Samedi 28 janvier, une importante foule de militants et de sympathisants ont pris d’assaut le Centre international de conférence de Bamako, pour participer au congrès d’investiture du candidat de la Convergence africaine pour le renouveau (CARE), à l’élection présidentielle du 29 avril. Et comme attendu, ce parti a placé sa confiance en son président, Cheick Boucadry Traoré dit Bouga. La cérémonie a été marquée par les interventions de Hamed Wélé, président du Centre d’études de la CARE, de Daouda Gatta et de Mme Diakité Oumou Touré, respectivement vice-président et secrétaire général du mouvement politique CARE, de Bandiougou Sissoko, président de la Convention des jeunes pour le renouveau (COJERE), de Nafo Mariétou Diarra, présidente de la Convention des femmes pour le renouveau COFERE), et de Bréhima Traoré, secrétaire général du parti CARE Afriki lakuraya. Tous ont expliqué aux militants les raisons du choix porté sur leur candidat, des raisons basées essentiellement sur «la probité, l’humilité, l’humanisme, l’honnêteté» de Cheick Boucadry Traoré dit Bouga. Ces déclarations ont été étayées par le témoignage du Pr Mamadou Bagayoko, président du Mouvement patriotique pour le Mali (MPM) une association qui a décidé de cheminer avec le candidat de la CARE.
Le clou de la cérémonie aura été, sans aucun doute, le discours d’investiture du candidat lui-même, un speech dont Cheick Boucadry Traoré dit Bouga a profité pour présenter son projet de société, Mali Sambalano, et faire le bilan de l’histoire politique du Mali. Ainsi, selon lui, après 50 ans d’indépendance et 20 ans de pluralisme démocratique, le Mali peine à connaître un développement durable. Parce que «la démocratie a été confisquée» par une certaine classe qui s’est servie du 26 mars comme marchepied pour assouvir des intérêts privés, personnels et particuliers. Pour Bouga, une véritable démocratie doit profiter à l’ensemble des composantes de la société. Au lieu de cela, nous assistons à une justice du plus fort, à la dilapidation et au détournement des ressources nationales, à la généralisation de la corruption et de la délinquance financière, à la mauvaise gestion des affaires publiques. Tout cela contribue, depuis des années, à une dégradation des liens sociaux et à l’instauration d’une fracture sociale avec, d’un côté, une minorité opulente qui dispose d’un enseignement de qualité, une bonne formation et de l’emploi pour quelques privilégiés et leur descendance, de l’autre, la grande majorité pauvre et qui s’appauvrit un peu plus chaque jour, confrontée au chômage, au sous-emploi, à la misère, aux mauvaises conditions d’existence.
Dans son projet de société dont le fondement est constitué des valeurs de la famille et de la société, le candidat de CARE promet de prendre en compte divers aspects. Notamment par la glorification du travail collectif et de la société. Mali Sambalano est le fruit, selon son concepteur, de longues années de concertations à la base: rencontres, visites sur le terrain, entretiens, explorations, etc. Il intègre diverses mesures et actions tendant à sortir l’école de l’ornière, créer de l’emploi viable pour les jeunes, instaurer la formation continue, démocratiser le crédit, faciliter l’accès aux soins de santé, assainir les comptes publics, rendre indépendantes la magistrature et la justice, moderniser le secteur agricole pour l’émergence d’une puissance agricole.
Mais, reconnaît Bouga, tout cela n’est possible que dans un climat paisible et un environnement sécurisé sur tout le territoire national, avec une armée républicaine et moderne dotée de tous les moyens nécessaires pour garantir l’intégrité territoriale. Une unité et une intégrité nationales que l’Etat ne parvient plus à garantir, pas plus que de réinstaurer l’autorité républicaine d’Etat. Pour lui, il faut à tout prix, sans être sourd au dialogue, faire en sorte que le Mali soit un et indivisible. Et pour cela, il propose une refondation du modèle de gouvernance qui implique la mise en œuvre des changements sociaux, économiques et politiques attendus par tout le peuple malien.
A noter qu’en plus des militants et sympathisants, certains partis politiques étaient représentés. Notamment, le MPR par Choguel Kokala Maïga, alors que le président du RpDM, beau-frère de Bouga, s’est fait remarquer par son absence.
Cheick Tandina