Présidentielle 2012 : L’Adéma Pasj, la proie de tous

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Les autorités maliennes ont décidé de la tenue du 1er tour de la présidentielle depuis le mercredi 19 octobre 2011. Il aura lieu le 29 avril 2012. Les candidats déclarés et les attentistes sont tous désormais fixés. En attendant, en sa qualité de 1ère force politique, de faiseur de roi, l’Alliance pour la démocratie au Mali Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma Pasj) reste la proie des plus avertis. Pourront-ils, malgré tout, freiner son élan ?

Dioncounda Traoré, candidat investi en juillet dernier du Pasj, malgré sa faible cote de popularité (code de la famille), son manque de charisme (selon certains) a l’avantage d’être la locomotive de cette machine électorale. Il peut surprendre en étant le futur président par son tempérament calme, sa sagesse, son bagage intellectuel et son expérience de la gestion ministérielle, du parti le plus grand et du parlement. Des gages qui peuvent faire la tranquillité du pays.

D’entrée de jeu, il faut dire qu’en Afrique, en tout cas, selon de nombreux observateurs et acteurs politiques, aucun candidat ne peut gagner et gérer le pays dans la stabilité s’il n’a pas l’appui, le soutien et l’accompagnement des puissances extérieures. Pour ce qui est de l’intérieur, pour ce qui nous concerne, le soutien et l’appui du Président ATT peuvent être très déterminants pour la victoire. Aussi, le soutien de l’ancien Président Alpha Oumar Konaré serait nécessaire.

L’Adema est une machine d’élection capable de mobiliser plus que beaucoup d’autres partis, mais aujourd’hui il ne faut pas qu’il ait trop confiance en ses capacités de mobilisation pour attendre la dernière minute car le paysage politique a changé et les électeurs sont très influençables par les moyens matériels et financiers. Et comme en 2002, l’électorat sera totalement émietté pour barrer la route à certains. Ensuite que beaucoup de ses grosses pointures ont choisi de soutenir d’autres candidats. Notamment Modibo Sidibé, Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Kéïta.

LA PROIE DE TOUS, COMMENT FAIRE POUR RELEVER LE DEFI ?

Aujourd’hui, il est possible d’affirmer qu’il n’y a pas de parti dominateur avec le paysage politique actuel car il y a des départs dans tous les anciens partis. C’est désormais la course aux électeurs qui ne suivent pas les partis par conviction, mais par profit à tirer. Malgré tout, l’Adema peut toujours maintenir sa place de leader. Si le parti parvient à se défaire de l’étau qui se serre sur lui. Sachant bien qu’en 2012, aucun des prétendants ne peut se prévaloir du cran d’un Alpha Oumar Konaré ou d’un ATT en faisant drainer les électeurs derrière lui comme il le souhaite. Mais, force est de constater que l’Adema avec son expérience et son occupation de la totalité du territoire est le parti le mieux placé pour les élections 2012. Sachant bien que les militants des villages ne sont pas comme ceux des villes. Il aura surtout à faire sur ce plan à l’URD et peut-être à Modibo Sidibé, ou au RPM d’IBK.

L’heure semble venue pour l’Adema de surpasser les intérêts personnels et individuels pour se réconcilier avec lui-même. Seul gage pour son candidat d’aller au second tour et probablement de gagner en 2012.

L’Adema a joué et jouera toujours le 1er rôle politique au Mali. Son expérience et sa couverture géographique du territoire plaident largement en sa faveur. Le parti demeure le plus grand parti, mais son problème majeur est que ses responsables ne sont visibles sur le terrain qu’en période électorale. C’est toutes ces raisons qui font qu’aujourd’hui le doute s’est installé chez de nombreux cadres qui se réfugient dans d’autres partis ou derrière d’autres candidats. Pallier à cela pourrait permettre au parti de triompher. Pour s’y prendre, il faut obligatoirement soigner l’image très ternie du candidat. Alors, il faut aller vers les électeurs et le plus tôt serait le mieux. Sinon proie de tous, le Pasj risque d’être le grand perdant. Ce qui serait synonyme du déclin de ce parti car les jeunes qui se bousculent ne pourront pas fédérer ensemble.

B. DABO

 

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