucoup de chance que les préoccupations majeures des acteurs politiques seront prises en compte. Après ces réglages, les acteurs politiques sont en train de se préparer pour bien affronter ces échéances électorales. Dans cette mouvance, il y a encore une faible lisibilité des rapports des forces politiques. Un constat s’impose : les élections qui se profilent à l’horizon seront un cadre de compétition par excellence pour les grosses pointures de la classe politique.
Cela est compréhensible quand on sait que, ces dernières années, plusieurs partis politiques, de peur de disparaître de la scène politique, ont préféré se fondre dans d’autres partis politiques plus grands. C’est une approche pragmatique à laquelle, malheureusement, tous les partis politiques n’ont pas adhéré. Ainsi, pour les élections, surtout la présidentielle de 2012, on assiste à l’émergence de plusieurs forces d’appoint. Il s’agit des partis politiques ayant une faible performance électorale. Ils n’ont d’autre alternative que de se positionner pour voler au secours des grands partis politiques qui auront besoin de quelques voix pour faire la différence avec leur challenger. Ces nombreux partis politiques ne sont pas pressés. Ils n’entendent que le positionnement des grands partis politiques pour s’orienter.
Ces dernières années, certains se trompent sur le compte des partis politiques, tant les remue-ménages ont été nombreux et tant certains partis y ont pris un coup dur. A titre d’exemple, le CNID n’est plus ce parti qu’on craint. Sa force de frappe électorale est réduite, en particulier, avec le départ de N’Diaye Bah et proches du CNID. Le MPR, le PSP ne sont pas en reste de cette baisse d’audience. Que dire du parti SADI et du PARENA ? Ces dernières années, le parti SADI, en raison de son appartenance à l’opposition politique, donne l’impression de progresser de façon spectaculaire. Si cela se confirmait, on ne dira pas qu’il a des chances de remporter l’élection présidentielle, mais il pourra se faire élire davantage de conseillers communaux et de députés à partir des élections de 2012. C’est le temps qui nous le confirmera. Mais d’ici là qu’en est-il du PARENA ? Là aussi, on ne peut, à présent, jurer de rien, étant donné que le parti du Bélier blanc a l’avantage de préserver sa cohésion le long de son parcours. Il est parvenu grâce à cette constance, à se maintenir dans l’arène politique. Au PARENA, il n’est un secret pour personne que les efforts tendent, également, vers le soutien à une grande formation politique au deuxième tour de la présidentielle. Ces partis politiques sont, pour la plupart, prompts à devenir des faiseurs de roi. Ils auraient mieux fait de travailler à se regrouper pour constituer de grands ensembles. A quand cette époque ?
Tiémoko TRAORE