Présidentielle 2012: L’ADEMA, L’URD, L’US-RDA et le PDES pleurent à Moribabougou, la Cnas rit

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Dimanche dernier, au cours d’une cérémonie riche en couleurs, des dizaines de cadres de l’Adema, de l’URD, du PDES et de l’US-RDA de Moribabougou ont rejoint les rangs de la CNAS. La cérémonie d’adhésion s’est déroulée en présence de Soumana Sako venu à le tête d’une forte délégation

Commune rurale de Moribabougou, devant une importante foule : «Depuis le 08 juin 1992, date officielle de la transition politique, pendant laquelle la plupart des institutions de la République et les fondements de l’Etat de droit ont été érigés, nous constatons qu’au lieu d’avancer, nous ne faisons même pas du sur-place. Nous reculons. Or, nous avons compris qu’à force de faire marche arrière, nous nous fourvoyons, nous nous égarons, et nous finirons par nous perdre irrémédiablement. Trésorier général de l’Adema à Moribabougou, je me suis rendu compte que le Mali et les Maliens ne doivent pas et ne peuvent pas compter sur l’Adema pour leur véritable développement. Nous avons été au pouvoir pendant dix ans, ça n’a servi à rien. Nous avons soutenu et aidé le pouvoir d’ATT pendant près de dix autres années, cela ne sert toujours à rien. Alors, autant voir ailleurs, et la CNAS nous semble être le seul parti assez crédible et capable pour prendre en charge les véritables préoccupations du peuple et de la République».

Ces mots sont, en substance, de Bréhima Konaté, désormais ex-trésorier général de l’Adema, et porte-parole d’un important groupe de cadres politiques qui viennent de dire adieu à leurs partis d’origine, l’URD, l’US-RDA et le PDES, pour s’ajouter au flot sans cesse grandissant du peuple refondateur de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS). Pourquoi ont-ils choisi la CNAS ?

Selon les nouveaux adhérents, parce que c’est le parti du Docteur Soumana Sako, un homme, qui aujourd’hui incarne véritablement ce pourquoi le peuple malien a versé son sang pendant les années de braise. Leur constat est que ceux qui dirigent le pays depuis deux décennies ne sont arrivés au pouvoir que pour se servir et piller le peu de ressources que la transition a permis de reconstituer sur les ruines de 23 ans de gabegie et de liquidation systématique et programmée de l’économie nationale. Il est temps de regagner le vrai et seul camp de la démocratie.

Soumana Sako, parrain de la CNAS, n’est ni surpris ni étonné : «Ces militants n’ont fait que revenir, retourner à la maison. Ils étaient partis dans d’autres formations politiques parce que nous, nous avions promis, en 1991, de servir le Mali, ses citoyens, ses ressources et ses intérêts sans chercher des postes politiques. Nous nous étions engagés à ne pas nous présenter aux différentes élections et de nous consacrer qu’à la seule gestion de la transition».

Ce que le Docteur Sako n’a pas dit, c’est que ce n’était qu’une simple promesse, et que rien, légalement, ne l’empêchait de démissionner de la primature pour se présenter à la présidentielle. Et à l’époque déjà, il avait toutes les chances de gagner, ayant plusieurs longueurs sur les candidats du moment. En effet, en quelques mois de transition, il est parvenu à instaurer la confiance entre le Mali et les partenaires techniques et financiers, à remettre le pays sur les rails, et à tirer le pays vers le haut. Surtout, on était seulement en 1992, c’est-à-dire cinq mois à peine après son passage au gouvernement.

Les conditions dans lesquelles il a quitté son poste de ministre de l’Economie et des finances en 1987, c’est la troupe de l’école fondamentale Karounga Kéita de Sénou qui les a rappelées, vingt-quatre heures plus tôt. En effet, samedi dernier, Zou répondait à l’invitation de la sous-section de cette localité. Des enfants, âgés à peine d’une dizaine d’années, ont rappelé dans un sketch la triste et lamentable affaire de la SABENA, une compagnie belge dont les avions servaient à l’exportation frauduleuse et clandestine de l’or malien. Mis au courant de ce honteux trafic des ressources publiques, Zou a décidé d’y mettre fin. Ce qui n’était pas du goût des autorités de Moussa Traoré, qui ont décidé de mettre out cet empêcheur de voler en paix.

C’est dire que, dès cette époque, l’or malien ne brille pas pour tous.

Cheick TANDINA

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