En cette veille de campagnes pour les élections présidentielles et législatives 2012, le candidat du parti Sadi peut se réjouir d’avoir réussi un grand coup. Réunis à Bamako pendant trois jours, les militants des 40 partis de Gauche venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine, ont décidé de soutenir sa candidature, et prévoient plusieurs actions de mobilisations des forces progressistes.
Du 25 au 27 novembre derniers, notre capitale a abrité les assises de la 3ème conférence du Forum du réseau de la Gauche africaine, ALNEF. Organisée à l’initiative du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), cette rencontre a regroupé plus de 40 formations politiques de Gauche autour d’un objectif commun : « donner une nouvelle impulsion à la lutte des forces progressistes ». La rencontre de Bamako s’inscrivait dans une dynamique d’amener tous les partis politiques d’Afrique, qui ont choisi de faire la rupture avec l’impérialisme, à se donner la main pour un véritable développement du continent en fonction de l’aspiration de ses peuples.
Dans un contexte de crises en Afrique
La présence à la cérémonie d’ouverture des ambassadeurs de la Palestine, du Brésil, du Venezuela et de la chargée d’affaire de l’ambassade de Cuba, était le témoigne de l’importance accordée à cette 3ème conférence du réseau de Gauche.
A Bamako, les partis politiques de la Gauche africaine étaient à la recherche d’ « un nouveau souffle, afin de faire face aux forces capitalistes qui n’ont que trop exploité le continent africain ».
La 3ème conférence du réseau de Gauche se tient dans un contexte plutôt particulier pour l’Afrique, marqué par les crises qui secouent le continent, comme l’a expliqué le président du parti Sadi, Cheick Oumar Sissoko. C’est le cas, a-t-il dit, de la guerre en Libye, où l’OTAN est à la base d’une tragédie humaine. « L’Afrique, qui ploie déjà sous le poids de la domination, de la dette et des programmes d’ajustement structurel, connaît plusieurs crises qui hypothèquent son avenir immédiat », a dénoncé le président du parti Sadi. Pour y faire face, a-t-il recommandé, « il faut une solidarité agissante entre les forces de Gauche, les altermondialistes, les nationalistes pour une mobilisation de nos peuples contre l’injustice sociale, la domination de nos pays par des bourgeoisies parasitaires soumises à l’impérialisme, pour la définition de nos moyens d’action ».
Mobilisation pour Oumar Mariko
C’est l’une des principales résolutions de la 3ème conférence du Forum du réseau de la Gauche africaine. Cette rencontre a servi de cadre aux forces progressistes d’Afrique, d’Europe et d’Amérique Latine, de réaffirmer leur détermination à poursuivre le combat anti-impérialiste. Elle intervient au Mali dans un contexte marqué par les précampagnes pour l’élection présidentielle du 29 avril 2012, à laquelle le secrétaire général du parti SADI est candidat.
Les participants à la rencontre de Bamako ont ainsi décidé, à l’unanimité, d’apporter leur « soutien sans ambiguïté, au camarade Oumar Mariko, afin de soutenir son combat anti-impérialiste, son positionnement aux côtés des couches exploitées et défavorisées du Mali et pour ses idées affirmées pour la justice sociale ». Le réseau des partis de Gauche s’engage à traduire ce soutien par « diverses actions politiques concrètes sur le terrain » afin d’appuyer la campagne électorale du candidat de l’opposition malienne. Appelant à un vote massif en faveur de leur camarde à cette élection, les militants de la Gauche africaine ont profité de la tribune de Bamako pour dénoncer « le putsch contre le parti Sadi » dans le processus de mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avant d’inviter à un rééquilibrage de celle-ci, « afin de garantir sa représentativité politique et son impartialité ».
« Nous dénonçons les manœuvres des forces impérialistes et lobbies réactionnaires au service de la grande finance internationale qui essaient à travers leurs journaux, de présenter certains candidats au service des intérêts impérialistes comme «les grands favoris » à cette élection » conclue le communiqué de Bamako à l’issue de cette 3ème conférence du réseau de Gauche.
Rappelons que les travaux de Bamako ont été sanctionnés par l’adoption de plusieurs autres résolutions, notamment celle en soutien à la Palestine, celle relative à l’organisation d’élections crédibles et transparentes en Afrique, etc. La prochaine assemblée générale du Forum du réseau de la Gauche africaine (ALNEF) se tiendra en Tunisie, et la date sera ultérieurement communiquée.
Issa Fakaba Sissoko
