Beaucoup s’interrogent sur l’après ATT, quant à savoir celui qui pourra conduire le navire Mali en 2012. Quel scénario se dessine pour l’avenir du peuple malien ? A en croire des observateurs de la vie politique malienne, de graves bouleversements surviendront à coup sûr en 2012. Mais tous se demandent qui sera l’heureux challenger qui aura la confiance du Président de la République pour le remplacer ?
Après l’élection présidentielle, les électeurs et militants du candidat élu, ivre d’un rêve héroïque, savoureront leur victoire, mais devrons s’entendre aussi à relever d’énormes défis. En créant les partis politiques, les hommes politiques savaient ce qui les attendait sur le terrain politique : la logique de la rupture avec le passé.
Un passé entaché de violences, d’impunité, de crimes économiques et de dictature. Aussi, aspiraient t-ils créer une nouvelle classe politique dont ils tiendront les ficelles. A ce propos un homme politique sous le couvert de l’anonymat disait : « c’est légitime pour un parti politique, dont le parcours, le rôle et l’importance dans notre histoire nationale est connu, de réfléchir sur les évolutions de la société malienne et sur les mutations qui ne cessent de se produire et de s’interroger sur les voies et les moyens d’être mieux attentif aux préoccupations et aux aspirations des populations, et de chercher à répondre plus efficacement à leurs attentes. Mieux, le retard considérable accumulé par notre pays dans son développement au cours des années de dictature et les défis immenses qui en résultent exigent de nouvelles vertus et un nouveau type de comportements dans la gestion du pays».
Aujourd’hui, beaucoup de maliens s’interrogent sur une éventuelle candidature du Chef de l’Etat pour les élections présidentielles de 2012 ou pas. Mais l’homme a été clair, il ira se reposer dans son Mopti natal, au bord du fleuve Djoliba. Donc 2012, sera la bataille des partis politiques et ce sera aussi l’occasion pour les partis politiques actuels de démontrer leur représentativité sur l’échiquier national. Si tout va bien comme l’envisagent les stratèges du Chef de l’Etat, le parti qu’il aurait choisi, c’est-à-dire son choix sur un candidat, devrait normalement permettre à ce parti d’être au perchoir de Koulouba et essayer aussi d’avoir la majorité absolue au parlement. Et c’est à dessein que la constitution sera révisée.
Le Chef de l’Etat a commandité les travaux de la lutte contre la corruption, former un nouveau gouvernement, mettre en marche sa reforme, tout ceci pour prendre rendez-vous avec l’histoire nationale sous toutes ses facettes. La préoccupation qui trouble le sommeil d’ATT et son entourage repose sur la stratégie à mettre en œuvre pour le ‘’dauphinat’’, car il faut préserver son arrière, surtout qu’en Afrique, les ordres extérieurs sont parfois plus forts que ceux de l’intérieur.
Selon nos sources, il se murmure dans l’entourage du président ATT que le nom de trois leaders politiques sont cités. Il s’agit de Soumaila Cissé ; Dioncouda Traoré et Ibrahim Boubacar Kéita. Pourquoi le choix sur le premier, parce que ce dernier adore les défis et est passionnément orienté vers la bonne gestion. Soumi à Koulouba, le président ATT, peut dormir sur ses deux oreillers sans trop de crainte. Et il incarne mieux selon nos sources, l’homme qui pourra faire dans la continuité et pérenniser les œuvres du PDES (le programme et non le parti politique).
Quant à Dioncounda Traoré, l’actuel locataire de l’Assemblée nationale, intellectuellement parlant, il n’y a rien à reprocher à ce dernier. C’est un vieux de la vieille garde du renouveau démocratique, et un pur produit de la gestion de l’Etat. Sa venue ne pourra que donner un coup d’accélérateur aux reformes en cours. Le choix du président sur sa personne a été sa fidélité envers ce dernier au sein de l’hémicycle. Car il a joué de son poids sur beaucoup de dossiers. La troisième personne et non moindre est Ibrahim Boubacar Kéita, le président du RPM. Il a exécuté divers postes de responsabilité, et est un produit semi-fini de l’actuel régime. Compagnon d’hier des Ademistes, sa venue pourra donner de l’insomnie à certain boss du régime d’Alpha Oumar Konaré tout comme au régime actuel. Mais dans le système de deal au sommet de l’Etat, tout reste possible. ATT fléchit et réfléchit pour discerner le moins ambitieux des trois afin de lui donner son onction pour la prochaine élection présidentielle de 2012.
Tous les trois ont des atouts et qualités différents aussi bien les uns que les autres. Le choix sera certes difficile, mais la fumée blanche finira par en sortir.
Paul N’guessan