Depuis un certain temps, nos paisibles citoyens se voient le sommeil perturbé par ces «politiciens de seconde zone». La situation est devenue beaucoup plus insupportable surtout avec l’annonce faite par le général président de respecter la constitution, donc de ne pas briguer un troisième mandat. C’était à l’occasion de l’anniversaire de sa 9e année à la tête du pays.
Dès lors, l’on se croirait déjà en pleine campagne électorale. L’on assiste à une véritable effervescence au sein des formations politiques. Pas un jour, ni une nuit ne passe sans qu’on parle ou entend d’eux. Ainsi, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), né de la métamorphose du «Mouvement citoyen», réclamant l’héritage du général, pense déjà que la voie est toute tracée pour prendre le relais.
Pour ce faire, les dirigeants ne ménagent aucun effort pour prendre leur bâton de pèlerin et aller annoncer la «bonne nouvelle» partout : «le PDES est parti, le PDES est revenu. Nous sommes héritiers d’ATT et nous comptons continuer les œuvres de cet illustre bâtisseur». Quoi de plus normal de la part d’un héritier, mais trop insuffisant pour convaincre un électorat de plus en plus sceptique par rapport aux politiques. Surtout quand on sait les échecs du régime au plan social, notamment avec l’accroissement de la pauvreté, la montée grandissante de la corruption, du népotisme et surtout l’école où les limites du régime se font le plus sentir.
Alors, si les héritiers du général doivent assumer tout cela, il leur faudra beaucoup plus d’imagination, plus d’initiative pour conquérir le cœur des Maliens. Or, l’on constate que, pour ces dirigeants, il suffit de dire nous sommes avec ATT, nous soutenons ses actions pour convaincre les Maliens.
Ils doivent savoir que les Maliens ne sont pas dupes et qu’ils sont capables de discernement. Et d’ailleurs, qui peut prédire que ce qui a réussi avec le général président réussira avec ses «héritiers». Surtout quand on sait que ni Séméga, ni un Bittar, ni aucun membre de l’instance dirigeante du PDES, n’a le charisme et l’intelligence de leur idole.
Comme on le dit chez les Bambara «les choses peuvent avoir la même noirceur, mais ne brillent pas forcément de la même manière».
Daouda DOUMBIA